Africa-Press – Djibouti. Des pluies diluviennes se sont abattues hier matin sur Djibouti-ville ainsi quedans l’ensemble des régions de l’intérieur. Longtemps attendues après des mois de sécheresse, ces averses ont redonné espoir aux populations rurales, tout en révélant la fragilité de notre capitale face aux aléas climatiques. Entre bénédiction et vulnérabilité urbaine, récit d’une journée pas comme les autres.
La capitale djiboutienne s’est réveillée hier matin sous un ciel assombri, strié d’éclairs et martelé par des averses continues. Après de longues périodes de chaleur étouffante et de sécheresse, ces pluies sont apparues comme un cadeau inespéré. Les éleveurs, dont le bétail souffrait du manque d’eau et de pâturage, et les agriculteurs, qui attendaient désespérément l’humidité pour relancer leurs cultures, y voient une véritable bénédiction. Mais ce bienfait naturel n’est pas exempt de désagréments. Vers 8 heures du matin, la situation devient critique sur plusieurs axes routiers. À proximité de l’avenue 13, des flaques profondes bloquent la circulation. Au centre-ville, sur la place Mahamoud Harbi, l’activité commerciale tourne au ralenti. Des étals sont recouverts de bâches, des commerçants tentent de sauver leurs marchandises de l’eau.
La capitale djiboutienne s’est réveillée hier matin sous un ciel assombri, strié d’éclairs et martelé par des averses continues. Après de longues périodes de chaleur étouffante et de sécheresse, ces pluies sont apparues comme un cadeau inespéré. Les éleveurs, dont le bétail souffrait du manque d’eau et de pâturage, et les agriculteurs, qui attendaient désespérément l’humidité pour relancer leurs cultures, y voient une véritable bénédiction. Mais ce bienfait naturel n’est pas exempt de désagréments.
Vers 8 heures du matin, la situation devient critique sur plusieurs axes routiers. À proximité de l’avenue 13, des flaques profondes bloquent la circulation. Au centre-ville, sur la place Mahamoud Harbi, l’activité commerciale tourne au ralenti. Des étals sont recouverts de bâches, des commerçants tentent de sauver leurs marchandises de l’eau.
Très vite, l’eau accumulée a envahi plusieurs artères principales de Djibouti-ville, paralysant la circulation et compliquant l’accès à certains quartiers.
« Ces pluies sont une bénédiction, mais elles révèlent aussi nos fragilités en matière d’infrastructures », souligne Ali, commerçant à Engueila, les pieds dans l’eau jusqu’aux chevilles. Ses propos traduisent un paradoxe vécu par de nombreux Djiboutiens: la pluie nourrit la terre, recharge les nappes phréatiques et soulage les habitants, mais elle rappelle aussi combien la ville reste vulnérable aux aléas climatiques. Dans les quartiers populaires de la capitale, chaque averse importante provoque les mêmes scènes: routes inondées, maisons fragiles envahies par l’eau, commerces fermés, véhicules bloqués. « À chaque saison des pluies, c’est la même histoire. Nous vivons entre la joie de voir tomber la pluie et la peur de voir nos maisons envahies par l’eau », explique Houssein, père de famille résidant à Jaga Bouldhouq au Quartier 7 dans la commune de Boulaos.
Une mobilisation face aux inondations
Des équipes de l’ONEAD s’activent sous la pluie. Bottes en caoutchouc, gilets fluorescents et motopompes en marche, Ils travaillent sans relâche pour évacuer l’eau dans les zones les plus critiques. « Notre priorité est de dégager les artères principales », explique leur chef d’équipe.
Non loin de là, le commandant Hassan Ibrahim de la protection civile suit les opérations. À la radio, il coordonne les interventions. « Envoyez une pompe supplémentaire au niveau du carrefour à Einguella. Cette route principale est bloquée » lance-t-il dans son appel à la radio.
Lorsqu’on l’interroge, il garde son calme. « Ce sont des inondations impressionnantes, mais nous en avons l’habitude. Avec l’ouverture des rigoles et le pompage, l’eau va s’évacuer. Pas de risque majeur, mais nous restons en alerte» répond-il.
La problématique n’est pas nouvelle. Djibouti, située dans une zone semi-aride, reçoit en moyenne moins de 200 mm de pluie par an. Lorsque la pluie se fait rare, la sécheresse menace la sécurité alimentaire. Mais lorsque des averses abondantes surviennent, elles mettent à l’épreuve les capacités de drainage de la capitale et des régions environnantes.
Face à la situation, les autorités n’ont pas tardé à réagir. Dès la matinée, une réunion de crise a été convoquée sous la présidence de M. Abdi Sikiyeh Kayad, préfet de la ville de Djibouti. L’objectif étant de dresser un état des lieux, coordonner les interventions et répartir les tâches pour atténuer les conséquences des pluies.
Cette réunion a mobilisé le secrétaire exécutif de la gestion des risques et catastrophes, les responsables de l’assainissement, la protection civile, la direction générale de la météorologie ainsi que les sous-préfectures des arrondissements de la capitale.
Il en est ressorti un constat préoccupant: l’ensemble des artères principales et des espaces publics de Djibouti-ville étaient inondés. Les équipes techniques de l’ONEAD (Office National de l’Eau et de l’Assainissement de Djibouti), appuyées par la protection civile, ont immédiatement été déployées. Des motopompes ont été installées pour évacuer les eaux stagnantes, et des zonages d’intervention ont été définis afin de prioriser les points les plus critiques.
Sur le terrain, la direction de l’assainissement et celle de la protection civile ont assuré la coordination des opérations des évacuations des eaux. Dans une réaction au micro de la presse, le commandant Hassan Ibrahim a tenu à rassurer la population.
« Aujourd’hui, il y a eu des inondations. Au départ, c’est impressionnant, mais une fois que les rigoles sont ouvertes et que l’eau commence à s’évacuer, la situation se stabilise. Nous travaillons en bonne coordination avec les équipes d’assainissement pour dégager les axes routiers. Il n’y a pas de risque majeur, ce sont des inondations habituelles et nous restons vigilants » a-t-il indiqué. Cette déclaration vise à calmer les inquiétudes des habitants, tout en rappelant que Djibouti a désormais acquis une certaine expérience dans la gestion de ces épisodes climatiques.
Le directeur général de la météorologie, Mohamed Ismail Nour, a pour sa part confirmé que les pluies devraient se poursuivre jusqu’au 27 août. « Il a plu dans tout le pays sans exception, mais aussi dans la région: en Éthiopie, au Kenya, en Tanzanie, en Ouganda. Nous sommes dans un épisode de fortes précipitations régionales. J’appelle surtout les pêcheurs à la vigilance: ne prenez pas la mer sans consulter la météo. Le vent et les marées peuvent représenter un danger sérieux » a prévenu Mohamed Ismail.
Cette mise en garde souligne que les pluies ne sont pas seulement une affaire terrestre. Les activités maritimes, essentielles pour de nombreux Djiboutiens, sont aussi affectées.
Aussitôt après la réunion, le préfet de Djibouti-ville a effectué une tournée des quartiers les plus touchés. Accompagné des responsables de l’assainissement, de la protection civile et des sous-préfets des arrondissements, il a inspecté les opérations en cours.
Les zones identifiées — notamment au boulevard de Gaulle, à Boulaos et dans certaines artères centrales — ont mobilisé un important dispositif logistique. Des dizaines de motopompes ont été installées et des équipes d’intervention ont travaillé sans relâche pour rétablir la circulation. La police, l’ONARS (Office National d’Assistance aux Réfugiés et Sinistrés) et les services techniques de l’État ont prêté main-forte.
L’épisode du 24 août n’est pas isolé. Chaque année, Djibouti fait face à des sécheresses et des pluies soudaines et intenses, conséquences directes du changement climatique. Les autorités, conscientes de l’enjeu, multiplient les projets d’assainissement et de gestion urbaine. Mais la tâche est immense, dans une ville en pleine expansion.
En attendant, les Djiboutiens s’adaptent, comme toujours. Entre le soulagement d’avoir vu la pluie arroser leurs terres et l’inquiétude de ses effets destructeurs, ils avancent avec résilience. À la tombée de la nuit, l’eau a commencé à se retirer dans plusieurs quartiers. Les rues restent boueuses, les familles encore inquiètes, mais la vie reprend progressivement. Les prévisions annoncent d’autres averses dans les prochains jours.
Entre la joie de voir la pluie nourrir la terre et la crainte des dégâts qu’elle provoque, les Djiboutiens vivent leur quotidien face aux aléas climatiques. Les prochains jours seront décisifs, alors que de nouvelles averses sont attendues. La vigilance reste de mise.
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