Percée du 4e pont, tensions à Adjamé-Village, la chefferie formelle « On ne réussira pas de nous chasser de nos terres »

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Percée du 4e pont, tensions à Adjamé-Village, la chefferie formelle « On ne réussira pas de nous chasser de nos terres »
Percée du 4e pont, tensions à Adjamé-Village, la chefferie formelle « On ne réussira pas de nous chasser de nos terres »

Africa-Press – Côte d’Ivoire. La commune d’Adjamé, nichée au nord du centre d’affaires d’Abidjan, se retrouve au cœur d’un conflit épineux alors que les travaux du quatrième pont d’Abidjan progressent, menaçant de déloger les habitants du village historique d’Adjamé.

Les tensions entre les habitants, représentés par la chefferie et le gouvernement ivoirien, sont à leur paroxysme, révélant les enjeux profonds liés à la préservation des terres ancestrales et de l’identité culturelle.

Le village d’Adjamé, enraciné dans l’histoire d’Abidjan depuis 1917, revendique son statut distinct en tant que village à part entière, non pas simplement un quartier urbain.

Jacques N’koumo, membre de la chefferie, au cours d’une conférence de presse du samedi 2 mars 2024 à Adjamé village a insisté sur cette distinction cruciale, soulignant que le village est le cœur historique de la ville et qu’il refuse catégoriquement d’être traité comme un simple pion dans les projets de développement urbain.

La résistance des habitants est alimentée par leur attachement profond à leurs terres, qu’ils considèrent comme l’essence même de leur identité et de leur origine.

Les travaux du quatrième pont, qui devraient relier la commune de Yopougon à celle du Plateau, sont au centre du conflit. L’avenue Reboul, traversant le village d’Adjamé, est destinée à être élargie pour accueillir une voie rapide facilitant l’accès au pont, ce qui entraînerait inévitablement le déplacement des populations.

Pour les habitants, cela représente non seulement une menace pour leur mode de vie et leur bien-être, mais aussi une tentative d’expropriation de leurs terres sacrées.

Jean-Marc Akrou, trésorier et coordinateur du village, a souligné au cours de ce rendez-vous avec la presse que les habitants ne sont pas opposés au développement, mais exigent simplement d’être consultés et respectés dans le processus.

La chefferie réclame un dialogue ouvert et transparent avec les autorités pour garantir que leurs intérêts soient pris en compte et que des solutions équitables soient trouvées.

Le chef du village, Isaac Chérubin Nangui Boua, a rappelé l’histoire riche et profonde du village, soulignant qu’il n’a jamais été établi par l’État, mais a émergé de manière organique au fil du temps. Il a insisté sur le fait que les habitants d’Adjamé ne sont pas prêts à abandonner leurs terres sans se battre, et appelle l’État à s’engager dans un véritable dialogue pour trouver des solutions mutuellement bénéfiques.

Pendant ce temps, la tension monte à Adjamé-Village alors que les autorités tentent d’imposer leur volonté. Prosper Kossokré Mobio, secrétaire général de la chefferie et porte-parole de la chefferie, a exprimé fermement l’opposition du village au tracé du pont, proposant des alternatives pour protéger la communauté tout en permettant le développement de la ville.

Dans une tentative de désamorcer la crise, une réunion entre la primature et la chefferie d’Adjamé-Village serait, selon nos informations, prévue jeudi prochain. Cependant, les habitants restent vigilants et déterminés à défendre leurs terres et leur identité contre toute tentative d’expropriation ou de marginalisation.

Le conflit à Adjamé-Village met en lumière les tensions complexes entre le développement urbain et la préservation des terres ancestrales et de l’identité culturelle.

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