Santé Cardiovasculaire Plaidoyer pour Plus de Financements

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Santé Cardiovasculaire Plaidoyer pour Plus de Financements
Santé Cardiovasculaire Plaidoyer pour Plus de Financements

Africa-Press – Côte d’Ivoire. A l’occasion de la 17e édition nationale de la Journée mondiale du cœur, les acteurs majeurs de la santé cardiovasculaire en Côte d’Ivoire se sont réunis sur l’esplanade de la mairie d’Adjamé pour lancer un cri d’alerte et d’espoir face à une menace silencieuse mais bien réelle: les maladies cardiovasculaires.

Placée sous le thème « Les environnements sains pour notre cœur », cette journée de mobilisation a réuni représentants du gouvernement, ONG, fondations, professionnels de santé et partenaires techniques pour renforcer la sensibilisation et promouvoir des actions concrètes de prévention.

Mais au-delà des discours de circonstance, c’est celui de Dr N’Cho-Mottoh Marie-Paule, Présidente de la Société Ivoirienne de Cardiologie (SICARD), qui a retenu l’attention par la force de ses revendications et la clarté de sa vision.

S’exprimant avec émotion et détermination, la Présidente de la SICARD a salué les efforts du Ministère de la Santé et des autorités locales, tout en appelant à une intensification des financements publics pour la cardiologie, notamment pour, la formation continue des professionnels de santé, la décentralisation des soins cardiologiques, le renforcement des programmes de dépistage précoce. Et l’intégration explicite de la cardiologie dans les politiques nationales de santé publique.

« Nous avons besoin d’un appui renforcé des autorités. Sans des moyens concrets, nos actions resteront limitées. Chaque Ivoirien, quelle que soit sa région, doit avoir accès à des soins de qualité », a plaidé Dr N’Cho-Mottoh.

Créée en 1996, la SICARD œuvre depuis près de 30 ans pour promouvoir l’excellence en cardiologie à travers la formation, la recherche, le plaidoyer et la prévention. Parmi ses actions phares, le congrès international « Afrique Cardio », dont la dernière édition a eu lieu en mai 2025 à Abidjan, des campagnes de dépistage gratuites, notamment à Abobo et Koumassi, ciblant plus de 800 personnes, l’affiliation à la Fédération mondiale du cœur, qui permet d’aligner les initiatives locales sur les standards internationaux.

S’adressant directement à la population, la Présidente de la SICARD a appelé à des gestes simples mais vitaux: « Réduisez le sel dans vos plats traditionnels comme l’attiéké, bougez 30 minutes par jour, évitez le tabac et limitez l’alcool. Faites-vous dépister. Un cœur bien soigné, c’est une vie prolongée.»

Le discours du représentant du Ministre de la Santé, Dr Ehui Louis Bernard, a rappelé les efforts gouvernementaux: inclusion de l’hypertension et du diabète dans la Couverture Maladie Universelle, construction d’un second Institut de Cardiologie à Bouaké, déploiement d’unités mobiles, etc.

Il a cependant reconnu la nécessité d’aller plus loin: aménagement d’espaces publics pour l’activité physique, renforcement de la communication sanitaire, nouvelle enquête STEPS pour disposer de données actualisées.

De son côté, la Fondation Didier Drogba, représentée par Aminata Traoré, a mis en avant l’impact du premier camion mobile de dépistage cardiovasculaire du pays: « Si les patients ne peuvent venir à l’hôpital, l’hôpital ira vers eux. Ce camion est la preuve que c’est possible. Imaginez l’impact avec 10 ou 20 autres ! »

Dans son intervention, Gbanta Laurent, représentant du maire d’Adjamé Farikou Soumahoro, a exprimé l’honneur pour la commune d’accueillir cet événement majeur. Il a souligné l’importance de la prévention dans une commune aussi densément peuplée et cosmopolite qu’Adjamé, tout en lançant un appel à la population: « Faites-vous dépister, mangeons équilibré, bougeons chaque jour. Le cœur, c’est la vie. »

Cette Journée mondiale du cœur 2025 en Côte d’Ivoire marque un tournant. Les revendications de la SICARD, les actions de la Fondation Didier Drogba, l’engagement des autorités locales et nationales forment une synergie prometteuse.

Mais la lutte ne fait que commencer. L’avenir de la santé cardiovasculaire dépend désormais d’une volonté politique ferme, d’un investissement soutenu, et d’un changement de comportement collectif.

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