
Africa-Press – Côte d’Ivoire. La capitale togolaise accueille du 12 au 14 mai une conférence de haut niveau de l’Union Africaine consacrée à la dette publique en Afrique. Placée sous le thème « L’agenda africain de gestion de la dette publique en matière de restauration et de préservation de la viabilité de la dette », cette rencontre réunit des chefs d’État, des ministres, des gouverneurs de banques centrales et des experts internationaux.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par le chef de l’État togolais, Faure Essozimna Gnassingbé, en présence du président ghanéen John Dramani Mahama, ainsi que de nombreuses personnalités, dont le ministre ivoirien des Finances et du Budget, Adama Coulibaly.
Lors de la première journée, un panel ministériel s’est tenu sur le thème: « Le Cadre commun du G20 et l’actuelle impasse de la dette en Afrique: faut-il un nouveau mécanisme d’allégement? ». À cette occasion, le ministre Adama Coulibaly a partagé l’expérience de la Côte d’Ivoire en matière de gestion de la dette et d’accès aux financements.
Il a souligné que la Côte d’Ivoire n’a pas eu recours au Cadre commun du G20, mis en place pour les pays fortement endettés, car elle continue d’avoir accès aux marchés des capitaux. Une position qui, selon lui, résulte d’une gestion rigoureuse et anticipative de la dette publique.
Adama Coulibaly a encouragé les pays africains à renforcer d’abord leurs marchés de capitaux régionaux, qu’ils maîtrisent mieux, avant de se tourner vers les marchés internationaux.
Il a insisté sur la nécessité d’une bonne préparation en amont: « Il faut prendre des précautions avant d’aller sur les marchés des capitaux. Cela exige des notations financières régulières, une analyse rigoureuse de la viabilité de la dette et une gestion cohérente du risque pays. »
Il a également critiqué la surévaluation des risques des pays en développement par les agences de notation internationales et plaidé pour la mise en place d’une Agence de notation africaine, plus en phase avec les réalités du continent.
Le ministre ivoirien a aussi mis en avant la stratégie d’anticipation adoptée par son pays. La Côte d’Ivoire a été le premier État africain à retourner sur les marchés financiers après la pandémie de Covid-19 et la crise en Ukraine, grâce à une gestion active de ses passifs.
Il a cité en exemple une récente opération de financement garantie par la Banque mondiale, qui a permis d’obtenir des conditions avantageuses. Les économies réalisées ont été réinjectées dans le financement de secteurs sociaux clés.
« Il faut savoir restructurer certaines lignes de dette coûteuses avec des instruments plus souples et moins onéreux. Les instruments de garantie peuvent faire toute la différence », a-t-il expliqué.
Les travaux de la conférence déboucheront sur l’adoption de la Déclaration de Lomé sur la gestion de la dette, qui pourrait servir de base à une stratégie africaine commune pour restaurer la viabilité de la dette publique tout en assurant un financement durable du développement.
L’intervention du ministre Adama Coulibaly a été saluée par les participants, qui ont vu dans le modèle ivoirien un exemple concret de discipline budgétaire et de stratégie de financement maîtrisée, dans un contexte mondial de plus en plus complexe.
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