Voici pourquoi les députés pro-Gbagbo ont rejeté les projets de loi déterminants organisation du Conseil Constitutionnel et celui relatif à la composition et au fonctionnement du CE

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Voici pourquoi les députés pro-Gbagbo ont rejeté les projets de loi déterminants organisation du Conseil Constitutionnel et celui relatif à la composition et au fonctionnement du CE
Voici pourquoi les députés pro-Gbagbo ont rejeté les projets de loi déterminants organisation du Conseil Constitutionnel et celui relatif à la composition et au fonctionnement du CE

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Les députés EDS (Ph)

Le groupe Parlementaire Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS) proche de Laurent Gbagbo a voté le jeudi 10 février 2022 contre les projets de loi déterminants l’organisation et le fonctionnement du Conseil Constitutionnel et celui portant sur la composition et le fonctionnement du Conseil Economique, Social, Environnemental et Culturel (CESEC).

En ce qui concerne le premier projet de loi, ces députés proches de l’opposition disent avoir tenu à rappeler lors de la séance plénière que, que depuis plusieurs années, la vie politique de notre pays est constamment marquée par de violentes crises cycliques pré et postélectorales qui occasionnent très souvent, de nombreux dégâts matériels, et fort malheureusement, de nombreuses pertes en vies humaines, traduisant ainsi l’incapacité de notre pays à s’aligner sur les standards internationaux de la démocratie.

A l’analyse des faits, le Groupe Parlementaire EDS conclut, avec tous les observateurs et analystes de la vie politique de notre pays, que le Conseil Constitutionnel, le juge des élections présidentielles et parlementaires n’est pas innocent dans ces crises à répétition.

« En effet, juridiction constitutionnelle indépendante et impartiale, juge du contrôle de l’élection présidentielle et des élections parlementaires, aux termes de l’article 126 de la Constitution, le Conseil Constitutionnel a montré et démontré, au fil des élections, surtout les élections présidentielles, son incapacité à se démarquer de l’emprise du pouvoir qui l’a établi pour dire le droit, rien que le droit. Le moins qu’on puisse dire, est que, plutôt que d’unir les Ivoiriens par le droit, le Conseil Constitutionnel a réussi à installer entre eux, un véritable mur de méfiance au cœur de toutes les crises politiques de ces dernières années, ainsi que l’atteste l’histoire récente de notre pays. Ayant jugée partiale sa composition, comme le prévoit l’article 128 de la Constitution, et donc source de conflit, des organisations de la société civile et des partis politiques dont le nôtre, ont inscrit la question du Conseil constitutionnel en bonne place dans les discussions du dialogue politique actuellement en cours. Le Groupe parlementaire EDS s’est donc interrogé sur l’opportunité d’introduire ce projet de modification de la loi organique, maintenant, alors même que l’émissaire du Gouvernement au Dialogue politique a bel et bien inscrit la question du Conseil constitutionnel à l’ordre du jour dudit dialogue. Cette démarche du Gouvernement visait-elle à donner l’onction du Parlement à ce projet de loi afin de vider de sa substance la requête de l’opposition visant à revoir de fond en comble le cadre juridique, notamment la composition et le fonctionnement du Conseil constitutionnel en vue de le rendre plus consensuel ? Pour le Groupe parlementaire EDS, le moment choisi pour l’examen de ce projet de loi, une session extraordinaire, est suspect et cache un dessein inavoué. Ces interrogations et ces inquiétudes qui demeurent ont fondé le Groupe parlementaire EDS à voter contre l’adoption de ce texte lors de la plénière de ce jour », expliquent-ils dans une déclaration transmise ce vendredi à KOACI.

Quant à celui déterminant la composition et le fonctionnement du CESEC, Georges Armand Ouégnin et ses collègues, notent, relativement à la première motivation, qui n’exprime pas clairement les intentions de l’initiateur dudit projet , qu’en envisageant la détermination du nombre des conseillers par la voie de décret, alors qu’elle résulte de la loi, cette notion de rationalisation vise uniquement à soustraire le mode de fixation du nombre des conseillers économiques et sociaux (pouvoir éminemment important), du domaine de la loi, en sollicitant l’onction des Députés.

Le Groupe parlementaire EDS s’interroge de savoir s’il s’agit pour le Chef de l’Etat, de réduire purement et simplement le nombre des conseillers économiques, ou de l’adapter aux circonstances et besoins du moment.

En effet, le Groupe parlementaire EDS y voit la volonté du Chef de l’Exécutif d’augmenter, à souhait, le nombre des membres, quand il le veut, comme il le veut, rien que pour caser des amis politiques comme il nous est donné de le voir depuis un certain temps. Quant à la seconde motivation, l’attention du Groupe parlementaire EDS a été appelée sur le contenu non défini de la notion de « dysfonctionnement », laquelle fonde autorise le Chef de l’Etat, en vertu de la mesure envisagée, à proroger ou à abréger les mandats en cours ou de nommer de nouveaux membres.

« L’imprécision de cette notion dans le projet de loi donnera surement droit à des interprétations de tous genres, sauf la seule qui devrait permettre au Chef de l’Etat de recourir à ce droit et qui manque à ce projet de loi. Mieux, le Groupe parlementaire EDS observe que le défaut de définition de la notion de « dysfonctionnement » dans le projet de loi n’est certainement pas fortuit, tant la corrélation entre les pouvoirs à conférer au Chef de l’Etat dans le cadre du double objectif à atteindre, dans la modification envisagée par le projet de loi, est édifiante. Toutes choses qui semblent de nature à fragiliser davantage cette Institution. Ces interrogations et inquiétudes qui demeurent, ont fondé le Groupe parlementaire EDS à voter contre l’adoption de ce projet de loi au cours de la plénière de ce jour », justifient les députés pro-Gbagbo.

Donatien Kautcha, Abidjan

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