Ebola : quatre choses à savoir sur les vaccins contre la maladie à virus hémoragique

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Ebola : quatre choses à savoir sur les vaccins contre la maladie à virus hémoragique
Ebola : quatre choses à savoir sur les vaccins contre la maladie à virus hémoragique

Africa-PressCôte d’Ivoire. On sait pour l’avoir entendu répéter par les spécialistes qu’un cas confirmé de maladie à virus ebola, c’est déjà une épidémie. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, il s’agit de la première depuis 30 ans.

Ce pays s’est lancé dans une opération de vaccination des agents du secteur de la santé contre le virus Ebola depuis qu’un cas y a été détecté le 14 aôut.

Dr Edinam Amavi, responsable de la sécurité et de la qualité des vaccins au bureau régional de l’Organisation mondiale de la Santé pour la région Afrique, explique que la maladie à virus Ebola a un fort potentiel de propagation rapide et c’est la grande réactivité du système de santé qui permet de la contenir pour éviter les débordements.

La Côte d’Ivoire a reçu de la Guinée 5.000 doses de vaccins contre Ebola et “va vacciner le personnel de santé, les parents proches de la victime et ses contacts”, a confié à l’AFP Germain Mahan Séhi, membre de la cellule de communication du ministère.

Lorsque ce genre d’épidémie survient, note le docteur Edinam, les premières personnes au contact des malades avant même qu’on ne réalise qu’il y’a une épidémie sont les agents de santé. “Et n’oubliez pas combien Ebola est mortelle” ajoute Dr Edinam.

Quel rôle jouent les vaccins dans la prévention des épidemies d’Ebola?Les vaccins ont un rôle préventif, permettant au plan individuel d’être protégé contre Ebola et au plan collectif de diminuer le nombre de personnes par qui le virus peut passer pour continuer à se propager, selon le Dr Edinam Amavi.

“Cela permet ainsi de stopper la transmission de la maladie et de circonscrire l’épidémie”.

“On a géré des épidémies pendant des années sans le vaccin. Alors c’est un nouvel outil et c’est super de l’avoir mais ça ne remplace pas toutes les étapes cruciales d’une réponse à une épidémie. Il faut s’assurer que toutes les mesures sont en place parce qu’on peut avoir le vaccin mais si on a pas un système de surveillance et d’identification des cas, l’épidémie ne va pas se terminer. Oui on a des vaccins, il y a un traitement mais ça ne suffit pas” affirme mme Trish Newport, Program Manager à Médecin sans frontières.

Elle insiste sur l’importance d’appliquer les leçons apprises lors des précedentes épidémies d’ebola à savoir l’implication des communautés dans la stratégie de riposte et le partage d’une information complète sur la maladie avec les populations afin qu’elles puissent se protéger et sachent que faire en cas d’infection au virus ebola.

Quels sont les vaccins qui existent?Il existe 2 vaccins homologués contre le virus Ebola selon les sites de l’organisation mondiale de la santé (OMS) et du centre de prévention des maladies (CDC).

Ervebo a été homologué en novembre 2019 par l’Agence européenne des médicaments et préqualifié par l’OMS et homologué en décembre 2019 par la Food and Drug Administration américaine.

Le vaccin protège contre la souche Zaïre ebolavirus. Il est recommandé par le Groupe consultatif stratégique d’experts (SAGE) sur la vaccination dans le cadre d’un ensemble plus large d’outils de réponse aux épidémies d’Ebola.

En mai 2020, l’Agence européenne des médicaments a recommandé d’accorder une autorisation de mise sur le marché à un deuxième nouveau vaccin administré en 2 doses, appelé Zabdeno (Ad26.ZEBOV) et Mvabea (MVA-BN-Filo), destiné aux personnes âgées de 1 an et plus.

Le vaccin est administré en deux doses : Zabdeno est administré en premier et Mvabea est administré environ 8 semaines plus tard comme deuxième dose. Ce schéma prophylactique à 2 doses n’est donc pas adapté à une réponse à une épidémie où une protection immédiate est nécessaire.

Pour les personnes présentant un risque imminent d’exposition à Ebola (par exemple, les professionnels de la santé et les personnes vivant ou visitant des zones où une épidémie de maladie à virus Ebola est en cours) qui ont suivi le schéma de vaccination à 2 doses de Zabdeno et Mvabea, une vaccination de rappel de Zabdeno doit être envisagée si plus de 4 mois se sont écoulés depuis l’administration de la deuxième dose.

Effets secondairesDans les études sur le vaccin menées depuis 2015, la plupart des effets indésirables étaient généralement légers lit on sur le site de l’OMS. Les personnes vaccinées ont le plus souvent signalé des maux de tête, de la fatigue, des douleurs musculaires et une légère fièvre.

Aucun vaccin n’est efficace à 100 %. Comme le dit Trish Newport “On sait qu’ils sont sûrs mais on a encore besoin d’apprendre des choses”.

Mme Newport souligne également qu’on ignore à ce jour pour combien d’années les vaccins Ebola protègent les gens.

Les personnes qui reçoivent le vaccin doivent donc continuer à se protéger contre l’infection par le virus Ebola en évitant de toucher le corps d’un patient (mort ou vivant) ou les fluides corporels, notamment le sang, les vomissures, la salive, l’urine ou les matières fécales.

Les objets personnels utilisés par le patient, comme la literie et les vêtements, peuvent également être contaminés par le virus Ebola et doivent être évités.

Si une personne recevant le vaccin était déjà infectée par le virus Ebola avant d’être vaccinée, elle pourrait développer la maladie à virus Ebola après avoir reçu le vaccin.

Si elle présente le moindre symptôme de maladie, elle doit immédiatement contacter l’équipe de vaccination.

Un stock de vaccin en prévision de futures épidémies?Quatre grandes organisations internationales du secteur de la santé et de l’aide humanitaire ont constitué un stock de vaccins contre le virus Ebola afin d’assurer la riposte à d’éventuelles épidémies.

Ce projet a été piloté par le Groupe international de coordination (GIC) pour l’approvisionnement en vaccins, qui comprend l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’UNICEF, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) et Médecins sans frontières (MSF), avec le soutien financier de Gavi, l’Alliance pour les vaccins.

Trish Newport rappelle toutefois que les vaccins ne remplacent pas tous les piliers d’une réponse à Ebola.

Elle souligne qu’il est primordial que toutes les étapes d’une riposte épidémiologique en place à savoir la recherche des contacts, l’identification des cas , l’isolement des cas, la surveillance, ainsi que les enterrements dignes et sécurisés soient respectés pour faire face efficacement à une épidémie d’ebola.

Le stock de vaccin est censé permettre aux pays, avec le soutien des organisations humanitaires, de contenir les futures épidémies d’Ebola en garantissant un accès rapide aux vaccins pour les populations à risque pendant les épidémies détaille l’OMS sur son site.

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