Assurances : le leader africain Sanlam repart à la chasse

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Assurances : le leader africain Sanlam repart à la chasse
Assurances : le leader africain Sanlam repart à la chasse

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Renouant avec son niveau de bénéfices d’avant la pandémie, le géant sud-africain des assurances confirme son appétit continental.

En 2021, Sanlam s’est donné les moyens de poursuivre son ambition : renforcer son empreinte sur l’ensemble du continent africain. Malgré une envolée de la surmortalité liée au Covid-19 (des sinistres évalués à 4,2 milliards de rands, soit environ 232,4 millions d’euros au 31 décembre), le géant sud-africain a conclu l’année avec de solides performances, « en avance d’un an » par rapport aux projections.

Nous avons créé une réserve spéciale pandémie

Son chiffre d’affaires a atteint 200 milliards de rands l’année dernière (contre 133 milliards en 2020). C’est son plus haut niveau depuis le rachat en 2018 du marocain Saham, son premier rival sur le continent (après ses confrères sud-africains). L’opération avait fait basculer les revenus du colosse de Cape Town solidement au-dessus de la barre des 100 milliards de rands, qu’il lui arrivait de frôler seulement par intermittence auparavant. Ainsi, avec un bénéfice de 11,35 milliards de rands (628 millions d’euros au 31 décembre), le numéro 1 africain des assurances retrouve sa forme d’avant la crise du Covid-19, qui avait fait baisser cet indicateur à seulement 1,4 milliards de rands. Les actionnaires peuvent être d’autant plus satisfaits que le résultat net part du groupe est de 9,47 milliards de rands, soit 13 fois celui de 2020.

Refonte de la politique de prix et des réserves

Énumérant les principaux indicateurs qui ont contribué à ces résultats, Paul Hanratty, le DG du groupe depuis 2020, a détaillé les raisons d’une telle performance le 11 mars. Après une année 2020 difficile pour l’activité de l’assureur en raison des mesures strictes de confinement en vigueur, « le groupe s’est attelé à restaurer le niveau de résultats opérationnels à leur niveau pré-pandémie en 2021 », a-t-il annoncé lors d’une présentation aux investisseurs.

Pour cause, Sanlam a entamé une refonte totale de ses structures de prix et de ses produits. « Nous avons par ailleurs créé une ‘réserve spéciale pandémie’ applicable à l’assurance-vie de détail et libéré certaines réserves historiques qui, au contraire, ne sont plus adaptées à notre activité », a déclaré Paul Hanratty.

La réaffectation des réserves a notamment permis de compenser les pertes liées au fort niveau de mortalité en 2021 et devrait conduire à ce que les pertes futures dues à la pandémie soient limitées.

Correction marocaine

En-dehors des frontières de son « marché forteresse » d’Afrique du Sud, Sanlam a relancé en parallèle son ambitieux programme de consolidation et de renforcement de ses positions. Notamment, et s’agissant de sa principale acquisition de ces dernières années, Saham Finances Group, 2021 a été l’occasion de clore le dossier « dépréciation de l’acquisition ».

En effet, en 2020, Sanlam avait dû provisionner près de 8 milliards de rands en charges de dépréciation, principalement liées à l’acquisition en 2018 du fleuron marocain fondé par Moulay Hafid Elalamy, l’opération entrainant une amputation de plus d’un tiers de résultat opérationnel du sud-africain au premier semestre 2020. Une réévaluation de cette dépréciation a été menée par le groupe au 31 décembre 2021 et finalement, selon les calculs de Sanlam, « la valeur d’utilité [qui donne une estimation de la valeur de marché de Saham Finances, ndlr] est supérieure à la valeur comptable et, par conséquent, aucune dépréciation supplémentaire n’est nécessaire ».

Objectif de 50 millions de clients d’ici 2025

L’activité de l’ancien actif marocain, rebaptisé depuis Sanlam Pan Africa (SPA) Non-Vie, a été particulièrement dynamisée par la forte rentabilité de ses placements en Bourse l’année dernière. Toutefois, la marge nette sur les souscriptions de polices de cette branche (4 %) est en deçà des objectifs de 5 à 9 %, et inférieure au résultat de 2020 (6,1 %), à cause d’un niveau de sinistralité inhabituelle en Côte d’Ivoire, explique Sanlam.

2021 a également été marquée par la reprise des acquisitions par Sanlam : sur le continent, le groupe d’assurance a ainsi annoncé la création d’une alliance stratégique dans l’assurtech avec MTN. « Cet accord doit permettre d’améliorer l’inclusion financière des consommateurs qui ne sont actuellement pas atteints par les canaux de distribution traditionnels, et aider Sanlam à atteindre son objectif de 50 millions de clients d’ici 2025 [contre environ 10 millions de clients aujourd’hui] », a souligné Paul Hanratty. Premier groupe africain de télécoms, MTN compte plus de 270 millions d’abonnés à travers le monde.

Par ailleurs, l’assureur sud-africain a conclu un contrat de rachat d’actions (avec une date butoir de longue durée fixée au 31 décembre 2021, et une extension au 31 mars 2022) pour vendre toutes les actions détenues dans Sanlam Guinée, Sanlam Congo, Sanlam Gabon Vie et Sanlam Togo Vie à NSIA et pour acquérir toutes les actions détenues par NSIA dans NSIA Vie Mali et NSIA Mali. Cette transaction croisée est à la fois suspendue à la réalisation effective des opérations avant la fin mars, et aux approbations réglementaires des autorités de la Cemac et de l’Afrique du Sud.

En termes de perspectives, Sanlam assurer continuer à explorer les options visant à « optimiser (notre) portefeuille panafricain en renforçant notre position sur les marchés clés et en abandonnant les opérations de moindre envergure », a ponctué le DG de Sanlam. Un accord stratégique entre poids lourds des assurances est en discussion avec Allianz. Des précisions sur cette transaction, suivie avec beaucoup d’attention sur les marchés africains, sont attendues dans les prochaines semaines.

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