
Africa-Press – Côte d’Ivoire. Oumar Sacko, Directeur général des transports terrestres et de la circulation (DGTTC) au ministère des Transports, était l’invité du Centre d’Information et de Communication Gouvernementale (CICG) le mardi 4 mars 2025, dans le cadre de sa tribune hebdomadaire “Tout Savoir Sur…”, qui s’est tenue à Abidjan-Plateau. Lors de cette rencontre, il a dressé un état des lieux de la régulation du transport intérieur en Côte d’Ivoire.
Dans son exposé, M. Sacko a passé en revue les réformes significatives engagées par le gouvernement depuis 2011 pour transformer en profondeur le secteur des transports. Il a notamment évoqué l’adoption, le 16 décembre 2014, de la Loi d’Orientation du Transport Intérieur (LOTI), qui a permis d’organiser de manière cohérente le système de transport en Côte d’Ivoire en définissant les rôles et responsabilités des différents acteurs. Cette dynamique a également conduit à la création de deux entités majeures: l’Autorité de la Mobilité Urbaine dans le Grand Abidjan (AMUGA), chargée de l’organisation et de la coordination des différents modes de transport urbain, et l’Autorité de Régulation du Transport Intérieur (ARTI), qui veille à une régulation efficace du transport routier et fluvio-lagunaire pour garantir une concurrence saine et protéger les intérêts des parties prenantes.
Cependant, malgré les progrès réalisés grâce à ces réformes, Oumar Sacko a reconnu que des défis subsistent. “Nous faisons face à une résistance à la réglementation”, a-t-il déploré. Pour illustrer son propos, il a cité l’exemple d’un opérateur VTC, “inDrive”, qui s’est installé sans respecter les règles en vigueur dans le secteur des transports. “Cette application VTC opère illégalement. Les Ivoiriens se demandent comment une société qui agit en dehors de la légalité peut faire de la publicité sur les bus de la Sotra. La réalité est qu’ils n’ont contacté ni l’ARTCI ni le ministère des Transports. Nous avons dû organiser une séance de travail et adresser un courrier à l’ARTCI pour suspendre cette plateforme. Donc, si vous ne voyez plus cette application dans les jours à venir, ne soyez pas surpris”, a-t-il annoncé.
Le Directeur général a également évoqué les opérateurs de visites techniques qui ne respectent pas le cahier des charges et qui sont régulièrement sanctionnés.
Concernant l’interdiction des motos et des tricycles sur le boulevard VGE, il a assuré que cette mesure sera mise en œuvre d’ici la fin du premier trimestre. “Nous travaillons activement sur ce dossier. Nous avons rencontré les opérateurs du secteur début janvier pour leur présenter une solution alternative. Nous avons également commandé des panneaux de signalisation pour les aider dans cette transition. Cette décision vise à préserver des vies, et elle sera en vigueur au plus tard le 31 mars”, a-t-il précisé.
En ce qui concerne les embouteillages causés par l’ouverture simultanée de plusieurs chantiers à Abidjan, Oumar Sacko a appelé à la patience. “C’est un mal pour un bien. Nous sommes en train de transformer notre pays, et il est normal de rencontrer des embouteillages dans ce contexte. Nous devrions être heureux de voir notre pays en plein essor économique, avec une évolution de nos différentes couches sociales. Le ministère des Transports, en collaboration avec l’Ageroute, travaille à faciliter la circulation. Nous demandons encore une fois aux populations de faire preuve de patience”, a-t-il ajouté.
Oumar Sacko a également abordé le phénomène des moto-taxis, qui se développe dans certains nouveaux quartiers d’Abidjan. “Les moto-taxis ne sont pas autorisés à Abidjan. Malheureusement, de nombreux Ivoiriens ne respectent pas les règles. Il est impératif que les forces de sécurité interviennent. La même situation s’applique aux tricycles appelés Saloni. Le ministère travaille sur ce sujet et des décisions seront prises prochainement”, a-t-il annoncé.
Concernant les frais de transport souvent jugés exorbitants par les utilisateurs de VTC, M. Sacko a indiqué que le ministère des Transports examinera les algorithmes utilisés par ces applications pour mieux réguler les coûts, notamment aux heures de pointe.
Selon le DGTTC, en 2024, 27 000 véhicules neufs ont été vendus en Côte d’Ivoire. En ce qui concerne les accidents de la circulation, il a noté une amélioration, avec une baisse de 24 % entre 2021 et 2024.
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