Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le professeur Dédy Séri a préconisé la promotion de “la conscience sanitaire” comme moyen de lutte contre la covid-19, mercredi 15 décembre 2021, au cours d’un colloque sur le thème « Le sud-Comoé à l’assaut de la Covid-19 : Impacts géo-économiques de résilience » dans le cadre de Sud-Comoé Agnintiè festival qui se tient à Aboisso.
La « conscience sanitaire », selon le Pr Dédy Séri se définit comme l’estime de soi, le souci de soi qui se manifeste dans le rapport de chacun à sa santé, car pour tout sujet normalement constitué et socialisé, la santé est une valeur non négociable et précieuse. C’est également une disposition différentielle acquise soit à prendre des risques pour sa santé soit à les éviter en connaissance de cause. Pour lui le sujet bien informé prend moins de risques et l’ignorant s’expose et vit dangereusement.
Pour réussir cette promotion de la conscience sanitaire, il importe de changer de paradigme, a-t-il estimé. Ce changement de paradigme doit amener à prendre de nouvelles dispositions dont le développement de la science et de la recherches dans notre pays et notamment dans la région du Sud-Comoé, afin de contrer toute sorte de maladie due à l’infiniment petit et à l’invisible qu’il est impossible de voir même au microscope ordinaire.
Les chercheurs et scientifiques africains doivent donc se mettre au travail, afin de régler cette question, car pendant 500 ans, l’Afrique a subi la traite négrière, l’esclavage, la colonisation, la mondialisation néolibérale qui ont abouti à sa “dépersonnalisation et à sa déshumanisation”.
Il a appelé les experts africains à s’impliquer dans la recherche, s’ils ne veulent pas que leur continent continue de recevoir « des cadeaux de type empoisonnés ». Pour le professeur les Africains doivent s’impliquer dans la recherche scientifique car « déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, notre cadre de vie à d’autres est une folie. »
Il faut donc ouvrir de nouvelles pistes de réflexion, de recherche et d’organisation qui permettent, sur la base des leçons apprises, de construire des systèmes de santé efficaces pour l’Afrique, capables de prévenir et de préserver sa souveraineté sanitaire et de réduire durablement la mortalité par la réduction de la morbidité.
Il faut, pour ce faire, mettre en évidence les faiblesses de la médecine traditionnelle avec ses insuffisances physiologiques, biochimiques, radiologiques et l’absence de diagnostics et engager un processus de scientifisation responsable de cette médecine traditionnelle par une vulgarisation scientifique et la création d’un pont culturel entre les pratiques médicales et la rationalité scientifique, propose Pr Dédy Séri.
Débuté le 04 décembre “Sud-Comoé Agnintiè festival connaitra” son apothéose le 18 décembre en présence de plusieurs personnalités du monde politique et culturel.
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