Droit à l’information au Forum africain des Journaux

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Droit à l'information au Forum africain des Journaux
Droit à l'information au Forum africain des Journaux

Africa-Press – Djibouti. Au cours d’une cérémonie placée sous le haut patronage de Son Excellence le Président Ismaïl Omar Guelleh, Djibouti lance le tout premier Forum Africain des Journaux Officiels. Un événement continental inédit qui s’est tenu hier matin dans l’imposant bâtiment de la Bibliothèque et des Archives nationales, en présence de diplomates, de hauts responsables gouvernementaux, d’experts, de juristes et d’archivistes venus de 17 pays africains. Durant deux jours, les membres des différentes délégations, dont la nôtre, se pencheront sur les perspectives d’avenir de l’information légale en Afrique. Organisée par le Secrétariat général du Gouvernement (SGG), l’initiative s’accompagne d’une exposition patrimoniale intitulée « HERITAGE », réalisée en collaboration avec le ministère de la Jeunesse et de la Culture. Pensée comme un voyage immersif à travers l’histoire de notre pays, celle-ci se poursuivra jusqu’au 15 novembre prochain, offrant aux visiteurs un panorama de photos, de gravures et de traités retraçant l’histoire de Djibouti, du sultanat d’Ifat, à nos jours. Reportage.

Une atmosphère de fête régnait hier dans les locaux de la Bibliothèque et des Archives nationales, situés à Balbala. Et pour cause: Djibouti lançait le tout premier forum dédié au Journal officiel.

Placée sous le haut patronage du Président de la République, Son Excellence M. Ismaïl Omar Guelleh, cette manifestation, organisée par le Secrétariat général du Gouvernement en collaboration avec le ministère de la Jeunesse et de la Culture, a mobilisé de hautes personnalités politiques djiboutiennes, parmi lesquelles le président du Parlement, M. Dileita Mohamed Dileita, de nombreux membres du gouvernement, des hauts responsables des différents départements ministériels, ainsi que des délégations venues d’une dizaine de pays africains et des représentants de l’Union africaine.

Tout ce beau monde adhère au bien-fondé de la mise en ligne du Journal officiel. En effet, dans un contexte mondial marqué par l’accélération des mutations numériques, la question de la transparence juridique et de la fiabilité des données officielles est devenue cruciale dans le domaine de la gouvernance moderne. Les Journaux officiels, véritables gardiens de la légalité républicaine, constituent un pilier essentiel de l’État de droit, puisqu’ils assurent la diffusion des lois, décrets, règlements, appels d’offres publics et autres textes fondateurs des politiques nationales.

Accueilli à son arrivée sur les lieux par le Premier ministre par intérim, le ministre de la Justice et des Affaires pénitentiaires, chargé des Droits de l’Homme, M. Ali Hassan Bahdon, entouré du Secrétaire général du Gouvernement, M. Almis Mohamed Abdillahi, et de la ministre de la Jeunesse et de la Culture, Dr. Hibo Moumin Assoweh, le Président Ismaïl Omar Guelleh a d’abord visité, dans le hall de la Bibliothèque nationale, une exposition intitulée « Héritage », qui retrace l’histoire de Djibouti.

À travers des documents rares, des photographies, des objets, des témoignages et des récits oraux, l’exposition met en lumière les grandes étapes de l’histoire djiboutienne, depuis le Sultanat d’Ifat jusqu’à l’installation française à Obock en 1862, et jusqu’aux défis contemporains de l’État indépendant. Un moment fort qui raconte les luttes, les douleurs, mais aussi les victoires qui ont forgé l’identité nationale.

Après la visite, place aux discours…

La cérémonie d’hier a été particulièrement riche en allocutions. En premier lieu, celle du Président de la République, Son Excellence M. Ismaïl Omar Guelleh, qui a exprimé sa profonde satisfaction de voir réunis à Djibouti des représentants venus de tout le continent. Il a salué cette rencontre comme un moment de fraternité et d’échanges, mais aussi comme une occasion de revisiter la mémoire et l’histoire africaines.

Le Chef de l’État a rappelé que Djibouti, «terre de rencontre et d’échange », accorde une place centrale à la préservation de son patrimoine historique et documentaire, une démarche qu’illustre la création du Journal officiel électronique.

Le Président Ismaïl Omar Guelleh a mis l’accent sur l’importance du Journal officiel, qui constitue, selon lui, un élément essentiel de la souveraineté nationale et un témoin de l’histoire institutionnelle.

« Vous le savez tout autant que moi, le Journal officiel est, pour chacun de nos pays africains, une partie intégrante de son histoire, le reflet de sa mémoire, le garant de son droit et de sa souveraineté », a indiqué le Président Guelleh.

Trop longtemps, a-t-il regretté, cette mémoire collective est restée inaccessible aux citoyens et aux chercheurs. Grâce à la numérisation du Journal officiel de Djibouti, 125 ans d’histoire juridique sont désormais disponibles en ligne, et le pays ambitionne d’étendre ce travail jusqu’à la période des anciens sultanats. Il a également évoqué le projet de digitalisation des annonces légales et la création de bases de données nationales.

Enfin, le Président a insisté sur l’importance de la coopération africaine dans un monde où la donnée est devenue une ressource stratégique. Il a appelé les participants à unir leurs expériences pour proposer des solutions africaines face aux défis du numérique et de la gouvernance de l’information. La fiabilité, l’intégrité et l’accessibilité des données juridiques sont, selon lui, les piliers de la légitimité et du respect des lois. C’est sur cette note d’engagement et d’ouverture qu’il a officiellement déclaré ouvert le premier Forum africain des Journaux officiels.

Pour sa part, le Secrétaire général du Gouvernement, M. Almis Mohamed Abdillahi, après avoir chaleureusement accueilli les délégations africaines, a rappelé que cet événement marque une étape importante pour la gouvernance juridique en Afrique, en plaçant le droit, la transparence et la confiance au cœur de l’action publique. Le Journal officiel, a-t-il souligné, joue un rôle fondamental en rendant le droit visible, fiable et opposable, tout en renforçant la sécurité juridique, la recherche et l’intégration économique. Toutefois, il a mis en garde contre la fragilité de ce patrimoine documentaire, menacé par le temps et les conditions de conservation, appelant à une meilleure politique d’archivage et à des investissements dans des infrastructures modernes, telles que la Bibliothèque et les Archives nationales de Djibouti.

M. Almis Mohamed Abdillahi a par ailleurs insisté sur la nécessité d’adapter la diffusion du droit à l’ère numérique. En citant l’exemple du eJO djiboutien, il a expliqué que la digitalisation et l’intelligence artificielle offrent aujourd’hui des outils puissants pour rendre les textes accessibles en temps réel, y compris aux personnes en situation de handicap et aux citoyens de la diaspora. Il a cependant souligné que cette transition doit s’accompagner de garanties solides en matière d’authenticité, de cybersécurité et de protection des données. Enfin, il a appelé à une coopération Sud-Sud renforcée entre pays africains, afin de mutualiser les expériences, moderniser les journaux officiels et bâtir une Afrique plus transparente, intégrée et juridiquement solide.

De son côté, la ministre de la Jeunesse et de la Culture, Dr. Hibo Moumin Assoweh, a également exprimé sa joie d’accueillir les délégations africaines venues participer à ce grand rendez-vous panafricain, symbole d’échange et de solidarité. Elle a salué l’initiative du Secrétariat général du Gouvernement pour l’organisation de cet événement, qui allie la préservation du patrimoine historique et la promotion d’une gouvernance numérique moderne. Elle a souligné que Djibouti, carrefour historique entre l’Afrique, le monde arabe et l’Asie, réaffirme à travers ce forum et l’exposition associée sa vocation de pont entre les cultures et les mémoires.

La ministre Hibo Moumin Assoweh a ensuite mis en lumière la portée symbolique et éducative de l’exposition «Djibouti Héritage 2025 », conçue, a-t-elle précisé, «comme un voyage à travers l’histoire nationale — des sultanats précoloniaux aux luttes pour l’indépendance — mais aussi comme un acte de transmission et de construction de l’avenir ». Cette exposition illustre, selon elle, la résilience du peuple djiboutien et son ambition d’un avenir fondé sur la transparence, le droit et la connexion numérique. Elle a en outre insisté sur le rôle central de la jeunesse, gardienne et continuatrice du patrimoine, invitant les jeunes à s’approprier cette mémoire collective pour en faire un levier de progrès et de fierté nationale.

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