Africa-Press – Djibouti. La semaine dernière, le Premier Ministre Abdoulkader Kamil Mohamed a présenté à l’Assemblée nationale la politique générale du Gouvernement pour l’année 2025. Un discours qui se distingue par son ton résolument optimiste et sa vision ambitieuse pour le pays. Le Premier Ministre a ainsi tracé un chemin de prospérité, marqué par des réussites économiques et une volonté de renforcer les acquis. Cette vision doit être jaugée au regard des défis inhérents à sa mise en œuvre, à la fois au niveau national et régional.
Le bilan des dernières années, selon le Premier Ministre, est une série de réussites indéniables, particulièrement dans les secteurs stratégiques du transport multimodal, des télécommunications et de la construction. Djibouti semble avoir jeté les bases d’un pôle régional économique et financier. Une telle transformation mérite d’être saluée, d’autant plus que l’économie nationale a su résister aux turbulences mondiales, notamment à la crise sanitaire et aux tensions géopolitiques.
Cependant, cette dynamique, aussi réjouissante soit-elle, ne saurait occulter les questions fondamentales liées à l’équité et à la durabilité de cette croissance. Une République de Djibouti prospère, s’appuyant sur l’industrialisation et l’innovation énergétique, est ce à quoi nous aspirons tous et toutes. Mais les obstacles à la création d’emplois durables pour une jeunesse en constante augmentation, demeurent. Et le défi d’assurer une transition vers une économie réellement diversifiée, reste à relever.
À juste titre, le gouvernement continue à mettre l’accent sur l’éducation, la formation professionnelle et l’industrialisation. Ces efforts devront être poursuivis pour qu’ils se traduisent par des résultats tangibles. Le succès de cette politique est étroitement lié à la montée en compétence de la jeunesse djiboutienne.
Par ailleurs, bien que la politique de solidarité nationale porte largement ses fruits, les inégalités persistantes dans certaines régions du pays, notamment dans les zones rurales, demeurent une question à résoudre. A cet égard, le Premier ministre a insisté sur les mesures prises pour l’accès à l’éducation et aux soins de santé, lesquelles sont, il est vrai, concrètes. Toutefois, le gouvernement n’en est pas moins conscient que le fossé entre la capitale et les régions de l’Intérieur persiste.
S’agissant du projet gouvernemental pour la transition énergétique, centré sur les énergies renouvelables, il est également prometteur. L’énergie solaire, éolienne et géothermique offre des perspectives réellement intéressantes, à condition bien sûr de veiller à son accessibilité et à sa compétitivité en termes de prix. Et c’est là que l’investissement privé, tant national qu’étranger, sera décisif pour mettre cette transition droite sur les rails.
Il serait stupide de dire que toute vision ambitieuse est, en soi, utopique. Rien ne s’oppose à sa réussite si elle s’accompagne d’une gestion pragmatique des réalités socio-économiques et des challenges régionaux. L’avenir économique de Djibouti dépendra sans doute de sa capacité à rendre cette vision accessible à tous, y compris et surtout les plus vulnérables d’entre nous.
Source: lanation
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