L’émergence des start-ups deeptech africaines

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L’émergence des start-ups deeptech africaines
L’émergence des start-ups deeptech africaines

Africa-Press – Djibouti. De 2013 à 2023, les start-ups deeptech en Afrique ont levé plus de 3 milliards de dollars, majoritairement en Afrique du Sud, Égypte et Tunisie. Le rapport souligne l’essor de ces entreprises, en particulier dans l’IA mais aussi dans l’IoT, le solaire ou la robotique, avec des innovations marquantes.

Les start-up deeptech actives en Afrique ont levé un montant cumulé de plus de 3 milliards de dollars à travers 360 transactions entre le 1er janvier 2013 et le 30 juin 2023, selon un rapport publié début mai 2024 par le cabinet de recherche Briter Bridges.

Intitulé « Mapping the african Deeptech landscape », le rapport précise que ce montant représente 15% du total des levées de fonds réalisées par l’ensemble des start-up africaines durant la période sous revue.

Communément définies comme des jeunes pousses axées sur des technologies de pointe et des innovations de rupture, les deeptech opérant sur le continent ne sont cependant devenues les nouvelles coqueluches des investisseurs qu’à partir de 2016. La valeur de leurs levées de fonds est passée de 86 millions de dollars seulement en 2015 à 1,2 milliard de dollars durant le premier semestre 2023. Ce semestre exceptionnel a connu deux transactions de grande envergure: la levée de fonds de 330 millions de dollars réalisée par le spécialiste de la livraison par drones Zipline et la prise de contrôle d’InstaDeep, une start-up tunisienne spécialisée dans l’intelligence artificielle, par le laboratoire de biotechnologies allemand BioNTech dans le cadre d’une transaction évaluée à 440 millions de dollars.

Au total, 67% des financements mobilisés par les deeptech africaines entre 1er janvier 2013 et le 30 juin 2023 étaient sous forme de capitaux propres (equity), contre et 18% pour le financement par dette (venture debt) et 11% pour les subventions (grants).

La majorité des transactions concernent les premiers stades de développement des jeunes pousses (early stage), la phase l’incubateur/accélérateur représentant près d’un tiers de l’ensemble des opérations (33 %), suivi de la série A (19 %) et de la phase d’amorçage (16 %).

Un déficit de financement est globalement perceptible à tous les stades du cycle de vie des start-up deeptech actives en Afrique, mais c’est le financement du dernier stade de développement (late stage) qui présente le plus grand défi.

L’IA et l’IoT sont les principales technologies utilisées

Le rapport révèle également que l’intelligence artificielle (IA) et l’internet des objets (IoT) sont les principales technologies utilisées par les start-up deeptech à travers le continent. Les jeunes pousses utilisant ces technologies captent d’ailleurs la plus grosse part des financements comme le montrent les success stories d’Instadeep, Sama, Instabug et Zipline. D’autres technologies telles que la blockchain et l’impression 3D gagnent aussi du terrain.

En ce qui concerne les principaux produits développés par les deeptech africaines, 36% des innovations répertoriées sont matérielles (hardware), 36 % sont un mélange de matériel et de logiciel et 28 % sont uniquement des logiciels (software) sans composante matérielle.

Les exemples de produits exclusivement logiciels comprennent les algorithmes d’IA utilisés dans le big data. Les produits combinés matériel-logiciel comprennent les drones autonomes qui intègrent des capteurs et des systèmes de navigation pilotés par l’IA.

Les domaines d’application des divers produits développés par les deeptech sont nombreux. Les produits utilisés dans le secteur des énergies renouvelables et des technologies propres sont les plus courants, représentant 20 % du total des innovations cartographiées. Viennent ensuite les produits utilisés dans les secteurs de la santé et des biotechnologies (17 %) et de l’agriculture (8,5 %).

Le rapport souligne d’autre part que la maturité des écosystèmes deeptech africains varie considérablement d’un pays à l’autre. L’Afrique du Sud est le pays qui abrite le plus grand nombre de cette catégorie de start-up, avec plus de 90 entités. La domination de la nation arc-en-ciel s’explique essentiellement l’existence d’un écosystème d’innovation bien établi dans le pays, la solidité du système universitaire et le soutien du gouvernement à la recherche & développement (R&D).

L’Egypte et la Tunisie suivent l’Afrique du Sud en termes de nombre de deeptech actives, avec respectivement 45 et 40 pépites, grâce notamment à des écosystèmes locaux solides et à une bonne qualité de l’éducation.

Le Kenya et le Nigeria disposent, quant à eux, d’écosystèmes deeptech émergents, tirés par le nombre croissant des jeunes pousses spécialisées dans les technologies propres et les énergies renouvelables.

Des fondateurs ayant un niveau d’instruction élevé

Plus généralement, les deeptech en africaines émergent par trois principales voies. Il s’agit en premier lieu des innovations issues des universités, qui sont également connues sous le nom de « spin-offs ». Cette appellation désigne les start-up deeptech créées par des étudiants entrepreneurs et qui exploitent les infrastructures et les ressources des universités comme les laboratoires.

La seconde voie est l’innovation issue de l’écosystème. Ce parcours comprend les start-ups qui développent un produit ex-nihilo (à partir du néant) ou adaptent un produit existant avant de lancer de nouvelles innovations après une levée de fonds et l’allocation de ressources la R&D.

La troisième voie d’émergence des deeptech africaines est connue sous la dénomination de « spin-outs », qui fait référence aux start-ups issues des laboratoires de recherche de grandes entreprises. Ces start-ups restent généralement liées à la société mère en ce qui concerne la propriété intellectuelle.

S’agissant des fondateurs des deeptech opérant sur le continent, Briter Bridges indique que près de 90 % des start-up répertoriées sont dirigées par des hommes, tandis que 13,5 % seulement comptent au moins une femme dans leur équipe fondatrice.

Les données montrent également que les équipes fondatrices de cette catégorie de jeunes pousses bénéficient d’une solide formation: 35% sont titulaires d’une maîtrise (Bac+4), 30 % d’une licence (Bac+3), 16 % d’un MBA (Master of Business Administration) et 11 % d’un doctorat.

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