Africa-Press – Côte d’Ivoire. Dans un contexte politique tendu à l’approche de la présidentielle d’octobre 2025, une polémique secoue le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI). Au cœur de cette controverse: une note d’analyse confidentielle rédigée par le vice-président exécutif Ahoua Don Mello et destinée exclusivement à Laurent Gbagbo, qui s’est mystérieusement retrouvée sur la place publique, déchaînant une vague de commentaires et d’interprétations diverses. Face à ce qu’il qualifie de manipulation délibérée, le proche collaborateur de Laurent Gbagbo a décidé de faire une mise au point.
La note, présentée par certains comme une tentative de déstabilisation ou l’ébauche d’un plan B, n’avait pourtant rien d’une lettre ouverte ou d’un projet de scission.
Dans un communiqué dont copie est parvenue à KOACI, le cabinet d’Ahoua Don Mello indique qu’il s’agissait, d’un document de travail remis en main propre à Laurent Gbagbo le 29 juin dernier, lors d’un entretien privé. Cette contribution visait à proposer des pistes de réflexion pour l’avenir du parti, dans un contexte électoral incertain où le candidat naturel du PPA-CI pourrait se voir exclu de la course.
Loin de préconiser une candidature alternative ou de remettre en cause la légitimité du président Gbagbo, la note envisageait des candidatures de précaution, purement transitoires et annulables en cas de validation de la candidature principale. Une démarche que Don Mello qualifie de stratégique, relevant de l’anticipation, et conforme aux échanges réguliers qu’il entretient depuis plus de quarante ans avec l’ancien chef d’État.
Mais le contenu du document a fuité, transformé et instrumentalisé, provoquant un tumulte inédit au sein du parti. Trois versions différentes de la note ont circulé sur les réseaux sociaux et dans la presse, avec des altérations manifestes. Pour Ahoua Don Mello, ce déballage public, à quelques mois du scrutin, relève d’une opération déloyale visant à le discréditer. Il s’interroge ouvertement: à qui profite la fuite? Qui avait intérêt à faire échouer une nouvelle rencontre entre lui et le président du parti? Et pourquoi faire croire à une fronde ou à la création d’un mouvement politique parallèle?
L’ex directeur général du Bnetd s’étonne notamment du rejet catégorique opposé à sa proposition de discussion avec un groupe de travail désigné par Laurent Gbagbo, composé de Dano Djédjé, Justin Koné Katinan et Jean-Gervais Tchéidé. Une fin de non-recevoir qui tranche avec la tradition de dialogue qui caractérise leurs relations. Il s’indigne en particulier du communiqué du 13 juillet dernier, dans lequel Sébastien Dano Djédjé affirme ne pas avoir eu connaissance de ladite note. Pour Don Mello, cet épisode témoigne d’un durcissement préoccupant au sein du parti, contraire à ses principes démocratiques.
Enfin, il réfute catégoriquement les rumeurs selon lesquelles il serait à l’origine d’un nouveau mouvement politique, encore moins d’un quelconque « Mouvement Souverainiste de Côte d’Ivoire ». Il réaffirme son attachement indéfectible au PPA-CI, dénonçant ce qu’il perçoit comme une tentative manifeste de l’écarter en l’associant à un projet imaginaire. « Je reste militant du parti », affirme-t-il, visiblement décidé à ne pas se laisser intimider par ce qu’il considère comme des attaques injustifiées venues de l’intérieur même de sa formation.
Ce nouvel épisode, sur fond de méfiance et de calculs politiques, révèle une fracture au sein du PPA-CI, où la question de l’après-Gbagbo semble devenir un tabou brûlant. À mesure que l’échéance électorale approche, les lignes de fracture risquent de s’accentuer, mettant à l’épreuve la cohésion d’un parti censé incarner l’alternative démocratique.
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