Perte de 30 Millions d’Hectares de Forêts en Afrique

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Perte de 30 Millions d'Hectares de Forêts en Afrique
Perte de 30 Millions d'Hectares de Forêts en Afrique

Africa-Press – Côte d’Ivoire. L’Afrique concentre 16 % de la superficie forestière mondiale, ce qui la place en 4e position après l’Europe, l’Amérique du Sud et la zone regroupant l’Amérique du Nord et centrale. La perte du couvert forestier reste significative en dépit des efforts consentis pour la restauration.

29,6 millions d’hectares. C’est l’étendue du couvert forestier que l’Afrique a vu disparaître de son territoire sur la dernière décennie, selon les estimations de la FAO. Les données compilées par l’organisation onusienne dans son dernier rapport sur l’évaluation des ressources forestières mondiales, publié en octobre, indiquent notamment que la superficie forestière sur le continent est passée de 692,2 millions d’hectares en 2015 à 662,6 millions d’hectares en 2025.

Dans les détails, l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe concentrent à elles seules près de 53 % de la superficie forestière disparue sur le continent. Selon les données du rapport, l’Angola, la Tanzanie et le Mozambique figurent parmi les principaux foyers de cette dynamique, avec des pertes annuelles estimées respectivement à 510 000, 469 000 et 267 000 hectares sur la période considérée.

41 % de la perte forestière sur le continent est enregistrée dans les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Dans cette zone, la République démocratique du Congo enregistre la plus forte perte annuelle, estimée à environ 283 000 hectares par an. Beaucoup moins concernée, l’Afrique du Nord n’est responsable que de 6,9 % de la perte de couverture forestière en Afrique sur la période considérée.

La problématique de la déforestation en Afrique n’est pas nouvelle et est largement documentée. Parmi les principales causes qui alimentent la persistance de ce phénomène, figurent notamment l’agriculture extensive ou encore l’exploitation commerciale, souvent illégale et non contrôlée, des forêts pour la production de bois domestique ou industriel.

Le document souligne toutefois des progrès dans les efforts de restauration du couvert forestier. Les données compilées par la FAO montrent par exemple que la superficie de forêts plantées en Afrique a progressé de 16,66 % pour atteindre 14,08 millions d’hectares entre 2015 et 2025. Par ailleurs, la superficie forestière dans les aires protégées a augmenté de 6,47 % pour atteindre 153,7 millions d’hectares, tandis que la superficie de forêts dotées de plans de gestion à long terme a augmenté de 28 % pour atteindre 143 millions d’hectares sur la période, soit près de 22 % de la superficie forestière totale sur le continent.

Ces chiffres s’inscrivent dans la continuité des efforts engagés au cours des années précédentes, confirmant une orientation progressive vers une gestion plus organisée des ressources forestières, fondée sur la restauration, la protection et l’exploitation durable des forêts.

Si le rapport ne donne pas de détails sur les leviers responsables de ces progrès, on sait que certains projets ont vu le jour depuis quelques années pour encourager la reforestation sur le continent. À titre d’exemple, l’Initiative africaine de Restauration des Paysages forestiers (AFR100), lancée en 2015 dans le cadre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et des engagements climatiques internationaux, constitue un levier stratégique majeur pour la régénération des terres dégradées sur le continent. Portée par 34 États africains, dont le Bénin, le Togo, le Sénégal, le Rwanda, l’Éthiopie, le Ghana et la République démocratique du Congo, cette initiative vise la restauration de 100 millions d’hectares d’ici 2030, en mobilisant des investissements publics et privés autour de projets agroforestiers, sylvicoles et pastoraux à haute valeur ajoutée.

Lancée en 2007 sous l’égide de l’Union africaine, l’Initiative de la Grande Muraille Verte (GMV) s’impose aussi comme un programme continental structurant visant à restaurer les écosystèmes dégradés du Sahel tout en stimulant le développement économique inclusif. S’étendant sur plus de 8 000 kilomètres, du Sénégal à Djibouti, cette initiative mobilise 11 pays sahéliens, avec pour principal objectif de restaurer 100 millions d’hectares de terres d’ici 2030.

Les progrès observés témoignent d’un engagement croissant pour concilier développement et durabilité, mais ils demeurent encore insuffisants pour inverser la tendance structurelle à la perte de forêts naturelles sur le continent.

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