Snedai, CCECC, Sogea-Satom, Voodoo… Les grands gagnants éco de la CAN

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Snedai, CCECC, Sogea-Satom, Voodoo… Les grands gagnants éco de la CAN
Snedai, CCECC, Sogea-Satom, Voodoo… Les grands gagnants éco de la CAN

Estelle Maussion

Africa-Press – Côte d’Ivoire. La compétition qui va démarrer en début d’année en Côte d’Ivoire a déjà fait des heureux sur le plan économique, de groupes de BTP chinois au français Sogea-Satom, en passant par les opérateurs ivoiriens Voodoo et Alligator. Revue de détail.

Pour eux, la Coupe d’Afrique des nations (CAN), qui doit se dérouler du 13 janvier au 11 février en Côte d’Ivoire, est déjà gagnante. Alors que le pays attend quelque 2 millions de visiteurs, avec des retombées escomptées en termes d’hôtellerie, de restauration, transports et consommation, certains opérateurs économiques, étrangers et ivoiriens, ont d’ores et déjà tiré profit de la future compétition.

Tour d’horizon, du bâtiment et des travaux publics (BTP) à la communication en passant par les services, de ces acteurs aux avant-postes de la CAN.

Les rois des stades

Si le groupe ivoirien Snedai, via sa filiale Omni travaux, a pris part à la construction du stade de 20 000 places de San Pedro, ce sont majoritairement des acteurs étrangers, et en particulier chinois, qui ont été à la manœuvre sur la réalisation ou la réhabilitation des autres enceintes sportives nécessaires à la tenue de la compétition.

Ainsi, c’est le groupe BCEGC, pour Beijing construction engineering group, qui a décroché la construction du stade d’Ébimpé, le plus important de la compétition avec 60 000 places, dans le cadre d’un don de la Chine à la Côte d’Ivoire pour une infrastructure estimée à plus de 60 milliards de francs CFA.

À San Pedro, China Civil Engineering Construction Corporation (CCECC), filiale de China Railway Construction Corporation Group très active en Afrique, dirigeait le consortium constitué avec Snedai pour des travaux estimés à 41 milliards de francs CFA quand China National Building Material (CNBM) a œuvré à Korhogo pour un stade dont le coût est estimé à 77 millions d’euros.

Les groupes européens ont réussi à tirer leur épingle du jeu: un consortium dirigé par le français Sogea-Satom (filiale du groupe Vinci) et réunissant trois autres entreprises tricolores (Egis, Baudin Châteauneuf et Alcor) s’est chargé de la construction du stade de Yamoussoukro, chiffrée à 72 millions d’euros, et le groupe portugais Mota-Engil a obtenu la réhabilitation et l’extension du stade de Bouaké, où il est par ailleurs mobilisé sur reconstruction du grand marché, ainsi que la remise à niveau pour 84 millions d’euros du « Félicia », le stade Houphouët-Boigny d’Abidjan.

À la pointe des routes

Dans le cadre de l’organisation de la CAN, l’exécutif ivoirien a aussi mis l’accent sur les liaisons routières. La réalisation la plus emblématique est la réhabilitation de la « Côtière », route de près de 400 kilomètres qui longe la côte entre Abidjan et Grand-Béréby en passant par San Pedro.

Sur ce volet, la France s’est distinguée avec deux acteurs mobilisés: Sogea-Satom pour le tronçon entre Dahou, à la sortie d’Abidjan, et Grand-Lahou, située 93 kilomètres plus à l’ouest, soit un chantier chiffré à 97 millions d’euros, et Razel-Bec CI, filiale du groupe tricolore Fayat, pour la partie entre Grand-Lahou et Fresco.

Le premier, avec à son actif la route Bouaké-Ferkessédougou et les travaux de modernisation du port de pêche d’Abidjan, exécute aussi un contrat pour renforcer le réseau de distribution d’eau potable de la capitale économique ivoirienne. Le second, qui a démarré ses activités en 2012 en Côte d’Ivoire et a livré en début d’année des installations d’eau potable à Agboville et dans les localités environnantes, s’est également vu octroyer la réhabilitation de l’axe Akoupé-Bongouanou d’une soixantaine de kilomètres et celle du boulevard du port de Vidri, soit une trentaine de kilomètres près du port d’Abidjan.

Quant aux 180 kilomètres restants de la « Côtière », entre Fresco et Grand-Béréby, ils ont été confiés au groupe ivoirien PFO Construction, filiale du groupe PFO Africa, dirigé par Clyde Fakhoury, le fils du fondateur Pierre Elie Fakhoury, et connu pour avoir conçu et réalisé, entre autres, le siège de la Banque africaine de développement (BAD), le palais présidentiel, l’Ivoire Trade Center, le pont Alassane-Ouattara (inauguré en août) et la Tour F (encore en construction).

Ils sont derrière les fan zones, villages CAN et autres animations

La compétition est aussi une occasion en or en termes de communication, publicité et événementiel. Alors que la Confédération africaine de football (CAF) a recours aux services d’Insight Redefini, co-entreprise nigériane entre Troyka Holdings et Publicis Groupe Africa (du français Publicis), le comité d’organisation de la CAN (Cocan), présidé par François Amichia, a sollicité le groupe ivoirien Voodoo de Fabrice Sawegnon pour ses prises de parole institutionnelles et l’agence Sixième Sens, pilotée par Alex Barry, pour ses séminaires et événements.

L’animation des fan zones, espaces autorisés et réglementés par le Cocan, et des villages CAN, placés sous la responsabilité de leur promoteur respectif, mobilise un grand nombre d’acteurs. Si une large place a été réservée aux opérateurs ivoiriens – dont Nvlle Soda, filiale de Voodoo dirigée par Hurry Adjovi, et 2A Consulting d’Augustin Akou – des groupes issus du continent, notamment d’Afrique du Sud et du Maroc, ainsi que des étrangers, dont les français Publicis, via sa filiale locale RED Africa, et GL Events, sont aussi engagés.

Sur la partie logistique, les deux grands aménageurs d’espaces (type chapiteau) du marché ivoirien sont sur le pont, à savoir le groupe Alligator de Marc Avenier et Ayuf Holding de Mariame Diabi, quand les sociétés de catering (dont Zanda traiteur de Christelle Vougo Anet et Pierrot Gourmand), transports, livraisons et autres prestataires de services se préparent activement.

Sponsoring tous azimuts

En vertu d’un accord de sponsoring entre la CAF et le groupe pétrolier français dirigé par Patrick Pouyanné, la compétition s’appelle la CAN TotalEnergies depuis 2016. Pour autant, la major n’est pas la seule à mobiliser d’importants moyens financiers pour gagner en visibilité à l’occasion de l’évènement sportif.

Outre Puma, sponsor technique de la CAN organisée en Côte d’Ivoire, et Visa, fournisseur exclusif des paiements numériques de la compétition, plusieurs autres acteurs se sont positionnés comme sponsors officiels, dont le groupe de BTP ivoirien Porteo, le constructeur de motos Apsonic, le fabricant chinois de téléphones mobiles Tecno ou encore le producteur de boissons Union des brasseries du Cameroun (UBC, avec sa marque Razzl).

Sans oublier que le groupe Carré d’Or a fait de sa marque Céleste l’eau officielle de la compétition et que Solibra, filiale du groupe Castel, est, elle, sponsor de la Fédération ivoirienne de football (FIF).

Source: JeuneAfrique

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