Africa-Press – Djibouti. En marge de la COP30, l’Union africaine (UA), l’Onu et plusieurs institutions régionales ont tiré la sonnette d’alarme: le changement climatique aggrave dramatiquement les risques sécuritaires sur le continent, où se concentrent à la fois les pays les plus vulnérables aux chocs climatiques et les zones les plus touchées par les conflits armés.
Sécheresses prolongées, pluies irrégulières, raréfaction de l’eau et dégradation des terres bouleversent les routes traditionnelles des éleveurs, attisent les rivalités pour les ressources et alimentent les violences, du Sahel à la Corne de l’Afrique.
En 2024, des millions de personnes ont déjà été déplacées à l’intérieur de leur propre pays par des catastrophes climatiques, créant de nouvelles poches de tension.
« Les régions les plus fragiles sont paradoxalement celles qui bénéficient du moins de financements pour l’adaptation », ont dénoncé les experts réunis à Belém. Ils appellent à intégrer systématiquement la dimension sécuritaire dans toutes les politiques climatiques et à placer les communautés affectées au cœur des décisions.
La Banque africaine de Développement (BAD) a réaffirmé sa mobilisation, via son Guichet d’action climatique et ses mécanismes dédiés aux États fragiles, qui soutiennent déjà plusieurs dizaines de projets à travers le continent. Des représentants de la société civile ont insisté: sans justice climatique locale et sans réelle participation des populations touchées, les frustrations risquent de se muer en conflits durables.
Vu ces constats face à cette double menace existentielle, l’Afrique demande à la communauté internationale des financements plus rapides, plus massifs et mieux ciblés, avant que le cercle vicieux climat-insécurité ne devienne incontrôlable.
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