Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le champ magnétique de la Terre, appelé aussi « magnétosphère », qui enveloppe notre planète et dont l’influence se fait sentir à plusieurs dizaines de milliers de kilomètres, n’a jamais été visualisé de manière complète. Une variété de satellites et d’instruments scientifiques ont certes capturé différentes portions de ce « bouclier » qui protège notre atmosphère et toute forme de vie des rayonnements délétères issus de l’espace. Mais jamais dans son intégralité.
Dix instruments scientifiques
Or une expérience de la Nasa s’apprête, pour la première fois, à réaliser une image globale de cette bulle magnétique dans laquelle nous nous trouvons et dont les lignes de champ sont engendrées par le noyau métallique de la Terre. Dénommée « LEXI » (Lunar Environment Heliospheric X-ray Imager), elle fait partie des dix instruments embarqués à bord de l’atterrisseur lunaire Blue Ghost de l’entreprise texane Firefly Aerospace. L’engin sera lancé depuis la Floride le 15 janvier 2024 à 1h11 (heure de la côte est des Etats-Unis) par une fusée Falcon9 de SpaceX, afin de rejoindre la Lune un mois et demi plus tard.
Poste d’observation lointain
Blue Ghost atterrira dans le bassin des Crises, au nord-est de la mer de la Tranquillité dans l’hémisphère nord de notre satellite naturel. Et c’est depuis ce poste d’observation lointain, à près de 400.000 kilomètres de la Terre, que le télescope LEXI aura une vision globale de la magnétosphère. Il détectera pour cela les rayons-X de base énergie produits lorsque les particules électriquement chargées émises par le Soleil interagissent avec le champ magnétique terrestre – sa bordure en particulier qualifiée de « magnétopause ».
Comment la magnétosphère « respire »
L’expérience ne durera qu’une demi-douzaine de jours. Mais elle permettra d’étudier la manière dont la magnétosphère réagit et change de forme en fonction des fluctuations du vent solaire – un phénomène particulièrement intense ces derniers mois puisque le Soleil traverse un pic d’activité. « Nous nous attendons, et ce sera une première, à voir la magnétosphère expirer et inspirer, précise l’astrophysicien Hyunju Connor, responsable scientifique de LEXI. Lorsque le vent solaire est très fort, la magnétosphère se rétracte et se trouve pousser vers la Terre, puis elle se dilate quand le vent solaire faiblit. »
Impacts sur nos infrastructures technologiques
Les images prises par LEXI devraient fournir aussi de nouvelles informations sur la manière dont certaines particules du vent solaire traversent la magnétosphère, au niveau des régions polaires notamment, pour produire des aurores et impacter parfois nos infrastructures technologiques (les satellites artificiels en particulier, mais aussi les avions de ligne, les communications radios, les centrales électriques, etc.). « Mieux comprendre ces phénomènes nous aidera à protéger nos infrastructures dans l’espace », souligne Hyunju Connor.
Mesurer la distance Terre-Lune
Sélectionnés dans le cadre du programme Commercial Lunar Payload Services de la Nasa, les neuf autres instruments scientifiques de l’atterrisseur Ghost Blue seront dédiés à l’étude de l’astre sélène. Parmi eux, des caméras qui analyseront comment la surface lunaire réagit aux panaches d’échappement lors de l’atterrissage, un système de forage et d’analyse d’échantillon ou un rétro-réflecteur mesurant avec une très grande précision la distance Terre-Lune.
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