Africa-Press – Djibouti. Djibouti s’impose comme un acteur clé dans la lutte contre le changement climatique grâce à l’Observatoire régional de recherche sur l’environnement et le climat (ORREC). Inauguré par le Président de la République, Son Excellence, M. Ismail Omar Guelleh, cet observatoire est un centre d’excellence dédié à l’étude des phénomènes climatiques et au développement de solutions adaptées.
Ce centre d’excellence se concentre sur l’étude approfondie des phénomènes climatiques et l’élaboration de solutions adaptées, tout en renforçant la coopération régionale et en mobilisant des financements internationaux. Avec l’organisation du premier sommet régional sur le changement climatique, Djibouti aspire à devenir un leader africain dans la recherche climatique.
Selon le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Dr Nabil Mohamed Ahmed, le premier sommet sur le climat a permis de sensibiliser les chefs d’État et leurs représentants sur l’importance du climat et de la recherche. Il a souligné la qualité des infrastructures et des chercheurs locaux, qui ont démontré leurs compétences au niveau international.
« Cet événement a eu lieu, il y a deux ans et demi, je pense qu’une des principales retombées , c’est que nous avons eu l’occasion de regrouper une grande partie des chefs d’Etats ou de leurs représentants de la région ou de la sous région pour les sensibiliser sur l’importance du climat et surtout de la recherche au niveau du climat, nos infrastructures, nos chercheurs la qualité de leurs prestations ont pu démontrer au monde entier la qualité qui pourrait être faite à Djibouti ».
Le Directeur du Centre d’Études et de Recherches de Djibouti (CERD), Dr Jalludin Mohamed, a également insisté sur l’importance de l’ORREC comme lieu de concertation, d’échange et d’activités scientifiques visant à dresser les problématiques liées aux changements climatiques.« L’observation va servir en fait d’un lieu de concertation d’échange, et d’activités scientifiques, avec des objectifs parfaitement définis par rapport aux problématiques qui nous concernent à travers les changements climatiques».
Par ailleurs, Dr Moussa Mahdi, Directeur de l’ORREC, a mis en lumière les progrès réalisés dans la recherche sur la variabilité des précipitations au cours des trois dernières années.
Grâce au développement d’un modèle dynamique spécifique à la République de Djibouti en 2024, l’observatoire a surmonté les limites des modèles globaux, souvent inadaptés aux réalités locales. Avec une équipe de chercheurs formés spécifiquement aux sciences climatiques, Djibouti s’est positionné comme une vitrine scientifique attirant la crédibilité des bailleurs de fonds.
« Durant ces trois années nous avons renforcé notre programme axé sur la variabilité des précipitations, Nous avons formé cinq chercheurs qui ont été formés aux sciences du climat de manière spécifique à la précipitation en incluant les modèles globaux. Nous avons appris que la République de Djibouti était elle aussi incluse dans ce qu’on appelle le paradoxe de l’Est africain. C’est à dire que tous les modèles globaux qui sont communiqués par les grandes universités du monde ne sont pas adaptés à la république de Djibouti. Et donc en 2024 nous avons, nous à Djibouti développé notre propres modèle dynamique de compréhension des phénomènes extrêmes et des précipitations en République de Djibouti. » Malgré des défis financiers dans un contexte où les investissements pour le climat se raréfient, l’engagement de Djibouti est solide. «La Banque Mondiale, l’AIEA et d’autres partenaires soutiennent activement l’ORREC, notamment en matière d’équipements et de ressources humaines» a indiqué le ministre. « La Banque Mondiale accompagne l’ORREC et d’autres partenaires comme l’AIEA (l’agence internationale de l’énergie atomique) qui étaient déjà des partenaires anciens mais qui accompagnent toujours l’ORREC pour le soutenir dans ce renforcement des capacités, tant au niveau de la recherche, aussi bien en équipement, qu’en ressources humaines. »
Le gouvernement djiboutien continue de miser sur la formation spécialisée et l’innovation pour avancer vers une transition énergétique alignée sur la stratégie nationale de 2035. A- rappelé le directeur.
« L’investissement que l’Etat djiboutien et les partenaires internationaux ont fait sur l’observatoire régional de recherche sur l’environnement et le climat, qui a avancé sur certaines étapes prioritaires correspondait à une recherche stratégique qui est basée sur la vision de 2035. Dans ce cas là, la République de Djibouti veut sortir de ces carburants fossiles et de cette surconsommation de l’énergie et de faire une transition énergétique la plus adaptée possible ».
Le Ministre a exprimé également avec conviction que l’ambition et les efforts locaux, bien qu’appuyés par des moyens limités, peuvent aboutir à des résultats significatifs si accompagnés par des partenaires internationaux. Grâce à l’initiative climat du Président de la République, Djibouti offre également des compétences dans l’alliance doctorale pour l’adaptation au climat.
« L’ORREC est aujourd’hui, une vitrine et en deux ans et demi, les chercheurs ont vraiment produit énormément de résultats. Et quand vous avez une vitrine comme celle-là, vous attirez également la crédibilité auprès des bailleurs », a souligné le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
« Si l’observatoire est aujourd’hui reconnu comme un centre d’excellence scientifique et de recherche capable d’attirer l’attention des investisseurs et des partenaires internationaux, les défis restent immense, la recherche pour être efficace et durable, nécessite des ressources conséquentes. Pourtant dans un contexte mondial ou les financements dédiés au climat se font plus rares, garantir un soutien stable devient un enjeu stratégique ».
Le ministre a souligné avec conviction que lorsqu’on manque de moyens et que l’on croit ne rien pouvoir accomplir, on risque de rester sans résultats. En revanche, en agissant par soi-même et en utilisant ses petites ressources, tout en travaillant avec persévérance, il est toujours possible de recevoir un soutien. C’est justement ce qui se passe aujourd’hui à Djibouti grâce aux efforts entrepris par le Président de la République, qui a confié cette mission au ministère de l’Enseignement Supérieur. Il estime que le travail réalisé jusqu’à présent est notable, mais insiste sur le fait qu’il est nécessaire de poursuivre et d’étendre ces initiatives. Il a ainsi réitéré l’importance d’une montée en échelle pour continuer à avancer. « Vous savez quand on n’a pas les moyens et qu’on se dit on peut rien faire, on aura jamais rien. Mais si on commence par nous même, en se débrouillant avec nos petits moyens et qu’on fait du travail, on sera toujours accompagné. Et c’est ce qui se passe aujourd’hui à Djibouti grâce aux efforts qui ont été faits par le Président de la République qui nous a confié cette mission au niveau ministère de l’ enseignement supérieur et de la recherche, « je pense qu’aujourd’hui le travail qui est fait , est appréciable , mais il ne faut pas s’ arrêter là. Encore une fois, j’ai dit il faut augmenter en échelle », a insisté le Ministre Dr Nabil Mohamed Ahmed.
En somme, Djibouti s’affirme comme un acteur clé dans la recherche climatique, posant les bases d’un avenir plus résilient grâce à la coopération entre les scientifiques, les décideurs et les citoyens. En intégrant l’innovation et l’adaptation, le pays aspire à protéger son environnement tout en offrant aux générations futures une qualité de vie améliorée et durable.
La deuxième édition de la conférence internationale 2CR2 se tiendra du 14 au 16 avril 2025, sous l’organisation du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Cet événement réunira des chefs d’États régionaux, des personnalités influentes, des experts en climat et biodiversité, ainsi que des représentants d’institutions publiques et privées de renommée mondiale et de la société civile. À travers différents panels, l’événement mettra en valeur les efforts déployés par les États pour renforcer la coopération régionale et enrichir les connaissances techniques et scientifiques face aux changements globaux impactant la région.
L’objectif est de soutenir les pays de la région dans leur transition vers des modèles de développement à faible émission de carbone et résilients face au changement climatique, tout en répondant de manière efficace aux risques liés aux maladies émergentes grâce à des solutions innovantes et adaptées aux contextes locaux.
À travers cet effort renouvelé pour l’organisation de la deuxième édition de la conférence 2CR2, la République de Djibouti cherche à consolider les acquis de cette rencontre initiale et à faire progresser les engagements pris en matière de résilience climatique et de recherche scientifique.
Cela sera également l’occasion de capitaliser sur les résultats de la conférence 2CR afin de renforcer les capacités de la recherche nécessaires à la mise en place de mécanismes de développement durables et résilients.
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