En Côte d’Ivoire, des violences lors de la nouvelle élection municipale à Ferkessédougou

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En Côte d’Ivoire, des violences lors de la nouvelle élection municipale à Ferkessédougou
En Côte d’Ivoire, des violences lors de la nouvelle élection municipale à Ferkessédougou

Aïssatou Diallo – à Abidjan

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Après leur annulation, le 2 septembre, pour cause d’irrégularités, quelques élections municipales – et une régionale – ont été rejouées, ce 2 décembre. Parmi elles, celle du fief de Guillaume Soro, où l’un des proches de l’ex-président de l’Assemblée nationale, le maire sortant Kaweli Ouattara, revendique la victoire.

Les électeurs de neuf communes et d’une région étaient appelés aux urnes, ce 2 décembre, pour y rejouer, à la demande du Conseil d’État, les élections municipales et régionales contestées du 2 septembre. Tous les résultats de ces nouveaux scrutins ont, depuis, été rendus publics par la Commission électorale indépendante (CEI) à l’exception de ceux d’une localité particulièrement scrutée : Ferkessédougou, dans le département natal de Guillaume Soro.

Si l’élection s’y est déroulée sans incident majeur, des violences ont éclaté dans la ville après la fermeture des bureaux de vote. Des individus non identifiés ont mis le feu à la représentation locale de la CEI, lieu de centralisation des résultats. Depuis, un calme précaire règne.

Le maire sortant, Kaweli Ouattara, un proche de Guillaume Soro, s’est rapidement déclaré vainqueur – en se fondant sur les procès-verbaux des différents bureaux de vote de la commune. « La première fois, j’ai gagné. La seconde aussi. Nous voulons que la vérité des urnes éclate », a-t-il confié à Jeune Afrique. Son équipe assure par ailleurs ne pas avoir été contactée par la CEI, qui assure tout mettre en œuvre pour proclamer les résultats « dans les meilleurs délais ».

Le retour de Soro

Dans cette ville du Nord, Kaweli Ouattara était opposé à Jacques Gneneyeri Silué, du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Lors des municipales du 2 septembre, la CEI avait déclaré Ouattara vainqueur avec 49,91% des suffrages, contre 49,17% pour son adversaire. Ce n’est pas la première fois que les deux hommes s’affrontent dans les urnes : lors des législatives de 2021, Ouattara avait échoué face à Silué.

Bien qu’officiellement indépendant, Kaweli Ouattara est membre de Générations et peuples solidaires (GPS), le mouvement de l’ancien président de l’Assemblée nationale, récemment réapparu au Niger et au Burkina Faso après quatre années d’exil. Après l’annulation de sa réélection, plusieurs cadres de GPS avaient dénoncé la décision du Conseil d’État, y voyant la volonté des autorités de faire perdre toute influence politique à leur mentor.

Peu de changements

Ancien député de Ferkessédougou, Ouattara faisait partie du groupe parlementaire Rassemblement, qui avait soutenu la candidature de Soro à la présidentielle de 2020. Dissout par la justice ivoirienne, le mouvement GPS s’est pourvu en cassation et estime être en droit de poursuivre son travail. Mais, depuis quelques années, l’absence prolongée de Soro et la crainte de voir ses membres arrêtés ont freiné ses activités.

Interrogé sur sa proximité avec Guillaume Soro, Ouattara tempère : « Je suis proche de Soro, tout comme je le suis de Téné Birahima Ouattara [frère d’Alassane Ouattara et président de la région du Tchologo, dont Ferkéssédougou est le chef-lieu]. Nous sommes tous des enfants de Ferké. »

Dans les autres communes, il y a eu peu de changement par rapport au scrutin du 2 septembre. Assalé Tiémoko, le député-maire indépendant, a confirmé sa victoire à Tiassalé face au RHDP. Il en est de même à San Pedro, où la candidate (elle aussi indépendante) Nakaridja Cissé a battu le maire sortant, Félix Anoblé, ainsi que la coalition de l’opposition que conduisait Sylvanus Kla Koué.

Dans le Guémon, Célestin Doh Serey, candidat du RHDP, a été élu à la tête du conseil régional. Il avait pour adversaire Simon Doho, président du groupe parlementaire du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et conseiller de l’ancien chef de l’État, Henri Konan Bédié.

Source: JeuneAfrique

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