Africa-Press – Côte d’Ivoire. Marcel Thia, président du conseil administration de coopératives café-cacao, crie sa révolte. Selon lui, la filière café-cacao, pilier de l’économie ivoirienne, est confiée à des mains étrangères et incompétentes. Les producteurs ne resteront pas silencieux.
Le café et le cacao sont les poumons de l’économie ivoirienne. Aujourd’hui, cette filière stratégique est menacée. Marcel Thia ne cache rien:
« Comment peut-on confier notre filière à un Ivoiro-malien? Nous ne sommes contre personne, mais nous voulons protéger notre pays. Notre économie ne peut pas être confiée à un apatride ! »
Le ministère de l’Agriculture et le Directeur Général du Conseil Café-Cacao ont pris une décision que les producteurs jugent inacceptable. « Ils ont bradé la filière, ils l’ont mise entre les mains d’un Ivoiro-malien. Nous ne pouvons pas accepter cela aujourd’hui. Et nous ne l’accepterons pas demain », tonne Marcel Thia.
Depuis les années 1940, les paysans ivoiriens se battent pour que la Côte d’Ivoire reste debout. « Nous avons tout fait pour aider nos frères de la sous-région, mais nous ne laisserons personne prendre ce qui nous revient de droit ! »
La filière est aujourd’hui gérée par un transformateur de surcroît, prestataire du Conseil Café-Cacao, qui n’est même pas planteur. « Cela signifie que le Conseil peut cacher beaucoup de choses. Comment le président peut-il envisager de confier la filière à quelqu’un qui ne connaît pas nos réalités? » s’interroge Marcel Thia.
Un comité technique a été mis en place, mais selon lui, il n’a qu’un objectif: brader la filière. « Peu importe ceux qui veulent des postes pour leurs intérêts personnels. Nous, notre priorité, c’est l’intérêt supérieur de la nation ! »
La colère monte: « Notre pays est endetté. Nous devons aider l’État, financer nos coopératives, éradiquer la pauvreté dans nos villages et campements. Nous avons perdu le contrôle de la mise en marché de nos produits de souveraineté. Il est temps de reprendre la main ! »
Marcel Thia lance un appel clair: « Tous les producteurs de café-cacao doivent rester vigilants. La filière n’est pas à brader. Elle n’est pas à monnayer. Elle doit rester sous le contrôle de ceux qui connaissent le terrain. Nous avons confiance dans le président de la République, mais nous restons vigilants ! »
Le message est brutal et clair: « La filière café-cacao n’est pas à vendre. Elle appartient aux paysans ivoiriens. Et nous ne céderons pas ! »
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