En Côte d’Ivoire, le militaire et le VDP burkinabè interpellés ont été transférés à Abidjan

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En Côte d’Ivoire, le militaire et le VDP burkinabè interpellés ont été transférés à Abidjan
En Côte d’Ivoire, le militaire et le VDP burkinabè interpellés ont été transférés à Abidjan

Florence Richard – avec Baudelaire Mieu

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Les deux hommes ont été arrêtés par l’armée ivoirienne le 27 mars alors qu’ils se trouvaient à Dantou, du côté ivoirien de la frontière. Sur place, le calme est revenu après des incidents entre les forces armées des deux pays.

Pour quelle raison un militaire de première classe burkinabè et un Volontaire pour la défense de la patrie (VDP, supplétif civil de l’armée) se trouvaient-ils sur le sol ivoirien, mercredi 27 mars en début d’après-midi, dans la localité de Dantou (département de Téhini, dans le nord-est du pays), à trois kilomètres de la frontière poreuse entre les deux pays ?

Venaient-ils se ravitailler en cigarettes ou étaient-ils à la poursuite de jihadistes comme le soutient leur hiérarchie ? Selon nos informations, les deux hommes, qui ont été arrêtés par des militaires ivoiriens à Dantou, se trouvent aujourd’hui à Abidjan, après avoir été transférés, dans un premier temps, dans un camp de l’armée à Togolokaye. Roulant à moto, ils étaient chacun en possession d’un AK-47 et de chargeurs lors de leur arrestation.

« Rodéo en ville »

Au moment de leur interpellation, un bataillon d’intervention rapide (BIR) burkinabè menait une opération de ratissage contre des groupes jihadistes dans cette zone frontalière, et plus précisément dans les environs de la localité de Hélintira – laquelle opération aurait permis de mettre ces groupes en déroute.

Ayant appris l’arrestation de leurs deux compatriotes par l’armée ivoirienne, plusieurs dizaines de ses membres ont alors fait mouvement vers Dantou où ils se sont livrés à ce qu’une source sécuritaire ivoirienne qualifie de « rodéo en ville », dans le but de manifester leur désapprobation, tirant en l’air et effrayant les populations.

Une situation qui a conduit l’état-major ivoirien à ordonner le décollage d’un hélicoptère Mi-24 pour survoler la zone. Selon une source sécuritaire, des échanges de tirs ont eu lieu entre les soldats burkinabè et l’aéronef sans causer de blessés. Le calme est revenu dans la localité après le départ des soldats burkinabè en fin de journée, après que le chef d’état-major des armées ivoiriennes, le général Lassina Doumbia, s’est entretenu avec son homologue burkinabè.

Incidents réguliers

Malgré une histoire ancienne et intimement liée, les deux pays entretiennent des relations tendues depuis l’arrivée au pouvoir, à Ouagadougou, en octobre 2022, du capitaine Ibrahim Traoré, dit « IB ». Les incidents dans la zone frontalière, où la présence de jihadistes se ravitaillant en vivres et marchandises diverses inquiète, se sont multipliés ces dernières années. Selon nos informations, deux gendarmes ivoiriens ont été brièvement arrêtés puis relâchés il y a quelques jours près de cette frontière aux contours très flous.

Le 19 septembre 2023, deux gendarmes ivoiriens avaient été interpellés dans le village de Kwame Yar, en territoire burkinabè, puis transférés à Ouagadougou, où ils sont toujours détenus. Des négociations sont en cours, mais elles patinent. La donne pourrait désormais changer avec l’arrestation du militaire et un VDP burkinabè détenus à Abidjan.

Source: JeuneAfrique

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