Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le Front populaire ivoirien (FPI) a publié, le samedi 6 septembre 2025, un communiqué dans lequel il dénonce de graves violations des libertés individuelles survenues ces dernières semaines à travers le pays. Enlèvements nocturnes, perquisitions abusives sans mandat, intimidations: pour le parti dirigé par Pascal Affi N’Guessan, la situation traduit une dérive sécuritaire inquiétante et met en péril l’État de droit.
Selon le communiqué signé par le Secrétaire Général et Porte-parole du FPI, Gnépa Iré Barthélemy, plusieurs cadres de l’opposition, notamment issus du PDCI-RDA et du PPA-CI, ont récemment été victimes d’enlèvements et de perquisitions menées par des individus encagoulés, non identifiés.
Le cas le plus marquant reste celui du jeune cyberactiviste Ibrahim Zigui, enlevé à son domicile dans la nuit du lundi 1er au mardi 2 septembre 2025 par des inconnus. À ce jour, aucune information officielle ne permet de confirmer sa localisation, bien que certaines rumeurs le disent détenu au Pôle Pénitentiaire d’Abidjan (ex-MACA). Sa famille, toujours sans nouvelles, a déposé une plainte le 5 septembre pour « enlèvement et séquestration ».
Autre fait troublant: le domicile de Abané Yvonne, vice-présidente du FPI, a été violemment perquisitionné à Divo par des hommes affirmant appartenir à la Police Judiciaire. Ces derniers auraient agi sur la base d’un signalement GPS non étayé, censé indiquer la présence d’un individu recherché. Aucune arrestation n’a été effectuée, et aucun mandat de perquisition n’a été présenté.
Dans son analyse, le FPI qualifie ces pratiques de « dérive sécuritaire grave et préoccupante ». Le parti pointe du doigt des violations flagrantes des droits fondamentaux, notamment le respect de la vie privée, la liberté individuelle et l’inviolabilité du domicile.
Le recours à des justifications technologiques non vérifiables, comme la géolocalisation GPS, est jugé « arbitraire et sans fondement », contribuant à créer un climat de suspicion et d’insécurité dans le pays. Pour le FPI, ces méthodes rappellent les heures sombres de la répression politique et compromettent la cohésion sociale.
Face à cette situation, le FPI formule plusieurs exigences à l’endroit des autorités ivoiriennes, l’arrêt immédiat des pratiques arbitraires et des violations de domicile, la clarification rapide de la situation d’Ibrahim Zigui, dont la disparition reste inexpliquée, la mise en place de garanties concrètes pour la sécurité de tous les citoyens, sans distinction politique.
Le FPI appelle également les institutions nationales et internationales à se mobiliser et à rester vigilantes face à ce qu’il qualifie de « dérives autoritaires » mettant en péril la démocratie ivoirienne.
En conclusion, le parti réitère son attachement aux valeurs de justice, de paix et de respect des droits humains. Il appelle à un sursaut républicain pour préserver les acquis démocratiques obtenus de haute lutte.
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