
Africa-Press – Côte d’Ivoire. Du 12 au 13 mai 2025, Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, a accueilli l’Africa CEO Forum, un rassemblement qui a attiré plus de 2 000 chefs d’entreprise, investisseurs et décideurs publics, avec une forte présence de chefs d’État et de grands patrons. Cet événement se veut être une plateforme stratégique pour accélérer la transformation économique de l’Afrique, en abordant des thèmes cruciaux tels que l’industrialisation, la gouvernance et la collaboration public-privé.
Cependant, la Confédération Patronale Unique des PME de Côte d’Ivoire (CPU-PME.CI), dirigée par Dr Moussa Diomandé Elias Farakhan, a exprimé des réserves quant à l’impact réel de cet événement sur les petites et moyennes entreprises (PME) locales. Malgré la visibilité et les discours ambitieux, la CPU-PME.CI souligne que les retombées concrètes pour les PME restent très limitées. Les panels et les annonces, souvent dominés par les élites économiques et politiques, semblent déconnectés des réalités des petites entreprises qui attendent des mesures tangibles telles que l’accès aux marchés, le financement et un accompagnement opérationnel.
Mobilisation de ressources publiques sans résultats mesurables
Pour cette organisation patronale, “ les États investissent massivement dans l’organisation et la participation à ce forum, mais il n’existe aucune évaluation publique claire sur le coût total ni sur le retour sur investissement pour les économies nationales ou les PME ”. Du coup, les promesses de financements, comme les 13 milliards de dollars annoncés par l’IFC pour l’Afrique, restent souvent à l’état de promesses, sans se traduire en actions concrètes pour les PME locales.
Absence d’initiatives structurantes pour les PME
Par ailleurs, bien que les PME soient régulièrement mentionnées dans les discours, cette organisation estime que peu de mesures concrètes émergent. “ Les priorités affichées, telles que la gouvernance, la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) et l’industrialisation, demeurent à un niveau macroéconomique, sans retombées immédiates ou structurantes pour les entreprises de terrain”, regrette la CPU-PME.CI.
Parade d’élites, faible inclusion des PME
Le forum se transforme en une grande messe médiatique, où la présence de nombreux chefs d’État contraste avec la faible représentation des PME. Les annonces sont fréquentes, mais le suivi et l’impact réel de ces engagements restent difficiles à mesurer.
Position de la CPU-PME.CI
La CPU-PME.CI à la lumière des insuffisances relevées sur cet événement, refuse de cautionner ce qu’elle qualifie de « folklore » et plaide pour une réorientation des ressources vers des actions directes en faveur des PME. Cela inclut des demandes pour un meilleur financement, un accès aux marchés, un accompagnement opérationnel, ainsi qu’une attention particulière aux défis industriels, à la transition énergétique et à la décarbonisation. L’organisation appelle également à une redistribution des fonds vers des besoins concrets des PME, soulignant que “l’absence de sa représentation au forum n’est pas problématique”.
En conclusion, pour la CPU-PME.CI, l’Africa CEO Forum apparaît comme un événement de prestige, utile pour le networking et le financement du Groupe de presse Jeune Afrique, mais dont les retombées concrètes pour les PME africaines restent quasi inexistantes. Les ressources mobilisées pourraient être mieux utilisées pour financer directement des projets, ouvrir des marchés ou soutenir l’innovation locale, plutôt que pour des rencontres de prestige sans impact réel pour les PME qui en ont le plus besoin. Il est essentiel que les décideurs prennent en compte les préoccupations des PME afin de garantir que les initiatives économiques profitent réellement à l’ensemble du tissu entrepreneurial africain.
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