Africa-Press – Djibouti. Dans une démarche coordonnée sans précédent, la Présidence de la République, l’Assemblée nationale et le ministère du Travail ont transféré ce jeudi, de manière simultanée, une partie significative de leurs archives définitives aux Archives nationales.
La cérémonie s’est déroulée sous le haut patronage du président de l’Assemblée nationale, Dileita Mohamed Dileita. Elle s’inscrit dans le cadre d’un vaste programme gouvernemental de modernisation des archives publiques, initié par le ministère de la Jeunesse et de la Culture avec l’appui du Secrétariat général du Gouvernement.
« Bien plus qu’un acte administratif, ce versement est un devoir de mémoire et un pilier de notre souveraineté », a déclaré M. Dileita dans un discours solennel, appelant les autres institutions à suivre cet exemple.
Le versement simultané, présenté comme historique par les autorités, vise à renforcer la gouvernance documentaire et à consolider la mémoire institutionnelle. Il intervient dans un contexte où Djibouti cherche à ancrer la transparence et la digitalisation au cœur de son administration.
Les documents versés couvrent une large période de l’histoire politico-administrative du pays. L’Assemblée nationale a transmis 60 boîtes de textes législatifs issus des VIe et VIIe législatures (1963–1973), datant de l’époque du Territoire français des Afars et des Issas.
La Présidence de la République a remis plus de 20 000 documents classés, dont des correspondances officielles, des procès-verbaux du Conseil des ministres et divers actes de cession. Le ministère du Travail a, quant à lui, versé des dossiers relatifs à la gestion des agents de l’Etat, retraçant l’évolution de la fonction publique djiboutienne depuis l’indépendance.
L’ensemble des archives a été préalablement trié et numérisé, conformément aux standards internationaux. Elles seront désormais conservées par le Département des Archives nationales, qui en assurera l’accessibilité et la protection.
Plusieurs membres du gouvernement ont assisté à la cérémonie, parmi lesquels le ministre du Travail, Omar Abdi Said, le ministre du Commerce Mohamed Warsama Dirieh, qui assure l’intérim du portefeuille de la Culture, et le directeur général de l’Agence nationale pour la promotion de la culture (ANPC), Mohamed Houssein Doualeh.
Ce dernier a insisté sur la nécessité d’« inscrire durablement l’archivage dans les pratiques courantes de l’administration », soulignant que « l’histoire d’un pays s’écrit aussi dans le soin apporté à ses archives ».
Le ministre du Travail a pour sa part rappelé que cette initiative s’inscrit dans la vision du président Ismaïl Omar Guelleh, qui fait de la digitalisation de l’Etat une priorité politique.
A l’issue des discours, les responsables des trois institutions concernées ont signé les bordereaux de versement, scellant juridiquement le transfert des archives. Le gouvernement espère que cette démarche exemplaire incitera d’autres ministères et entités publiques à engager le même processus.
L’archivage public, longtemps relégué au second plan, devient ainsi un enjeu stratégique pour Djibouti, à l’heure où le pays affirme sa volonté de moderniser ses institutions et de préserver les traces de son évolution politique et administrative.
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