
Africa-Press – Djibouti. En ce jour tant attendu, une brise légère caresse les côtes de Kallaf, Sagalou et Dafaynatou. A l’ombre des acacias solitaires, la terre semble reprendre son souffle, comme en écho à l’espoir renaissant de ceux qui la cultivent. Ici, dans cette région de Tadjourah, la cérémonie de remise des équipements agricoles par l’IGAD a déclenché une ferveur inattendue. Rires francs, poignées de main chaleureuses, et regards pétillants… Une foule en liesse a accueilli l’événement avec enthousiasme.
La cérémonie a rassemblé les autorités locales de Tadjourah et des représentants de l’IGAD, dont Daher Elmi, directeur de la Division de l’Agriculture et de l’Environnement. Dans une intervention faite à cette occasion, il a rappelé le potentiel inexploité de ces terres. « Nous savons que la terre peut donner, il suffit de lui donner les moyens », a-t-il souligné.
Réputées pour leur sol fertile malgré l’aridité ambiante, les zones agricoles de Tadjourah ont toujours eu un potentiel sous-exploité. Avec ce don d’équipements, l’espoir d’un avenir meilleur prend forme. L’accès à l’eau reste un défi, mais les récentes initiatives de gestion durable laissent entrevoir des jours meilleurs. « Ici, chaque goutte d’eau compte. On travaille la terre comme on élève un enfant. Avec patience », confie Hassan Houmed, cultivateur à Dafaynatou, une localité montagnarde où les oignons, les mangues et les goyaves constituent les cultures principales.
Cette cérémonie de remise d’équipements agricoles a marqué le début d’une transformation profonde pour la région. Les autorités locales et les représentants de l’IGAD l’ont bien compris. Leur présence, loin d’être simplement protocolaire, consacrait l’amorce d’une dynamique plus ambitieuse. Le préfet de Tadjourah l’a souligné avec conviction. « Le développement agricole est une priorité absolue pour notre région. »
Parmi les silhouettes anonymes, Amina Abdo, 38 ans, mère de cinq enfants, serre dans ses mains une houe flambant neuve. Elle observe la scène, un sourire discret aux lèvres. Pour elle, ces nouvelles opportunités agricoles sont un souffle d’oxygène. « C’est une révolution pour nous. Jusqu’ici, on travaillait avec les moyens du bord. Avec ce matériel, nous allons pouvoir produire nous-mêmes et vendre notre surplus », affirme-t-elle, la voix serrée d’émotion.
A ses côtés, Ali Mohamed, 25 ans, rêve déjà de diversification. « La terre, je l’ai toujours connue dure et avare. Si on peut la rendre généreuse, alors c’est un nouveau départ pour nous tous. Il faudra de la patience, du travail, et nous sommes prêts », assure-t-il en désignant la terre qu’il n’a jamais quittée.
A Kallaf, Sagalou et Dafaynatou, l’avenir agricole est désormais prêt à prendre son envol. Et rien ne semble pouvoir freiner cet élan.
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