Africa-Press – Côte d’Ivoire. L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, de retour de Bruxelles après un séjour privé, par la voix de son parti, le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), a annoncé ce vendredi 11 avril 2015 le retrait immédiat de ses représentants de la Commission Électorale Indépendante (CEI). Une décision radicale justifiée, selon lui, par la perte de crédibilité de l’institution en charge des élections et les risques de dérive autoritaire du pouvoir en place.
Dans un communiqué sont copie est parvenue à Koaci, l’ex-chef de l’État dénonce une CEI devenue « l’instrument docile » d’un gouvernement accusé de refuser l’alternance démocratique. « Elle viole ses propres règles, écarte des opposants, ignore les fraudes massives sur les listes électorales et manipule le processus pour éviter un verdict populaire », a-t-il déclaré, évoquant un scénario similaire à la crise post-électorale de 2010-2011, qui avait plongé le pays dans la violence.
Gbagbo, qui revendique un « devoir d’avertissement » en tant qu’ancien président, appelle à un sursaut pour éviter un « autre 11 avril » – référence aux événements tragiques ayant suivi sa propre arrestation en 2011. Il exige un audit impartial des listes électorales, le respect du code électoral et surtout l’ouverture d’un « dialogue sincère » entre l’opposition, la société civile et le pouvoir. « La CEI actuelle est discréditée. Le peuple ivoirien mérite des élections libres, pas une mascarade », insiste-t-il.
Cette sortie intervient à quelques mois des échéances électorales, avec une opposition qui dénonce régulièrement des tentatives d’exclusion et de verrouillage institutionnel et, croissance et évolution oblige, une société ivoirienne de moins en moins attentive aux tergiversations du jeu politique local. Démarche vaine ou pas, comme en 2020, le PPA-CI, en quittant la CEI, espère une fois de plus provoquer une prise de conscience nationale et internationale sur les risques de nouvelle crise.
« Il est encore temps de sauver la Côte d’Ivoire », conclut l’ancien prisonnier de la Cour pénale internationale (Cpi).
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