Africa-Press – Côte d’Ivoire. En pleine préparation des élections présidentielles prévues en octobre 2025, la Côte d’Ivoire affiche une posture résolument tournée vers l’avenir. Lors d’une visite stratégique à Washington, le ministre ivoirien des Ressources animales et halieutiques, Sidi Tiémoko Touré, également cadre du parti au pouvoir (RHDP), a mené une offensive diplomatique et économique visant à renforcer les liens entre la Côte d’Ivoire et les États-Unis.
Dans un entretien exclusif accordé à Pan African Visions, le ministre a défendu la vision du président Alassane Ouattara, mettant en avant les réformes économiques, l’attractivité croissante du pays pour les investissements étrangers, ainsi que l’engagement du gouvernement envers des élections libres, transparentes et apaisées.
Au cœur de cette visite, le Salon panafricain de l’élevage (SELAB), prévu en novembre 2026 à Abidjan.
« Ce salon continental, consacré à l’élevage et à l’agroalimentaire, représente une vitrine stratégique pour les opportunités d’investissement. Après le Brésil, ce sont les États-Unis qui seront invités d’honneur. Un pont entre nos marchés respectifs », a affirmé Sidi Touré, précisant que des échanges avaient déjà été engagés avec le Département d’État américain, le ministère de l’Agriculture, ainsi que des acteurs du secteur privé.
Interrogé sur la candidature d’Alassane Ouattara à un nouveau mandat, le ministre n’a pas mâché ses mots.
« Le président Ouattara est un homme en mission. Grâce à sa gouvernance, la Côte d’Ivoire a enregistré une croissance moyenne de 6,3 % depuis 2011, et même en pleine pandémie, nous avons maintenu une croissance de 3 à 4 %. »
Il rappelle que plus de 50 % de l’activité économique et des infrastructures d’Afrique de l’Ouest passent désormais par la Côte d’Ivoire, aujourd’hui deuxième économie de la CEDEAO.
« Notre administration est tournée vers les affaires, pas vers la politique politicienne. Nous avons bâti un environnement stable, attractif et prévisible pour les investisseurs. »
L’exclusion de figures majeures de l’opposition comme Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo a suscité des critiques, notamment sur la scène internationale.
Le ministre Touré s’est montré ferme. Selon lui, « Personne n’est exclu pour des raisons politiques. La loi est claire: un candidat à la présidence doit avoir uniquement la nationalité ivoirienne. Tidjane Thiam détenait la nationalité française et n’a pas initié à temps la procédure de renonciation. Quant à Laurent Gbagbo, il a été condamné par la justice. C’est une question de respect des règles, pas de règlements de compte. »
Il cite l’exemple de Jean-Louis Billon, qui, bien qu’ayant été dans une situation similaire à celle de Thiam, a pris les dispositions nécessaires à temps pour pouvoir se présenter.
Certains ont interprété l’absence du président Ouattara à un récent sommet États-Unis-Afrique comme un froid diplomatique.
Le ministre dément toute tension. « Il n’y a aucune amertume. Nos relations sont solides et respectueuses. L’essentiel est dans l’action: nous avons eu ici des échanges riches sur l’agriculture, la sécurité et l’investissement. L’élan est positif.»
À l’approche des élections, le ministre lance un message fort à ses compatriotes et à la communauté internationale:
« La Côte d’Ivoire est prête pour une élection exemplaire. Nos institutions fonctionnent, et notre démocratie est vivante. Oui, il y aura des divergences, des débats. Mais nous savons nous retrouver, car notre avenir commun passe par l’unité. »
« Nous sommes la porte d’entrée naturelle d’un marché de plus de 400 millions de personnes en Afrique de l’Ouest. Notre économie est résiliente, notre environnement des affaires s’améliore chaque année, et nous avons un leadership engagé en faveur de la transparence et de la croissance. Les investisseurs américains doivent comprendre que l’Afrique ne se regarde pas de loin: elle se construit ensemble. Et la Côte d’Ivoire est prête. »
Entre ambition économique, stabilité politique et ouverture diplomatique, la Côte d’Ivoire entend bien consolider sa position de locomotive régionale. Avec des institutions renforcées, des projets structurants et une volonté de partenariat international affichée, le message du ministre Sidi Tiémoko Touré est clair: « L’avenir se construit maintenant, en Côte d’Ivoire. »
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