Africa-Press – Côte d’Ivoire. Entre croissance démographique, changements climatiques et besoins nutritionnels croissants, le secteur agricole africain subit de fortes pressions. Face aux enjeux, plusieurs organisations prônent un nouveau modus operandi dans les politiques.
Une approche plus holistique doit désormais primer si le continent africain veut parvenir à des systèmes alimentaires inclusifs, durables et résilients. C’est ce qui ressort du dernier rapport publié par l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA).
Baptisé « Drivers of Change and Innovation », le document de plus de 150 pages se présente comme un plan d’action pour repenser l’agriculture africaine sur les prochaines décennies. D’après ses auteurs, si le continent a vu depuis 30 ans bon nombre d’indicateurs de performance au vert, comme la hausse de la production (+4,3% par an depuis 2000, record mondial) et la progression du commerce agricole intérieur, ses systèmes alimentaires continuent eux de montrer des signes de fragilité.
Globalement, le problème de la faim et de l’accessibilité à une nourriture saine est encore persistant alors le changement climatique et l’urbanisation rapide exercent une forte pression sur la disponibilité alimentaire. Dans ce contexte, les auteurs estiment qu’une transformation systémique en lieu et place de progrès sectoriels fragmentés dans les diverses sous-régions sera déterminante dans les prochaines années.
Selon le rapport, une approche holistique permettrait d’abord de prendre conscience que « les systèmes alimentaires sont interconnectés, de la production aux marchés, en passant par la nutrition, la finance, le commerce, la durabilité environnementale et la technologie ». Un tel cadre étant posé, les auteurs estiment que plusieurs ingrédients peuvent être réunis pour un changement de paradigme salutaire pour l’agriculture africaine, d’autant plus que les défis iront croissants.
« Nous pensons que l’avenir réside dans la création de paniers et de corridors alimentaires résilients, dans l’utilisation de financements catalytiques et dans le renforcement des partenariats entre les gouvernements, le secteur privé, les partenaires au développement et nos agriculteurs eux-mêmes, tout en investissant dans des systèmes de connaissances afin d’assurer que les décisions sont fondées sur des données probantes ».
Sur un tout autre plan, l’AGRA appelle avant tout à placer les jeunes au cœur des stratégies de modernisation des systèmes alimentaires. « La transformation des systèmes alimentaires du continent doit être une transformation pour et par les jeunes. La création d’emplois viables et dignes, dirigés par les jeunes dans l’ensemble de la chaîne de valeur est non seulement une nécessité économique, mais aussi un impératif politique et social. Elle doit aussi prioriser l’inclusion, la productivité du travail et les voies d’accès à un travail décent pour la prochaine génération ».
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