Africa-Press – Côte d’Ivoire. Alassane Ouattara vient de traduire dans les faits la volonté exprimée dans son discours solennel à la nation le 6 août dernier, veille de l’indépendance du pays, de briguer un nouveau mandat, son deuxième dans la 3e République instaurée en 2016..
Ce mardi, jour de réception des dossiers par la Commission Électorale Indépendante (CEI), galvanisé par ses militants et sympathisants, il s’est rendu lui-même devant l’institution pour réaffirmer cette volonté et remettre en mains propres son dossier de candidature aux autorités compétentes.
Il est 11 h 29. Le cortège présidentiel fend la foule compacte massée devant le siège de la CEI, aux II Plateaux, Carrefour Duncan. À peine le temps de stationner que les cris fusent: « Président ! Président ! ». Souriant, costume sombre, cravate impeccable, Alassane Ouattara descend de son véhicule sous une pluie d’acclamations. Des prospectus aux couleurs du RHDP flottent dans l’air, des chants de soutien couvrent les instructions des agents de sécurité. L’ambiance est électrique, presque surchauffée.
Le chef de l’État, qui avait annoncé le 6 août dernier son intention de se présenter à nouveau, décision vivement contestée par l’opposition, donne une dimension symbolique à cet acte: il dépose lui-même son dossier. Une heure plus tard, après avoir rempli les formalités administratives, il ressort pour s’adresser à la presse.
Sous le soleil implacable des II Plateaux, Ouattara prend le micro. Voix posée, il déclare: « Je viens de déposer devant la Commission Électorale Indépendante mon dossier de candidature à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. Je l’ai fait en réponse à l’appel de mon parti, le RHDP, et à l’appel de nombreuses Ivoiriennes et de nombreux Ivoiriens. Ils souhaitent que nous poursuivions ensemble le chemin de paix, de stabilité et de développement que notre pays connaît depuis plusieurs années. »
Le président sortant, qui en est à son troisième mandat, mais brigue un quatrième, insiste sur le respect des institutions et lance un appel à l’unité: « Préservons la paix, restons courtois dans le débat, et rappelons-nous que la Côte d’Ivoire est au-dessus de chacun de nous. Je souhaite que cette élection se déroule dans la paix et la sérénité, pour la consolidation de notre démocratie et l’avenir de notre beau pays », a insisté le candidat du RHDP.
Si ses partisans saluent une « candidature de la stabilité », l’opposition, elle, dénonce une « violation flagrante de la Constitution » et une « confiscation de la démocratie ». Depuis son discours du 6 août, les voix critiques se multiplient, accusant le président d’ignorer la limitation des mandats inscrite dans la loi fondamentale.
Pour ses soutiens, le dépôt du dossier n’est qu’une formalité. Pour ses adversaires, même si contraints aux seconds rôles, c’est le début d’une nouvelle bataille politique.
En quittant le siège de la CEI, Alassane Ouattara salue ses militants, serre des mains, et esquisse un sourire complice à certains de ses proches. Pour le camp présidentiel, cette sortie dépasse le cadre administratif: elle marque le véritable coup d’envoi de la campagne du RHDP.
Le décor est désormais planté. Dans les prochains jours, la CEI publiera la liste définitive des candidats retenus. Sans opposition de taille, ni adversaire à sa hauteur, ou force prête à rivaliser avec la puissance du Rhdp, Alassane Ouattara demeure l’ultra-favori pour cette présidentielle. Comme en 2015 ou 2020, le scurtin présidentiel s’annonce déjà comme une formalité pour l’ancien cadre du FMI et de la Bceao soutenu par une communauté internationale en proie à la « continuité » (stabilité, sécurité et croissance, ndlr) en Côte d’Ivoire..
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