Africa-Press – Djibouti. Stratégiquement située entre mer et désert, la République de Djibouti entend tracer son propre sillon dans l’économie numérique du continent africain. Avec le projet Djibouti Fondations Numériques (DFN), lancé en septembre 2022 avec le soutien de la Banque mondiale, le pays ambitionne de devenir un hub technologique régional à l’horizon 2035.
Ce projet s’inscrit dans la droite ligne de la Vision 2035, feuille de route stratégique du gouvernement djiboutien. DFN entend poser les bases d’une transformation structurelle du pays par le numérique, dans une logique d’inclusion, d’innovation et d’ouverture à la concurrence. « Notre ambition n’est pas seulement de moderniser les infrastructures, mais de bâtir un écosystème numérique solide, au service des citoyens, des entreprises et de l’administration », explique le ministre Radwan Abdillahi Bahdon, dont le ministère pilote le projet DFN.
DFN vise à créer un environnement favorable à l’émergence d’un écosystème numérique performant. Ses objectifs sont multiples: étendre l’accès au haut débit sur tout le territoire, améliorer la qualité des services télécoms à des prix abordables, garantir une couverture mobile et Internet à 100 % de la population d’ici 2027, mais aussi moderniser l’administration et intégrer les compétences numériques dans l’éducation.
« Il ne peut y avoir de transformation numérique sans inclusion. C’est pourquoi nous mettons un accent particulier sur la formation, l’accessibilité des services et la réduction de la fracture numérique », explique le ministre. En toile de fond, il s’agit aussi de stimuler les investissements privés dans les technologies de l’information et de la communication, en posant les jalons d’un cadre juridique et réglementaire propice au développement.
Premiers jalons posés
Depuis son lancement, le projet a enregistré plusieurs avancées significatives. Un comité de pilotage et une unité d’exécution – logée au MCPT – ont été mis en place pour garantir une gestion efficace. Sur le terrain, plus de deux cent kilomètres de fibre optique ont déjà été déployés à travers le territoire national, connectant centres hospitaliers, établissements d’enseignement et autres institutions publiques à Internet haut débit.
Selon le responsable du projet DFN au MCPT, ces outils numériques, bientôt opérationnels, « permettront d’accélérer les procédures, de réduire les coûts et d’améliorer la transparence de l’action publique ». Tout un changement de culture qui se met en place progressivement.
Côté compétences, des formations ciblées ont été dispensées aux cadres gouvernementaux dans des domaines stratégiques, notamment en cybersécurité. Ces efforts ont été menés en partenariat avec des acteurs internationaux avec lesquels notre pays collabore pour la mise en place de solutions numériques open source adaptées aux services publics.
Par ailleurs, DFN assure un accompagnement à la jeune Autorité de Régulation Multisectorielle de Djibouti (ARMD), renforçant ainsi sa capacité de supervision du secteur des télécommunications. « Pour créer un marché numérique compétitif, il est essentiel de doter notre régulateur des outils nécessaires pour encadrer l’ouverture à la concurrence et protéger les consommateurs », précise ainsi le ministre Radwan Abdillahi Bahdon.
Une dynamique de transformation durable
Le projet DFN n’est pas une initiative isolée, mais bien une composante essentielle d’une vision de développement durable et inclusive. Il vise autant à réduire la fracture numérique qu’à créer un terreau fertile pour les start-ups locales, les investisseurs étrangers et les jeunes talents en quête d’opportunités. À l’heure où la connectivité devient un levier de souveraineté et de compétitivité, Djibouti fait le pari du numérique pour accélérer sa modernisation. La route est encore longue, mais les fondations sont désormais posées. « DFN est une base. Ce que nous construisons aujourd’hui, c’est l’infrastructure du futur de Djibouti. Le numérique est notre chance de franchir un cap décisif en matière de développement », conclut le ministre.
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