Africa-Press – Djibouti. Dans le cadre de sa participation à la 50e session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) qui se tient à Paris, le président de l’Assemblée nationale djiboutienne, M. Dileita Mohamed Dileita, a pris part ce dimanche, pour la deuxième journée consécutive, à une rencontre hautement symbolique et politiquement significative dans l’hémicycle de la représentation nationale française. Ce déplacement, loin de se résumer à une simple participation protocolaire, marque en effet une étape importante dans le repositionnement stratégique de Djibouti au sein de la sphère francophone et dans l’affirmation d’une diplomatie parlementaire plus active et plus visible.
Présidée par M. Tani Mohamad, secrétaire d’État français chargé de la Francophonie et des partenariats internationaux, cette session plénière a réuni les représentants des sections membres venus des quatre coins de l’espace francophone.
Outre le président de l’APF, le député camerounais Hilarion Etong, plusieurs figures majeures du monde parlementaire francophone ont pris la parole à cette occasion, dont Mme Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale française, et M. Gérard Larcher, président du Sénat français. Selon uncommuniqué de l’APF publié au sortir de cette session, toutes les interventions ont souligné la nécessité de renforcer les liens entre les parlements membres de cette organisation, dans un contexte mondial marqué par des défis croissants liés à la paix, à la démocratie et au développement.
En prenant la parole lors de ces assisses, M. Dileita Mohamed Dileita s’est exprimé sur l’importance du rôle des parlements dans la consolidation de la démocratie, de l’éducation et du dialogue interculturel. Il a réaffirmé notamment l’attachement de Djibouti aux idéaux de la Francophonie et sa volonté de contribuer activement aux réflexions et aux actions portées par l’APF.
« Notre attachement à la Francophonie ne se limite pas à une appartenance linguistique. Il s’agit pour nous d’un engagement politique et culturel de premier plan. Nous voulons faire entendre la voix de Djibouti dans toutes ses dimensions, démocratiques, culturelles et géopolitiques », a-t-il plaidé, dans un discours salué comme l’un des moments forts de la session, renforçant définitivement la visibilité de Djibouti au sein de l’institution.
Conduite par M. Dileita, la délégation djiboutienne comptait plusieurs membres représentant l’ensemble du spectre politique national, et illustrant ainsi une volonté d’inclusivité démocratique. Parmi eux figuraient notamment l’honorable Omar Abdillah Ahmed, président délégué de la section djiboutienne de l’APF, Mme Ileya Ismail Guedi, cheffe de l’opposition (UDJ) au parlement, ainsi que l’ambassadeur de Djibouti en France, M. Ayeid Mouseid Yahya.
En marge des travaux, la délégation djiboutienne a pris part à plusieurs échanges bilatéraux, dont certains avec les commissions thématiques de l’APF sur l’éducation, les droits des femmes et la gouvernance. Ces interactions, selon une source proche de l’organisation, « ont permis d’ouvrir la voie à des coopérations ciblées, notamment dans le domaine de la formation parlementaire et des échanges de jeunes parlementaires francophones ».
Il convient de souligner que ce déplacement des parlementaires djiboutiens à Paris intervient dans un contexte régional et international particulièrement stratégique. Situé au carrefour de la Corne de l’Afrique et des grandes routes maritimes mondiales, Djibouti entend faire valoir sa position comme plateforme de dialogue et de coopération. En effet, le renforcement de sa présence au sein des instances francophones s’inscrit dans une logique de diplomatie d’influence, à la croisée des enjeux linguistiques, culturels, éducatifs et politiques.
Et à l’heure où la Francophonie redéfinit ses priorités face aux grands défis de notre temps — changement climatique, migration, instabilité politique, fractures numériques —, la voix de Djibouti, portée par des responsables parlementaires expérimentés, se veut force de proposition.
D’autre part, en concluant la session sur une note d’unité et d’optimisme, la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, Mme Louise Mushikiwabo, a salué « l’engagement profond et sincère de Djibouti en faveur des valeurs fondatrices de notre communauté parlementaire francophone ».
Historiquement, Djibouti a rejoint l’APF dans les années 1990, mais c’est au cours des deux dernières décennies que sa présence s’est renforcée. « Il est temps que Djibouti devienne un moteur d’idées et d’initiatives dans la Francophonie parlementaire », confie un parlementaire djiboutien joint par téléphone par l’ADI. Cette ambition, il faut le dire, est d’autant plus lisible dans la volonté djiboutienne d’obtenir, à moyen terme, un poste de coordination dans l’une des commissions permanentes de l’APF.
Une chose est sûre: avec cette participation active, Djibouti s’impose comme une voix respectée et écoutée dans un espace où se joue une partie de l’avenir politique, culturel et éducatif du monde francophone. Cette diplomatie parlementaire, encore peu visible il y a quelques années, devient aujourd’hui un levier structurant de son influence internationale.
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