Anouar CHENNOUFI
Africa-Press – Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire, ce pays d’Afrique de l’Ouest, se tourne désormais vers l’exploitation aurifère à ciel ouvert, sachant qu’il recèle environ 600 tonnes d’Or, et les autorités ivoiriennes cherchent à réguler l’exploitation de ce métal jaune en promulguant une série de lois.
A ce propos, un expert économique a confié, en gardant l’anonymat: « Après des années de découverte de dizaines de sites secrets d’extraction d’or, qui ne répondent généralement pas aux exigences de sécurité et exposent les travailleurs à de graves risques, le secteur reste non réglementé, privant le pays et sa population de cette richesse ».
Il a souligné que « les dangers résident dans le fait que des puits et des sites sont creusés à une profondeur d’environ 100 mètres, et ces puits pourraient s’effondrer à tout moment, sans parler de la possibilité que les prospecteurs soient empoisonnés par le mercure utilisé dans la prospection. »
Cependant, le plus important, c’est qu’il semblerait que les véritables bénéficiaires des autorisations d’exploration soient les multinationales qui contrôlent les principales mines, les intermédiaires qui gèrent les marchés informels et certaines élites politiques qui bénéficient indirectement des recettes.
Bien que le pays dispose d’un énorme potentiel pour le métal jaune, la situation économique et sociale dans les zones minières est confrontée à des défis majeurs.
Malgré la ruée vers l’or qui balaie la Côte d’Ivoire, les taux de pauvreté et de chômage sont en hausse dans ce pays, soulevant tant de fois la question suivante: A qui profite l’OR en Côte d’Ivoire ?
• Lancement de la plus grande mine d’or de l’histoire des Ivoiriens
Selon ce qui a été officiellement annoncé par les autorités ivoiriennes, la Côte d’Ivoire s’apprête à lancer un projet considéré comme un événement historique dans son secteur minier.
En effet, depuis le mercredi 18 décembre 2024, la Côte d’Ivoire a lancé la construction de la mine de « Koné », la plus grande mine d’or du pays, en présence de membres du gouvernement, dont le Ministre ivoirien des Mines, du Pétrole et de l’Energie (en poste depuis le 20 avril 2022), Mamadou Sangafowa Coulibaly.
Selon le site d’information financière ivoirien spécialisé dans les marchés financiers et l’économie africains, Sika Finance, ce projet est considéré comme une confirmation du grand potentiel du pays dans le domaine de l’or.
• Découverte de nouveaux sites aurifères
Il est à noter qu’en novembre de l’année dernière, la Côte d’Ivoire a découvert la deuxième plus grande mine d’or du monde dans le nord du pays, plus précisément dans les régions de Kani et de Dianra, un peu plutôt, ce fût la découverte notamment de la mine industrielle de Tanda – Lafigué, inaugurée dans le département de Dabakala, au Nord-Est.
Ces découvertes renforcent la position du pays en tant que destination attractive pour les investissements dans le secteur minier.
On peut affirmer que, grâce à ces nouvelles réserves, la Côte d’Ivoire devrait produire plus de 150 tonnes d’or supplémentaires et créer près de 4 000 emplois, des chiffres qui sont considérables et qui témoignent du potentiel minier du pays.
C’est pourquoi, avec l’entrée en production de ces nouveaux gisements, la Côte d’Ivoire consolide sa position de leader dans le secteur de l’or en Afrique de l’Ouest, une annonce qui s’inscrit dans un contexte où la production aurifère de la Côte d’Ivoire connaît (et connaitra dans un proche avenir) une forte croissance.
A noter qu’en seulement dix ans, la production est passée de 20 tonnes en 2014 à plus de 50 tonnes en 2023, avec un décollage fulgurant attendu à partir de 2025, sachant que la mine de « Koné » contient de riches réserves d’or, avec des ressources minérales estimées à environ 155,5 tonnes d’or, avec une durée d’exploitation prévue pouvant aller jusqu’à 20 ans.
Selon l’étude de faisabilité du projet, la mine devrait produire en moyenne 9,89 tonnes d’or par an, un chiffre qui pourrait atteindre environ 10,71 tonnes à l’avenir.
• Impact économique la nouvelle découverte aurifère
Ce projet devrait avoir un impact significatif sur l’économie locale, en créant de nouveaux emplois et en contribuant au développement social et économique du pays. Il renforcera également la compétitivité de la Côte d’Ivoire sur le marché mondial de l’or, augmentant potentiellement les recettes nationales.
Avec le démarrage des travaux de construction de la mine de Koné, la Côte d’Ivoire entre dans une nouvelle phase de son histoire minière. Ce projet devrait contribuer à soutenir la croissance économique et à atteindre un développement durable, positionnant le pays comme un acteur majeur de l’industrie aurifère mondiale.
Les réalisations concrétisées jusqu’à présent, ainsi que les nouvelles découvertes, laissent entrevoir un avenir prometteur pour le pays dans ce domaine, surtout lorsqu’on s’aperçoit que 4000 emplois directs et indirects seront créés très bientôt du côté de Tanda, à l’est de la Côte d’Ivoire, où environ 11 tonnes d’or seront produites chaque année.
Ce projet confirme le grand potentiel de Yamoussoukro dans le secteur aurifère.
• Idée sur le financement du projet
En octobre 2024, le canadien Montage Gold, propriétaire des droits miniers, a levé un prêt de 825 millions de dollars, soit environ 502 milliards de francs CFA, pour financer le lancement du projet.
Il s’agit là d’un financement qui va permettre à l’entreprise de commencer à travailler sur le projet, qui devrait faire une différence significative dans l’économie locale, et les deux parties (Gouvernement / Montage Gold) semblent décidées à coopérer pour concrétiser le potentiel de ce gisement.
Montage Gold réaffirme sa volonté de faire du projet Koné la plus grande mine d’or du pays car, une fois mis effectivement en service, il permettra à la Côte d’Ivoire de poursuivre la croissance de sa production estimée à 50 tonnes en 2023, et à 55 tonnes en 2024, de consolider le statut du pays comme l’un des plus grands producteurs d’or d’Afrique de l’Ouest. La région compte déjà plusieurs grands producteurs d’or, comme cités plus dans ce dossier.
Il importe de rappeler également que lors d’une rencontre avec le président ivoirien Alassane Ouattara, vers la fin du mois d’avril 2024, la société canadienne Montage Gold, qui détient le projet Koné, le plus grand gisement d’or de la Côte d’Ivoire, avait inidiqué qu’une fois en exploitation, le projet et ses ressources de 5 millions d’onces devraient devenir la plus grande mine d’or du pays, et la troisième plus grande d’Afrique de l’Ouest.
• La question cruciale: A qui profite l’OR en Côte d’Ivoire ?
Selon le magazine français « Le Point », qui l’a révélé plus tôt dans l’un de ses numéros, des villes entières connaissent une prospérité grâce aux opérations d’excavation, tout en notant que les bénéfices pour les habitants et les communautés locales de ces opérations restent très limités.
La même source a noté également que même si les réalisations minières en Côte d’Ivoire ont connu un développement significatif ces dernières années, les bénéfices financiers générés ne sont pas répartis malheureusement de manière égale et équitable, et des questions subsistent quant à savoir « qui bénéficie réellement de cette richesse », tandis que beaucoup d’autres souffrent de conditions de vie difficiles et dangereuses et de problèmes sociaux croissants, selon le magazine.
-/- Avantages économiques prise de décisions
Le rapport explique que le gouvernement est confronté à d’importants défis pour réglementer ce secteur. Il a promulgué de nouvelles lois limitant l’exploitation minière illégale, mais peine à les faire appliquer en raison d’une corruption généralisée sur le terrain.
Pour lutter contre ce phénomène, les autorités ont cherché à réguler le secteur en délivrant des permis pour les mines semi-industrielles. Malgré ces efforts, les conditions de travail dans ces mines restent similaires à celles des mines illégales, car elles manquent de conditions de travail adaptées, selon le magazine Le Point.
Malgré les répercussions négatives de l’exploitation de l’or, certains pensent qu’elle apporte des avantages économiques et crée des opportunités d’emploi pour les jeunes chômeurs.
« C’est vrai qu’il y a des problèmes à cause de l’or, mais l’activité économique contribue à fournir du travail à beaucoup de nos jeunes », a déclaré un habitant de la zone minière.
Le magazine cite un rapport publié par SwissAid cette année, qui confirme que la production utilisant des méthodes traditionnelles à petite échelle pourrait atteindre environ 40 tonnes ou plus, notant que la production pourrait dépasser 55 tonnes en 2024, selon les prévisions officielles.
L’entreprise canadienne contribue entre-autres à améliorer les conditions de travail et à garantir un environnement de travail plus sûr, selon le magazine.
• Les pays producteurs d’or en Afrique
Commençons d’abord par la Côte d’Ivoire qui, avec des réserves d’or encore largement inexploitées, a un avenir prometteur dans l’industrie aurifère.
Les experts estiment que ce pays pourrait devenir l’un des plus grands producteurs d’or d’Afrique dans les années à venir, toutefois, il est essentiel de surmonter certains défis, notamment ceux liés à la réglementation et aux infrastructures, pour exploiter pleinement ce potentiel.
-/- Quels sont les principaux défis auxquels est confrontée l’industrie aurifère au Burkina Faso ?
Les principaux défis auxquels est confrontée l’industrie aurifère au Burkina Faso comprennent les questions de sécurité et d’environnement ainsi que la nécessité d’améliorer les infrastructures.
-/- Quelles sont les perspectives d’avenir de l’industrie aurifère en Côte d’Ivoire ?
Les perspectives d’avenir de l’industrie aurifère en Côte d’Ivoire semblent prometteuses, avec plusieurs projets miniers en cours et un potentiel de croissance important.
Ci-après (par ordre alphabétique) les pays africains qui sont listés comme importants producteurs d’Or sur le continent:
1. Afrique du sud
L’Afrique du Sud, ce géant historique avec ses mines d’or: de Mponeng, la plus profonde du monde, atteignant une profondeur de plus de 4 kilomètres, et la mine de Driefontein, ayant également une production historique.
2. Burkina Faso
Le Burkina Faso abrite plusieurs mines d’or importantes. Parmi ces mines, on trouve notamment la mine Essakane, exploitée par IAMGOLD, et la mine Houndé, exploitée par Endeavour Mining.
3. Ghana
Le Ghana avec ses principales mines d’or: d’Obuasi, de Tarkwa, d’Ahafo et d’Akyem.
4. Guinée
La Guinée est l’un des pays les plus riches en ressources naturelles d’Afrique de l’Ouest. Les réserves d’or du pays sont estimées à plusieurs centaines de tonnes, ce qui en fait un acteur majeur de l’industrie aurifère.
5. Mali
Le Mali a connu une augmentation significative de sa production d’or au fil des années. En 2018, le pays a produit environ 61,2 tonnes d’or. En 2019, ce chiffre est passé à plus de 71 tonnes. Cette croissance est attribuée aux grandes sociétés minières et aux mineurs artisanaux. Le Mali est désormais le deuxième producteur d’or en Afrique, juste après le Ghana.
6. Niger
Le Niger, bien que surtout connu pour ses ressources en uranium, commence à se faire un nom dans l’industrie aurifère. Les premières opérations d’exploration aurifère ont débuté au cours de la première décennie du 21e siècle, avec des découvertes prometteuses dans plusieurs régions du pays. L’or pourrait devenir une ressource majeure pour l’économie nigériane.
7. Sénégal
Le Sénégal, bien que souvent dans l’ombre de ses voisins, est une région aurifère prometteuse. Les principales zones d’extraction se situent à l’est du pays, notamment à Kédougou. Cette région dispose de riches ressources naturelles et attire de plus en plus d’investissements.
8. Soudan
Le Soudan est souvent négligé lorsqu’on parle des principaux producteurs d’or d’Afrique. Cependant, ce pays possède des zones aurifères très prometteuses. Les principales zones de production sont concentrées dans le nord et l’est du pays, notamment dans les régions de la mer Rouge et du Nil. Ces zones abritent des mines artisanales et industrielles qui contribuent de manière significative à la production nationale.
9. Tanzanie
La Tanzanie est l’un des plus grands producteurs d’or d’Afrique. Les principales zones de production d’or comprennent: Geita, Shinyanga, Mara et Kigoma. Ces zones abritent de grandes mines aurifères.
10. Zimbabwe
Récemment, le Zimbabwe a fait d’importantes découvertes de nouveaux gisements d’or. Ces découvertes ont ravivé l’intérêt pour l’industrie minière du pays. Les entreprises locales et internationales investissent massivement pour exploiter ces nouvelles ressources, dont la mine de Blanket, l’une des plus grandes mines du pays, qui continue d’augmenter sa production grâce aux technologies modernes.
Suite à cela, il importe de noter que les plus grands pays producteurs d’or d’Afrique ont renforcé la position du continent sur la carte mondiale de l’or, après que l’industrie s’était remise des répercussions de la pandémie de COVID-19 et de la flambée des prix qui a suivi en 2020.
La production du continent a représenté un quart de la production totale au cours de l’année 2021 et a contribué à environ 680 tonnes sur les 3.000 tonnes produites à l’échelle mondiale, selon la plateforme d’information « Energy Capital & Power ».
L’Afrique a poursuivi ses efforts pour soutenir l’exploration et la production d’or, atteignant une position de leader mondial, certaines de ses régions se classant au deuxième rang après la Chine.
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