
Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le Palais WIA de Cocody a accueilli ce jeudi une table ronde stratégique placée sous le thème: « Comment les États-Unis peuvent contribuer à débloquer un financement de logement inclusif en Côte d’Ivoire? ». Organisée par l’Initiative Américaine pour le Marché Hypothécaire Africain (AMMI-US), cette rencontre de haut niveau vise à transformer le secteur immobilier ivoirien en un pôle attractif pour les investisseurs américains.
Avec un déficit estimé à plus de 600 000 logements, la Côte d’Ivoire fait face à une crise chronique de l’habitat, exacerbée par une urbanisation rapide, une croissance démographique soutenue et des mécanismes de financement insuffisants. Le logement est devenu un axe central du Plan National de Développement 2021-2025, mais la réalisation des ambitions gouvernementales nécessite des investissements à grande échelle – d’où l’intérêt stratégique de cette table ronde.
L’ancien Premier ministre et actuel ministre d’État, Patrick Achi, a ouvert la session en réaffirmant son engagement personnel pour le logement social. Il a insisté sur la nécessité d’aborder la question de manière systémique: « Le logement, c’est une chaîne complète allant du foncier sécurisé, aux infrastructures, jusqu’à l’accès au crédit pour les promoteurs et les acquéreurs. »
Il a également souligné les réformes récentes telles que la création d’une société de garantie pour les acquéreurs informels, la numérisation des titres fonciers, et la montée en puissance de l’Agence nationale du logement et de l’habitat.
Patrick Achi a tenu à rassurer les investisseurs américains sur la fiabilité de l’environnement institutionnel ivoirien: « La Côte d’Ivoire dispose d’un cadre juridique favorable aux partenariats public-privé, d’une législation claire sur les concessions, et d’un solide historique de respect des engagements contractuels, même en période de crise. »
Il a également évoqué le rôle fondamental des acteurs privés dans la chaîne de valeur du logement, en insistant sur le besoin de technologies innovantes, de matériaux à coûts réduits, et de capital humain formé pour assurer la compétitivité du secteur.
L’ambassadrice des États-Unis en Côte d’Ivoire, Jessica Davis Ba, a salué cette initiative qu’elle qualifie de « moment historique ». Venue avec une délégation d’investisseurs et de représentants de chambres de commerce de plusieurs pays africains, elle a réaffirmé l’engagement américain: « Les États-Unis comptent 300 000 entreprises prêtes à exporter, avec plus de 120 000 milliards de dollars de capitaux disponibles. Ce n’est pas seulement du financement, c’est de l’expertise et du partenariat. »
Elle a souligné l’importance du marché hypothécaire comme levier de développement économique: « Aux États-Unis, ce marché a permis à des millions de familles d’accéder à la propriété, de financer des entreprises et de bâtir un avenir. C’est ce potentiel que nous souhaitons apporter ici. »
La table ronde s’inscrit dans une volonté partagée de favoriser des partenariats concrets et durables. Parmi les priorités identifiées, la promotion des modèles de financement innovants et mixtes, l’alignement des réformes foncières et réglementaires avec les exigences des institutions américaines de développement (DFC, IFC), le développement des PPP robustes pour la construction de logements abordables, la facilitation de l’inclusion financière des acquéreurs informels et l’accélération de la construction d’infrastructures urbaines viabilisées.
« Ce n’est pas une table ronde pour discuter, c’est une table ronde pour agir », a martelé l’ambassadrice Davis Ba. Le message est clair: les opportunités sont immenses, les réformes sont en cours, et les partenaires sont prêts. Il s’agit désormais de bâtir les fondations d’un marché immobilier ivoirien inclusif, résilient et attractif pour le capital américain – dans un esprit de prospérité partagée et de développement durable.
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