Africa-Press – Djibouti. Hier, Djibouti a connu un épisode pluvieux d’une rare intensité, touchant à la fois la capitale et plusieurs régions de l’intérieur. Des précipitations record ont été enregistrées dans certains secteurs comme Douda (72 mm) ou PK 23 (61 mm), tandis que d’autres localités n’ont reçu que quelques millimètres. Retour sur une journée météorologique hors norme qui illustre, une fois de plus, la vulnérabilité du pays face aux changements climatiques.
À Djibouti-ville et dans ses environs, les pluies ont surpris par leur intensité et leur répartition. Le secteur de l’aéroport a enregistré 52 mm, PK 20 a recueilli 59 mm, PK 23 a culminé à 61 mm, tandis que Douda a battu tous les records avec 72 mm. Même Boulé, situé non loin, a enregistré 62 mm. En revanche, certaines zones côtières comme Loyada n’ont reçu que 2 mm. Cette disparité témoigne d’orages localisés mais puissants, capables de provoquer en quelques heures des crues des cours d’eau et des inondations dans les quartiers vulnérables de la capitale.
La région d’Arta n’a reçu que de faibles précipitations: 5 mm à Arta-ville, 8 mm à Omar Jagga et 46 mm à Damerjog. Dans la localité stratégique de Wéa, les averses ont été modérées. Ces pluies, bien que modestes, constituent une ressource précieuse pour les éleveurs et les sols desséchés par des mois de sécheresse.
Ali Sabieh: des averses utilespour l’agropastoralisme
Dans la région d’Ali Sabieh, la pluviométrie a été plus régulière: 14 mm dans la ville chef-lieu, 17 mm à Holl-Holl, 15 mm à Ali Addeh, 24 mm à Doudoubalaleh et 18 mm à Kabah Kabah. D’autres localités comme Guelileh (12 mm), Assamo (7 mm), Guestir (5 mm) et Dasbio (13 mm) ont aussi bénéficié de pluies légères. Ces chiffres, modestes en apparence, peuvent néanmoins régénérer les pâturages et soulager le bétail, essentiel à l’économie pastorale locale.
Dikhil: contrastes marqués entre ville et campagne
À Dikhil-ville, il est tombé 12 mm, alors que Yoboki a reçu 17 mm, Gourabous 20 mm, As Eyla 16 mm et Mouloud 31 mm. Plusieurs autres localités, comme Kouta Bouya, Ab’aytou, Galamo ou encore Gagadeh, ont connu de fortes averses. Ces pluies constituent un soulagement pour les populations rurales, mais posent aussi la question de la gestion des crues soudaines des oueds dans cette région au relief accidenté.
Tadjourah: des pluies irrégulières
Dans le nord du pays, la région de Tadjourah a connu des précipitations plus dispersées: 10 mm à Tadjourah-ville, 22 mm à Randa, 9 mm au Day et 25 mm à Sagalou. Ces averses, bien qu’inégales, restent vitales pour cette région montagneuse, où les ressources en eau sont fragiles et où les communautés rurales dépendent fortement de la régénération de la végétation.
Obock: un arrosage limité mais significatif
La région d’Obock a globalement été épargnée par les fortes pluies, mais la localité de Médeho a enregistré 27 mm. Dans ce secteur aride, même de modestes précipitations représentent une manne précieuse pour l’environnement naturel et les activités humaines.
Ces données pluviométriques révèlent un paradoxe typique du climat djiboutien: alors que certaines zones reçoivent des pluies diluviennes en quelques heures, provoquant inondations et dégâts matériels, d’autres restent à peine humidifiées. Ce déséquilibre accentue les contrastes entre villes exposées aux risques d’infrastructures saturées et campagnes en quête d’eau pour l’agriculture et l’élevage.
L’épisode pluvieux d’hier illustre aussi les effets de la variabilité climatique à l’échelle nationale. La fréquence accrue de pluies intenses, suivies de longues périodes de sécheresse, constitue l’un des signes les plus visibles du changement climatique.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Djibouti, suivez Africa-Press