Africa-Press – Côte d’Ivoire. Arrivé le 24 juillet en début de soirée à l’aéroport d’Ollombo et logé pour la nuit dans l’une des villas d’hôtes du domaine présidentiel d’Oyo, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, accompagné de son vice-ministre chargé de l’Afrique et du Proche-Orient, Mikhaïl Bogdanov, a eu un unique entretien lors de son séjour de moins de vingt-quatre heures au Congo : deux heures quinze de strict tête-à-tête avec le président Denis Sassou Nguesso (DSN), en la seule présence d’une interprète de la délégation russe.
Pour le déjeuner qui a suivi, DSN avait convié à sa table, outre Lavrov et Bogdanov, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso, et la ministre représentante personnelle du chef de l’État, Françoise Joly. Cette dernière, qui a joué un rôle clé dans la préparation de cette visite, a eu droit à un toast de remerciement remarqué de la part de Sergueï Lavrov.
Influence
Si rien n’a officiellement filtré quant au contenu du tête-à-tête, on sait que le chef de la diplomatie russe, qui était porteur d’un message de Vladimir Poutine, s’est longuement entretenu avec son hôte de la guerre en Ukraine avant d’assurer à ce dernier que la Russie n’entraverait en rien les exportations de blé via les ports de la mer Noire.
Une argumentation classique et rodée, maintes fois servie depuis le début du conflit il y a cinq mois, mais que l’envoyé de Poutine a tenu à justifier auprès d’un chef d’État perçu par Moscou comme influent auprès de ses pairs africains. La crise libyenne (le soutien russe au projet de conférence de réconciliation porté par DSN a été réitéré), la situation en Centrafrique et au Mali (deux pays où le groupe Wagner est actif), ainsi que les tensions dans l’Est de la RDC ont également été abordés.
L’engagement de Lukoil
Sur le plan bilatéral, Sergueï Lavrov a confirmé l’engagement du groupe Lukoil, déjà présent dans le projet offshore Marine XII (pétrole et gaz), à accompagner la construction de l’oléoduc Pointe-Noire Brazzaville, via la société russe TMK. Le ministre a également annoncé la tenue, fin septembre dans la capitale congolaise, d’une conférence mixte axée sur l’économie et les investissements. Cette intensification des rapports entre la Fédération de Russie et le Congo est suivie de près à Paris, où l’on a appris la prochaine visite de Lavrov via Jeune Afrique.
À Brazzaville comme dans toutes les capitales, les ambassadeurs de France et de Russie (en l’occurrence, François Barateau et Guerguy Tchepik) ont, depuis le début de la guerre en Ukraine, reçu pour consigne de ne plus communiquer entre eux et d’éviter, lorsqu’ils se croisent, de se saluer.
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