Africa-Press – Côte d’Ivoire. Sous le ciel couvert de Bondoukou, le 29 mai 2025, les partisans de Laurent Gbagbo se sont rassemblés en grand nombre au centre culturel de la ville, répondant à l’appel du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI).
L’ambiance était militante, marquée par des chants de soutien, des pancartes à l’effigie de l’ancien président, et des cris de ralliement à un message clair: malgré sa radiation de la liste électorale provisoire, Laurent Gbagbo demeure, pour le PPA-CI, le seul candidat légitime pour la présidentielle d’octobre 2025.
Devant une foule attentive et convaincue, Justin Koné Katinan, président du Conseil stratégique et politique du parti, a prononcé un discours sans ambiguïté. « La candidature du président Laurent Gbagbo n’est pas négociable. C’est notre plan unique de A à Z », a-t-il déclaré avec fermeté, suscitant des applaudissements nourris. Il a ensuite partagé un message direct de l’ancien président: « Le président Gbagbo m’a dit de vous dire qu’il ne part pas à la retraite. Sa mission pour la Côte d’Ivoire n’est pas terminée. »
Cette déclaration s’inscrit dans le cadre d’une tournée de mobilisation lancée la veille dans le district du Zanzan, région du nord-est de la Côte d’Ivoire. Plus qu’une simple opération de communication, cette tournée vise à motiver les militants à un moment crucial et à collecter les parrainages citoyens désormais nécessaires pour valider toute candidature à la magistrature suprême. Pour le PPA-CI, le défi est clair: obtenir 80 000 parrainages, dont au moins la moitié provenant du Gontougo et du Bounkani. Une stratégie que Koné Katinan qualifie de “sursaut national”, soulignant que l’élection de 2025 ne sera “pas une élection comme les autres”.
À ses côtés, plusieurs leaders locaux du parti ont pris la parole pour réaffirmer l’attachement de Laurent Gbagbo dans les cœurs et les esprits de la population. Edmond Yao Waka, responsable du PPA-CI à Bondoukou, a ainsi affirmé que « Bondoukou est lié à lui », expliquant que l’ancien chef d’État y bénéficie d’un soutien populaire constant et indéfectible. Une opinion partagée par Adou Camille, vice-président du parti en charge du district du Zanzan, qui a salué “le travail admirable des militants de base, des jeunes et des femmes, qui œuvrent en silence avec discipline et conviction”.
Malgré les obstacles juridiques, notamment la décision de la Commission électorale indépendante (CEI) de radier Laurent Gbagbo de la liste électorale, la direction du PPA-CI reste ferme dans sa position. La radiation découle d’une condamnation judiciaire prononcée en 2018 pour le vol de l’agence nationale de la BCEAO, durant la crise post-électorale de 2010-2011. Cette condamnation a entraîné la perte de ses droits civiques et politiques. Mais pour ses partisans, cette exclusion n’est qu’un nouvel épisode d’une longue série de persécutions politiques, qu’ils ont bien l’intention de surmonter.
A l’image de 2020, à travers cette tournée qui se poursuivra jusqu’au 2 juin, le PPA-CI entend raviver l’élan militant et imposer dans le débat public la légitimité de Laurent Gbagbo comme un acteur incontournable de la prochaine échéance électorale même si inéligible.
Pour ses partisans, même si tout indique que celà n’alterera en rien la large victoire du RHDP qui se dessine, il reste l’incarnation d’un combat, d’un espoir, et d’une vision politique qui transcendent les barrières administratives et les calculs institutionnels. À Bondoukou, le message est clair: coûte que coûte, Gbagbo doit être candidat.
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