L’État Face à Lui-Même: Gouverner Autrement

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L'État Face à Lui-Même: Gouverner Autrement
L'État Face à Lui-Même: Gouverner Autrement

Said Mohamed Halato

 

Africa-Press – Djibouti. Il s’agissait là d’une réunion de tout premier ordre, orchestrée sous la supervision d’un Président de la République résolu, où les bases fondamentales de l’État moderne ont été érigées avec une détermination sans équivoque. Ce rassemblement solennel n’était pas simplement un exercice bureaucratique ; il représentait un moment de clarté, impulsé par l’urgence du moment et ancré dans une vision présidentielle limpide. Ce matin-là, dans un discours solennel, le chef de l’État a tracé une véritable feuille de route stratégique, une charte pour une nouvelle ère de gestion publique où l’efficacité, la transparence et la vision prospective se conjuguent pour redéfinir le rôle des entreprises publiques dans l’économie du pays.

Aujourd’hui, la gouvernance a évolué pour devenir une réalité palpable, revêtant désormais un caractère d’outil stratégique, une nécessité cruciale, et un choix politique audacieux. Le gouvernement, dans sa sagesse, a opté sans tergiverser pour une réforme essentielle: il a résolu de sauver l’État de lui-même.

La réforme de la gouvernance des entreprises et établissements publics n’est pas une simple révision administrative. C’est un tournant monumental et puissant, redéfinissant l’essence même du pouvoir économique et administratif de notre temps.

Cette quête de bonne gouvernance reconfigure l’État, qui se transforme d’un gestionnaire passif ou d’un pourvoyeur aveugle de fonds en un stratège intrépide et avant-gardiste, un observateur attentif des moindres mouvements.

Derrière cette métamorphose institutionnelle se profile une vérité implacable: les entités publiques ont trop souvent été imprégnées de chaos, d’inefficacité flagrante, de gaspillage silencieux des ressources publiques et d’une incapacité chronique à évaluer, corriger, et surtout, réussir.

Le verdict est aussi net que rigoureux, voire impitoyable: sans changement, Djibouti risquait de sombrer dans un cycle de sous-performance qui aurait sclérosé ses aspirations nationales. Celles-ci incluent le Djibouti Vision 2035, le Plan National de Développement, et son rêve d’émergence.

Alors, que proclame cette réforme? En des termes simples et directs, elle prône le mérite, la surveillance et la responsabilité. Elle érige un État actionnaire qui choisit ses gestionnaires non sur la base de connivences politiques, mais sur celle de compétences avérées. Elle impose à la direction des entreprises et établissements publics une culture du résultat, concrétisée par des contrats d’objectifs et de performance (COP), des indicateurs clés de performance (ICP), et un devoir implacable de rendre des comptes. Cette réforme renforce également le rôle des conseils d’administration en les transformant en entités stratégiques influentes, et non plus en figures symboliques.

Mais c’est peut-être dans la transformation des Établissements Publics Administratifs (EPA) que la réforme frappe le plus durement. Ces structures, souvent vues comme des gouffres financiers, se voient confier désormais un agenda clair: redressement budgétaire, restructuration radicale, et contrôle rigoureux des dépenses. Il n’est plus question de tolérer des salaires fictifs, des comptes non certifiés, ou des conseils d’administration qui se réunissent sporadiquement. L’exigence est incisive comme un scalpel.

Et derrière chaque article de loi, chaque circulaire, chaque COP ou ICP, se cache une philosophie: la bonne gouvernance comme moteur du développement. Ce n’est ni une idéologie ni une mode importée, mais une nécessité brute, impérieuse et urgente.

Car sans gouvernance solide, il n’y a pas de croissance soutenable. Sans transparence, la confiance s’évapore. Sans imputabilité, la justice sociale s’efface. Cette réforme, certains la considéreront comme audacieuse. D’autres, comme inévitable. Mais en essence, elle pourrait être perçue comme historique.

Elle ose s’attaquer aux logiques rétrogrades pour méthodiquement construire notre avenir. Si elle réussit, elle pourrait inscrire Djibouti non seulement sur la carte géopolitique mondiale, mais aussi parmi les nations ayant saisi que la véritable puissance commence par une gestion exemplaire du bien commun.

Un mot résume tout cela: maturité. Djibouti, enfin, se gouverne comme un État moderne. Ce vent de sérieux, d’exigence et de rigueur, rafraîchit et insuffle l’espoir.

La bonne gouvernance, telle que prônée par le Président, est estampillée de sa propre empreinte et s’aligne nettement avec sa vision du pouvoir. Ce matin-là, dans un discours solennel, il a tracé une véritable feuille de route stratégique, une charte pour une nouvelle ère de gestion publique où l’efficacité, la transparence et la vision prospective se conjuguent pour redéfinir le rôle des entreprises publiques dans l’économie du pays.

Animé d’une voix assurée, le Président s’est adressé non seulement aux dirigeants des entreprises publiques, mais aussi à la population. Ses paroles reflètent les difficultés que ces institutions rencontrent: distorsions entre objectifs et moyens, pression des usagers face à une bureaucratie pesante, et un environnement global instable marqué par des crises multiples et imprévisibles.

Mais c’est précisément cette réalité complexe qui justifie, selon lui, une réforme radicale. Non improvisée, elle repose sur un diagnostic rigoureux, se veut inclusive, et sans concessions.

Celle-ci s’inscrit dans une démarche politique assumée, mais avant tout, elle est ressentie comme une nécessité historique pour préparer Djibouti à relever les défis d’aujourd’hui et de demain dans un monde où les ressources se font rares.

Le cœur de son message repose sur trois piliers: efficacité et performance, transparence et redevabilité, et vision patrimoniale collective. Ces trois piliers forment autant de colonnes vertébrales d’une bonne gouvernance moderne.

Le premier pilier, axé sur la performance, souligne la nécessité d’un personnel compétent, formé et engagé, une ressource humaine qui devient le moteur de la productivité. Le deuxième, plus sensible, impose une traçabilité absolue de chaque franc investi, nécessitant une exigence morale, certes, mais offrant également une garantie de confiance entre l’État et ses citoyens.

Le troisième pilier invite à voir les entreprises publiques comme un héritage partagé, à préserver non seulement pour nous, mais pour les générations futures.

Son discours symbolise un tournant. Il incarne une volonté politique claire, courageuse et prometteuse. Ce n’est pas seulement une réforme sectorielle qui est proclamée.

C’est un changement de paradigme, une transformation institutionnelle qui pourrait redéfinir le développement économique et social du pays.

Pour bâtir sur cette réforme historique, il demeure essentiel de forger une unité d’action et de vision. Il est nécessaire de conjuguer une langue commune de gouvernance et d’harmoniser tous les instruments de la nation.

La coordination sans faille et la discipline collective sont les berceaux d’une gouvernance exemplaire. Une exigence absolue s’impose: suivre le rythme du monde, mais avant tout, répondre au peuple avec transparence.

Car la véritable force d’une nation ne réside pas seulement dans les réformes qu’elle met en œuvre, mais surtout dans la confiance qu’elle façonne avec son peuple.

Source: lanation

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