Nomination du Vice-Président et exigences constitutionnelles

1
Nomination du Vice-Président et exigences constitutionnelles
Nomination du Vice-Président et exigences constitutionnelles

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Depuis la révision constitutionnelle du 19 mars 2020, une évolution majeure a marqué l’organisation du pouvoir exécutif en Côte d’Ivoire. Le Vice-Président de la République, auparavant colistier du Président élu, est désormais nommé directement par ce dernier. Un changement de procédure qui n’altère en rien les exigences constitutionnelles imposées à cette haute fonction de l’État.

Le Dr. Guibessongui N’Datien, Docteur en Droit et Avocat à la Cour, souligne dans une déclaration que cette nomination ne fait pas du Vice-Président une figure politique secondaire ou accessoire. Au contraire, il est soumis, au même titre que le Président de la République, aux conditions constitutionnelles strictes prévues aux articles 55 alinéa 3 et 78 de la Constitution ivoirienne.

Selon ces dispositions, les deux hautes personnalités doivent, jouir de leurs droits civils et politiques, être âgées d’au moins 35 ans, être exclusivement de nationalité ivoirienne, née de père ou de mère ivoirien d’origine.

Pour le Dr. Guibessongui, cet alignement n’est pas anodin. Il participe d’une cohérence juridique nécessaire dans la dévolution du pouvoir exécutif. En effet, l’article 79 de la Constitution prévoit qu’en cas de vacance de la Présidence de la République, le Vice-Président accède automatiquement à la magistrature suprême.

Dès lors, il est juridiquement impératif que le Vice-Président soit éligible aux mêmes conditions que le Président. « Cela garantit une légitimité constitutionnelle incontestable à celui qui pourrait être appelé à exercer les plus hautes fonctions de l’État », affirme l’expert.

En harmonisant les critères d’éligibilité du Président et du Vice-Président, la Constitution ivoirienne renforce la stabilité des institutions. Loin d’un simple formalisme, cette symétrie traduit la volonté du législateur de préserver la souveraineté populaire et la légitimité démocratique, y compris dans des contextes de transition imprévus.

Cette réforme illustre ainsi une avancée dans la structuration de l’exécutif ivoirien, en assurant que toute personne appelée à exercer la présidence, de manière élective ou successorale, répond aux mêmes standards d’intégrité, de nationalité et de maturité politique.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Côte d’Ivoire, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here