Mamadou Coulibaly Sangafowa annonce : « Avec les découvertes du gaz naturel, notre pays va accéder d’ici 2030, à une énergie abordable pour les ménages et les entreprises »

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Mamadou Coulibaly Sangafowa annonce : « Avec les découvertes du gaz naturel, notre pays va accéder d'ici 2030, à une énergie abordable pour les ménages et les entreprises »
Mamadou Coulibaly Sangafowa annonce : « Avec les découvertes du gaz naturel, notre pays va accéder d'ici 2030, à une énergie abordable pour les ménages et les entreprises »

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Sangafowa jeudi à Abidjan

L’auditorium de la primature au Plateau a servi de cadre, ce jeudi 6 juin 2024, à l’une des activités phares du Centre d’Information et de Communication Gouvernementale (CICG), dénommée « Les Rendez-vous du gouvernement ». Cette tribune destinée à communiquer sur les activités du gouvernement a eu comme invité, le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie, Mamadou Sangafowa-Coulibaly.

Placée sous le thème « Politique minière, pétrolière et énergétique: enjeux, défis et perspectives », cette rencontre a été l’occasion pour le ministre Mamadou Sangafowa-Coulibaly, de faire l’état des lieux de ces trois sous-secteurs d’activité, essentiels pour le développement économique de la Côte d’Ivoire.

Plantant le décor, il a relevé de prime abord, les événements qui ont alimenté dernièrement l’actualité dans le domaine des mines et des hydrocarbures.

« Au niveau national, l’actualité est marquée par la récente découverte de classe mondiale dans les hydrocarbures et dans les mines, par le lancement de la plateforme numérique sur le contenu local dans l’industrie pétrolière, mais aussi par l’arrêt prolongé de certains groupes de production de l’électricité et les dernières facturations de l’électricité par la CIE », a-t-il situé d’entrée.

Au plan de l’électricité, Mamadou Sangafowa-Coulibaly a fait savoir que ce secteur est incontestablement, celui dans lequel la Côte d’Ivoire a fait des progrès significatifs au cours de la dernière décennie. Sur la période 2011-2023, il a fait noter que la capacité de production du pays est passée de 1391 mégawatts à 2907 mégawatts. Ce qui fait de la Côte d’Ivoire l’un des pays disposant d’un système de production et de distribution d’énergie électrique des plus viables et résilients du continent. Le nombre de localités électrifiées est passé de 2851 à 7508 en 2023, pour atteindre aujourd’hui, plus de 8000 localités couvertes par l’électricité.

« De fait, le taux de couverture du pays est passé de 33% à 88% avec un objectif de 100% à l’horizon 2025, conformément à l’engagement pris par le président de la république. Aussi, le taux d’accès à l’électricité est aujourd’hui de 97% et le nombre d’abonnés est passé de 1,1 million à 4 millions. Le temps moyen de coupure qui était de 47 heures par an en 2011, est tombé à 29 heures par an en 2023. A en croire le ministre Sangafowa, « il a fallu mobiliser au total, 1700 milliards de fcfa pour réaliser des investissements dans la production, le transport et la distribution de l’électricité. 1000 milliards de fcfa des 1700 proviennent du secteur privé. Les investissements en cours sont de 1221 milliards fcfa », a-t-il dit.

Poursuivant, Mamadou Sangafowa-Coulibaly a indiqué que le prix moyen du Kw est de 87 FCFA à la consommation, ce qui fait de la Côte d’Ivoire, le pays ayant le KW le plus moins chère de l’Uemoa. Toutefois, d’importants défis restent à surmonter. Il s’agit entre autres de la demande qui augmente très vite vu la croissance démographique, le développement économique et la hausse des températures dues au changement climatique. De plus, l’offre d’électricité connait cette année, des contraintes caractérisées dues en particulier à l’arrivée retardée des groupes de production. Toute chose qui selon le ministre, a affecté la qualité de l’électricité.

Une défaillance que le gouvernement compte régler avec des investissements publics et privés à l’horizon 2030 estimés à plus de 5.000 milliards fcfa. Une série d’initiatives est d’ailleurs en cours dans ce sens. Il s’agit de l’accélération de l’exploitation des champs gaziers, la construction de gazoduc pour relier la Côte d’Ivoire aux pays producteurs et consommateurs de gaz naturel et la construction d’infrastructures d’importation, de stockage, d’exportation de gaz naturel, la construction de centrales de production, l’accélération de la construction de centrales des producteurs indépendants, la poursuite en certains lieux du programme de maitrise de la demande d’électricité. Ce qui permettra d’économiser en moyenne l’équivalent d’une centrale de 50 Mgw/an sur les 3 ans du programme, l’optimisation continue des charges et l’amélioration de la gouvernance de l’ensemble du secteur de l’électricité.

En matière de perspective, Mamadou Sangafowa-Coulibaly note que « les récentes découvertes de gaz naturel aux larges de nos côtes ouvrent des perspectives prometteuses pour le secteur de l’électricité de notre pays. En effet, le gaz naturel désormais classé comme une source d’énergie de transition, vers les énergies renouvelables permettra à notre pays d’accéder d’ici 2030, à une énergie abordable pour les ménages, les entreprises et d’opérer sa transition énergétique avec plus de certitude ; il permettra aussi d’exporter du gaz naturel liquéfié et de jouer un rôle prépondérant dans le marché sous-régional d’échange d’électricité », a-t-il annoncé.

S’agissant du secteur des hydrocarbures, le premier responsable de ce département ministériel a déclaré que « notre pays a réalisé ces dernières années, des promesses spectaculaires, voir historiques dans l’amont pétrolier. Et cela, grâce à la volonté politique du chef de l’Etat, qui a permis d’entreprendre des reformes majeurs dans ce secteur, notamment la reforme du code pétrolier en 2012, qui a favorisé davantage d’investissements privés. De 2011 à 2023 plus de 1200 milliards fcfa ont été investis dans la recherche pétrolière et 4513 milliards dans l’exploitation pétrolier », a-t-il indiqué.

Des découvertes historiques ont été réalisées, précisément en septembre 2021 puis en juillet 2022 et en février 2023. Le potentiel de ces nouveaux gisements est estimé à l’équivalent de 6 milliards de barils bruts. Des efforts ont été également fait pour maintenir la consommation des produits pétroliers à des niveaux accessibles. Ces efforts selon le conférencier se chiffrent à 726 milliards fcfa en 2022, 86 milliards en 2023 et 31 milliards à fin mai 2024. Soit un total de 833 milliards fcfa rien que pour l’essence et le gasoil.

Pour le gaz butane, le soutient de l’Etat qui a bénéficié aux ménages s’élève à 417 milliards fcfa. Les défis majeurs de ce secteur restent toutefois l’accès au financement et à l’exploitation et l’exploration des ressources pétrolières. L’autre défi est de tirer le maximum de profits de l’exploitation des différentes découvertes au bénéfice du pays et des nationaux. Le grand challenge reste pour la Côte d’Ivoire, l’investissement qui se chiffre à plusieurs milliers de milliards fcfa.

Au cours de cette conférence de presse, Mamadou Sangafowa s’est aussi appesanti sur le contenu local, dont la plateforme numérique des activités pétrolières et gazières a été présentée la semaine dernière à Abidjan. « La mise en œuvre de la loi sur le contenu local permettra à la Côte d’Ivoire et aux Ivoiriens de véritablement bénéficier des retombées économiques de l’exploitation pétrolière dans notre pays. C’est un objectif majeur pour le président de la république et pour le gouvernement », a-t-il dit. Selon lui, l’objectif avec cette plateforme, c’est qu’à termes, la totalité des ressources de certains gisements pétroliers bénéficient à la Côte d’Ivoire. Mamadou Sangafowa a rassuré que les sociétés pétrolières nationales joueront un rôle majeur dans toutes les chaines de valeur. Le montant total d’investissement à réaliser dans ce sous-secteur est de 2040 milliards FCFA.

S’agissant des hydrocarbures, il a révélé que « les récentes découvertes dans ce secteur, aussi importantes soient-elles, semblent négligeables par rapport à celles que nous espérons dans ls années à venir ». Pour lui, il n’y a pas de doute que vu les reserves dejà en place, la Côte d’Ivoire pourra devenir un pays exportateur net de pétrole brut à l’horizon 2030 et intégrer s’il le souhaite, l’organisation des pays producteurs de pétrole (OPPEP)

Pour ce qui est des mines, l’invité du CICG, a confié que la reforme du code minier intervenue en 2014, a donné des résultats positifs. « Le nombre de permis de recherche est passé de 120 en 2012 à près de 200 en ce moment. Les permis et projets d’exploitations quant à eux sont passés de 9 en 2012 à 28. Les productions annuelles d’or, de manganèse et de nickel se sont fortement accrues. L’exploitation minière artisanale à petite échelle connait elle aussi un essor. Les investissements annuels privés ont été multipliés par six entre 2012 et 2023 pour s’établir à 386 milliards de fcfa au titre de l’année 2023. Les recettes fiscales perçues par l’Etat se sont chiffrées à 372 milliards fcfa en 2023 soit près de 20 fois le niveau de 2012 », a-t-il révélé.

Toutefois le principal défi dans ce sous-secteur reste et demeure l’orpaillage clandestin dont « la pratique représente un danger pour l’environnement, la santé des populations, la sécurité nationale, ainsi qu’un lourd manque à gagner pour l’Etat et les populations rurales. Il a dans ce secteur révélé également que « la moitié ouest et le nord-est regorgent de minerais stratégiques et pertinents. Il ne reste qu’à confirmer les quantités », a-t-il informé.

Notons que lors de cette conférence de presse, le Ministre Mamadou Sangafowa-Coulibaly avait à ses côtés son collègue de la communication, porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly et la Directrice du CICG, Awa Dosso.

Wassimagnon

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