avec la rencontre Ouattara-Gbagbo, “enfin la réconciliation nationale ?”

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Côte d'Ivoire : avec la rencontre Ouattara-Gbagbo,
Côte d'Ivoire : avec la rencontre Ouattara-Gbagbo, "enfin la réconciliation nationale ?"

Africa-PressCôte d’Ivoire. À la une de la presse, mardi 27 juillet, les tensions provoquées par la décision, dimanche, du président tunisien Kaïs Saïed de suspendre le Parlement et de démettre le chef du gouvernement. En Côte d’Ivoire, la rencontre, prévue aujourd’hui, entre le président Alassane Ouattara et son prédécesseur Laurent Gbagbo. L’intensification des attaques du gouvernement indien contre les médias indépendants. Et des projets de reconversion pour l’ancien porte-avions français Foch.

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À la une de la presse, la situation toujours tendue en Tunisie, où le président Kaïs Saïed, a suspendu, dimanche, le Parlement pour 30 jours et limogé le chef du gouvernement.

“La Tunisie est à la croisée des chemins : Kaïs Saïed vient-il de faire un coup d’État ou a-t-il corrigé une mauvaise trajectoire ?” : alors que le pays et les juristes se divisent sur cette question, le quotidien tunisien Assabah choisit de ne pas se prononcer. Le journal La Presse, en revanche, s’engage : “Kaïs Saïed cherche à imposer un nouvel état de fait. Coup d’État ou correction, vous pouvez appeler cela comme vous voulez : le président n’a fait que prendre les devants face à une implosion sociale inéluctable”, justifie le journal. Le site d’info Kapitalis publie, lui, la mise en garde du politologue Mohamed Chérif Ferjani : “Certes, la situation qui a prévalu jusqu’ici en Tunisie, sous la responsabilité des islamistes du mouvement Ennahda et de leurs alliés ne pouvait pas durer. Mais elle ne doit pas non plus être un prétexte pour imposer au pays un état d’exception qui peut déboucher sur l’instauration d’une dictature, à l’image de ce qui s’est produit en Égypte, où Abdelfattah al-Sissi avait profité du coup d’État rampant des Frères musulmans pour instaurer une dictature pire que celles que le pays avait connues”.

Du côté de la presse étrangère, le site panarabe de Londres Middle East Eye assène qu’il n’y a “rien de constitutionnel dans le coup d’État” du président, qu’il accuse d’être lui-même une “source d’instabilité” pour son pays, par sa façon de gouverner, en alternant “la menace et la mollesse”. En France, L’Humanité commente les scènes de liesse qui ont accueilli les décisions de Kaïs Saïed. des scènes qui n’ont “rien de surprenant”, selon L’Huma : “Depuis la chute du dictateur Ben Ali, un spectre hante la Tunisie : celui de l’homme providentiel. Il faut dire que depuis dix ans, la promesse démocratique de la révolution n’en finit plus de sombrer dans les marécages de la corruption, des intrigues politiques et de la crise économique et les islamistes ont beau jeu de dénoncer un ‘coup d’État’, eux qui ont contribué de façon décisive à porter ce rigide conservateur au pouvoir”.

Beaucoup de commentaires aussi ce matin sur la rencontre, prévue aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, entre le président Alassane Ouattara, et son prédécesseur, Laurent Gbagbo. Cette première rencontre depuis la crise post-électorale de 2010, qui avait fait plus de 3 000 morts, est à la une de toute la presse ivoirienne. “Le peuple attend la fumée blanche : pourquoi il faut y croire”, titre L’Essor, qui rappelle que Laurent Gbagbo, acquitté en mars dernier par la Cour pénale internationale des crimes contre l’humanité dont il était accusé, a également rencontré ce mois-ci un autre ancien rival, Henri Konan Bédié. Des rencontres qui “contribuent à la décrispation du climat politique et à la consolidation du tissu social”, selon le journal. “Face-à-face Ouattara-Gbagbo, chacun y va avec son agenda caché”, prévient toutefois Le Sursaut, quotidien favorable à Alassane Ouattara. Le Pays veut croire, malgré tout, que cette rencontre scelle la réconciliation nationale – une perspective “pas impossible, pour autant que tous les acteurs fassent preuve de bonne foi, en évitant de ressasser le douloureux passé qu’a connu la Côte d’Ivoire”, selon le quotidien burkinabé.

En Inde, la répression contre les médias indépendants s’intensifie. Derniers visés : le quotidien le plus populaire du pays, et une chaîne de télévision. Le quotidien français Le Monde fait état d’un raid de l’administration fiscale contre une chaîne de télé basée à Lucknow, la capitale de l’Uttar Pradesh, dont la rédaction avait enquêté sur la gestion de la pandémie par le gouvernement local. Un travail d’investigation similaire à celui mené par le journal Dainik Bhaskar, objet d’un raid similaire la semaine dernière. Le groupe qui gère ce quotidien, et dont les journalistes ont révélé l’ampleur de la crise sanitaire au péril de leur vie, est accusé d’évasion fiscale. Mais pour l’opposition et les défenseurs de la liberté de la presse en Inde, le but de ces poursuites serait tout autre, envoyer ce message on ne peut plus clair : “Quiconque s’exprime contre le gouvernement BJP ne sera pas épargné”.

On ne se quitte pas là-dessus. Le Figaro relaie une info du quotidien Bild, qui annonce qu’un entrepreneur allemand projette de faire de l’ancien porte-avions français Foch un hôtel de luxe. Son idée serait de transformer “un objet militaire en objet civil”, mais avant cela, l’homme d’affaires va devoir trouver les investissements nécessaires et remporter la manche contre d’anciens membres d’équipage du porte-avions, qui souhaitent, eux, en faire un musée. L’avantage commun de ces deux projets étant d’éviter la disparition à jamais du navire et les conséquences écologiques liées à son éventuel démantèlement.

 

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