Africa-Press – Côte d’Ivoire. Alors que le secrétaire général de l’Organisation des producteurs de pétrole africains, Omar Farouk, s’apprête à passer le flambeau, Abidjan mise sur un sérieux candidat pour lui succéder. Coulisses.
Un vent nouveau s’apprête à souffler sur la direction de l’Organisation des producteurs de pétrole africains (Appo en anglais). Alors que le secrétaire général du principal lobby pétrolier africain, le Nigérian Omar Farouk Ibrahim achève son second et dernier mandat, en janvier 2026, les prétendants à sa succession avaient jusqu’au 4 juillet pour déposer leur candidature.
Selon nos informations, les États membres de l’Appo se pencheront dans les prochaines semaines sur l’identité des candidats avant d’officialiser le nom du nouveau secrétaire général lors de la prochaine session du Conseil des ministres des hydrocarbures, membres de l’organisation, prévue le 4 novembre prochain.
À trois mois de l’échéance, la campagne pour ce poste stratégique a déjà commencé. Plusieurs sources contactées par Jeune Afrique nous confirment que la Côte d’Ivoire qui a intégré l’organisation en 1989 a misé sur Bakary Traoré, un homme du sérail, pour assurer la relève. Chef du cabinet d’Omar Farouk Ibrak, cet ingénieur pétrolier, formé à l’Institut national polytechnique Félix Houphouët, est un fin connaisseur des arcanes de l’Organisation des producteurs de pétrole africains, qu’il a intégré en 2012, après avoir piloté la direction des études et la conception, administration et suivi de la réglementation en matière d’hydrocarbures en Côte d’Ivoire.
Peser dans l’échiquier pétrolier africain
Avec Bakary Traoré, Abidjan qui a porté sa production de pétrole brut à 16,1 millions de barils en 2024 soit 44000 barils/j veut se faire une place dans cette structure communautaire et se positionner comme un acteur clé dans les grandes orientations panafricaines de l’or noir.
Au sein de l’organisation, l’Ivoirien souhaite « pousser pour l’accomplissement des projets structurants des pays producteurs de pétrole et de gaz; favoriser la montée en compétences des cadres africains; participer au renforcement des groupes pétroliers publics et contribuer à la concrétisation de la Banque africaine de l’énergie », glisse un haut cadre basé à Abidjan que nous avons joint.
À la suite du dépôt de candidature de Bakary Traoré, la Côte d’Ivoire a mené un intense lobbying auprès des capitales pétrolières du continent pour obtenir une adhésion autour de son candidat. Pur produit, ou presque, de l’Appo, Bakary Traoré est une figure respectée du secteur qui est présenté comme « un cadre chevronné et consensuel ». Mais dans cette course, Abidjan va se heurter à un candidat de poids. Alger qui est le troisième producteur africain de pétrole avec 907 000 barils par jour (b/j) en 2024 a également présenté sa candidature pour le secrétariat général du principal lobby pétrolier africain.
Créée en 1987, l’Appo regroupe 15 pays africains producteurs de pétrole et de gaz parmi lesquels figurent le Nigeria, l’Angola, l’Algérie, la Côte d’Ivoire, l’Afrique du Sud, le Niger… L’organisation indépendante vise à coordonner les politiques énergétiques et à renforcer la coopération entre ses membres.
Le successeur du Nigérian Omar Farouk Ibrahim effectuera un mandat renouvelable une fois. Le secrétaire général élu devient, ainsi, la plus haute autorité administrative de l’organisation et œuvre comme porte-voix des producteurs africains de pétrole et de gaz.
Source: JeuneAfrique
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