Africa-Press – Côte d’Ivoire. À quelques jours du lancement officiel de la campagne présidentielle, Jean-Louis Billon, candidat déclaré depuis 2021, a rencontré la presse nationale ce mardi 7 octobre 2025 autour d’un déjeuner à Treichville. Dans une adresse riche en messages politiques et économiques, il a longuement exposé sa vision pour la Côte d’Ivoire, sa méthode, ainsi que les fondements de sa candidature.
Fidèle à son image d’homme proche du peuple, Jean-Louis Billon a tenu à rappeler sa présence continue sur l’ensemble du territoire ivoirien.
« J’ai déjà pratiqué toute la zone est, toute la zone ouest, et je pars désormais sur le nord, le centre et le sud », a-t-il déclaré. Il revendique une connaissance fine du pays, y compris de localités souvent oubliées, telles que Kafolo ou Téhini.
Ce travail de terrain, selon lui, marque une différence nette avec les autres candidats. « À ce jour, je pense être le seul à avoir autant parcouru le pays. » Un engagement qu’il considère comme l’aboutissement logique d’un long processus engagé depuis plusieurs années.
Jean-Louis Billon a rappelé avoir annoncé sa candidature dès 2021, contrairement à d’autres candidats dont la déclaration a été tardive. Il affirme avoir préparé chaque étape avec rigueur, notamment le complexe processus de parrainage, jugé coûteux et exigeant techniquement.
Pour faire face aux exigences imposées par les institutions, notamment la Commission électorale indépendante (CEI) et le Conseil supérieur de la presse (CSP), il s’est entouré d’experts, notamment informaticiens et logisticiens. Il déplore cependant la charge administrative imposée une fois la candidature validée: « Trois jours après, on nous demande neuf vidéos, neuf podcasts, des affiches conformes… Tout doit être validé par les autorités avant diffusion. »
Le cœur du projet de société de Jean-Louis Billon repose sur six piliers majeurs, souveraineté économique: condition sine qua non d’une indépendance réelle.
« Sans moyens économiques, il n’y a pas de politique souveraine », insiste-t-il. Capital humain: formation, santé, éducation et emploi pour une population épanouie et productive. Développement territorial équilibré: investir dans toutes les régions pour réduire les inégalités. Bonne gouvernance: restaurer la confiance en l’État et renforcer les institutions. Union, paix et cohésion sociale: « Sans paix, tous les autres objectifs sont vains. » Réconciliation réelle: au-delà des politiques, réconcilier le citoyen avec l’administration, la justice et les forces de sécurités.
Fort de son expérience dans le monde des affaires, Billon défend une politique économique centrée sur la valorisation des acteurs nationaux. Il fustige le fait que la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, reste marginale dans la transformation locale. Il milite pour une fiscalité incitative, un code d’investissement réformé et une réduction du harcèlement fiscal, thème qu’il portait déjà comme président de la Chambre de commerce.
Il appelle également à davantage de souveraineté dans les secteurs stratégiques: « Il n’est pas pensable que l’immobilier à Abidjan soit détenu à plus de 60 % par des étrangers. »
Sensible aux questions d’égalité, le candidat n’a pas hésité à interpeller la presse sur la sous-représentation des femmes, notamment dans les milieux politiques et médiatiques: « Nous sommes 255 députés, seulement 26 sont des femmes. Dans cette salle, vous êtes une trentaine, et je ne vois que cinq femmes. »
Pour lui, la loi sur la parité n’est pas respectée, et les excuses économiques ne justifient pas ce déséquilibre: « Il faut reconnaître la discrimination pour pouvoir la corriger. »
Interrogé sur ses liens avec le PDCI-RDA et en cas de défaite à la présidentielle, Jean-Louis Billon a clarifié sa position: « Je n’ai eu la carte que d’un seul parti, le PDCI. Je resterai PDCI. » Il a reconnu que de nombreux délégués du parti l’ont soutenu pendant la collecte des parrainages, même si le PDCI en tant qu’entité n’a donné aucun mot d’ordre officiel.
Concernant l’opposition, il reconnaît qu’elle est « en rangs dispersés », mais relativise: « Dans toutes les démocraties, c’est ainsi. L’objectif est d’atteindre le second tour. Le reste viendra. »
Jean-Louis Billon conclut en affirmant que son double profil politique et économique fait de lui un candidat unique: maire, député, ministre, président de chambre de commerce, chef d’entreprise… Il estime avoir l’expérience, la vision et le courage nécessaires pour mener les réformes profondes que la Côte d’Ivoire attend.
« Il faut prendre des décisions courageuses, même impopulaires, pour le bien du plus grand nombre. Je suis prêt. »
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