Africa-Press – Côte d’Ivoire. À l’occasion du Dialogue de Haut Niveau Brésil-Afrique sur la Sécurité Alimentaire et la Nutrition, le ministre ivoirien des Ressources animales et halieutiques, Sidi Tiémoko Touré, a pris la parole au nom du Vice-Président de la République de Côte d’Ivoire, pour réaffirmer l’engagement ferme du pays à lutter contre la faim et la malnutrition en Afrique.
Dans un discours empreint de détermination, le ministre a d’abord transmis les salutations du Président Alassane Ouattara à son homologue brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, et à tous les participants. Il a souligné la gravité des défis que représentent la faim et la malnutrition sur le continent africain, notamment leurs conséquences sur le capital humain, la productivité et le développement économique.
M. Touré a mis en lumière le potentiel considérable du continent africain en matière de sécurité alimentaire: 60 % des terres arables non exploitées dans le monde, une jeunesse dynamique (60 % de la population a moins de 25 ans) et un taux de population rurale atteignant 80 %. Autant d’atouts qui, selon lui, peuvent transformer l’Afrique en un moteur de la sécurité alimentaire mondiale.
Le ministre a salué les programmes continentaux, notamment l’Agenda 2063 et le PDDAA, mais a aussi déploré le sous-financement chronique du secteur agricole. Seuls 30 % des fonds des partenaires au développement y sont alloués, et la majorité des États africains n’atteignent pas encore l’objectif de consacrer 10 % de leur budget à l’agriculture, tel que prévu dans l’engagement de Maputo.
Face à cette réalité, la Côte d’Ivoire a fait de la nutrition une priorité nationale. Le pays a lancé un Plan National Multisectoriel de Nutrition 2024-2027, doté de 350 millions de dollars, dont plus de 300 millions ont déjà été mobilisés. Le ministre a également présenté les investissements massifs engagés dans le cadre du Programme National d’Investissements Agricoles (25 milliards de dollars), et la stratégie pour faire du pays un pôle d’excellence en production animale, avec une enveloppe de 3 milliards de dollars.
Des réformes structurantes ont été mises en place, telles qu’un Code des investissements favorable au secteur agricole et un système de récépissé d’entreposage pour améliorer la conservation des denrées.
En matière de coopération panafricaine, la Côte d’Ivoire se positionne comme un leader engagé. Elle a mis en place le Centre d’Excellence Régional contre la Faim et la Malnutrition (CERFAM), mis à disposition des pays africains dès 2024, et a porté la Déclaration d’Abidjan sur la nutrition. Dernière initiative en date: l’Union africaine a approuvé en février 2024 la création du Prix d’Excellence « CERFAM », destiné à récompenser les initiatives exemplaires dans le domaine.
Pour conclure, M. Touré a souligné l’importance du partenariat stratégique entre l’Afrique et le Brésil dans la lutte contre la faim. Il a salué la qualité de l’organisation du forum et l’engagement commun pour une cause qui touche des millions de vies.
Ce dialogue de haut niveau aura permis de renforcer les synergies Sud-Sud, dans une dynamique collective tournée vers un objectif commun: éliminer la faim et garantir une nutrition adéquate à toutes et tous.
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