Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le ministre des Finances et du Budget, Adama Coulibaly, a pris part ce lundi à un panel de haut niveau lors de l’ouverture de la 13e édition de la CGECI Academy, organisée par la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) au Sofitel Hôtel Ivoire.
Le thème de cette édition: « De la dépendance à la puissance: construire la souveraineté économique de l’Afrique », a rassemblé de nombreuses figures de premier plan, notamment des membres du gouvernement, des chefs d’institutions, des leaders économiques du continent et la Secrétaire générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo.
Aux côtés de Karim Zidane, ministre délégué marocain en charge de l’investissement, Ethiopie Tafara, vice-président de la Société Financière Internationale (SFI) pour l’Afrique, et Paulo Gomes, président d’Orango Investment Corporation, le ministre Adama Coulibaly a partagé la vision ivoirienne de la souveraineté économique.
« Il existe plusieurs définitions de la souveraineté économique, mais un élément reste constant: c’est la capacité d’un État à contrôler et maîtriser ses choix économiques fondamentaux », a-t-il déclaré.
Selon lui, deux piliers soutiennent cette souveraineté. Il s’agit de la bonne gouvernance économique, d’un rôle central accordé au secteur privé
Le ministre a mis en lumière les nombreuses réformes engagées depuis 15 ans par l’État ivoirien pour renforcer son attractivité économique. Parmi celles-ci, la révision du code des investissements, la création du tribunal de commerce, le développement de zones industrielles et l’encadrement accru des filières agricoles à travers des conseils spécialisés
Ces efforts visent à rassurer les investisseurs, en leur garantissant un environnement économique stable et prévisible.
« La souveraineté économique se construit à la fois par des réformes macroéconomiques et des réformes sectorielles ambitieuses », a-t-il insisté.
Le ministre a illustré cette transformation par l’évolution de la structure du PIB sur la dernière décennie, le secteur primaire est passé de 18 % à 15 %, le secteur industriel est passé de 20 % à 23 % et le secteur tertiaire est resté stable autour de 45 à 46 %
Il a également salué les progrès en matière de transformation locale des matières premières, citant, le cacao: de 28 % en 2017 à 42 % en 2024, l’anacarde: de 6 % en 2014 à 36 % en 2024 et l’hévéa: de 77 % en 2017 à 92 % en 2024
Face à une aide publique au développement en diminution, Adama Coulibaly a souligné l’urgence de recourir davantage à des financements domestiques.
Il a annoncé que le prochain Plan National de Développement (PND) intégrera des stratégies de mobilisation de ressources internes, notamment, l’élargissement de la base fiscale, l’inclusion du secteur informel et sous-fiscalisé et la mobilisation de ressources via les fonds de pension et les assurances
Le ministre a lancé un appel fort aux institutions régionales de développement, les exhortant à soutenir activement le secteur privé, véritable levier de la transformation structurelle et de la souveraineté économique du continent.
Cette 13e édition de la CGECI Academy s’annonce comme une plateforme incontournable de réflexion et de dialogue économique en Afrique francophone. Le message est clair: la souveraineté économique ne se décrète pas, elle se construit avec des réformes profondes, un secteur privé dynamique et des partenaires engagés.
Les travaux se poursuivent jusqu’au mardi 30 septembre 2025, avec d’autres panels de haut niveau attendus.
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