
Africa-Press – Djibouti. Excellences, Très Honorables Collègues, Révérende Sœur, Son Excellence Madame Samia Suluhu, Présidente de la République-Unie de Tanzanie – nous sommes profondément reconnaissants de l’accueil exceptionnel que vous nous réservez dans cette belle capitale qu’est Dar Es Salaam.
En ce jour solennel où nous nous réunissons pour ce Sommet d’une importance capitale sur l’Énergie, je me présente devant cette auguste assemblée, animé non seulement d’espoir, mais d’une conviction absolue. Notre présence collective en ces lieux, unis par une cause commune, illustre notre vision convergente pour l’avenir du continent africain.
Ce sommet intervient à un moment historique pour notre continent. L’autonomie énergétique de l’Afrique ne saurait demeurer une simple aspiration – elle constitue un impératif immédiat. Néanmoins, les déclarations seules ne suffisent point. Il nous faut des actions concrètes. Il est impératif que chaque État, chaque partenaire au développement, chaque acteur du secteur privé conjugue ses efforts afin d’accélérer la mutation énergétique de l’Afrique.
La République de Djibouti a pris une décision résolue.
Nous avons érigé la question énergétique en priorité nationale absolue.
Pour quelle raison ? Car nulle autre voie ne pouvait nous conduire vers notre ambition d’un Djibouti émergent et transformé. Pour libérer pleinement notre potentiel, pour concrétiser nos aspirations, l’approvisionnement énergétique de notre nation est une condition sine qua non.
Excellences, Mesdames et Messieurs les Ministres, Distingués Invités,
Qu’il me soit permis d’évoquer sans détour une réalité que nous connaissons tous mais que nous n’abordons que rarement: les nations industrialisées ont édifié leur prospérité sur l’exploitation sans restriction de leurs ressources naturelles. À ce jour encore, certaines en tirent des bénéfices considérables.
L’hypothèse selon laquelle l’Afrique devrait assumer la responsabilité de leurs excès industriels n’est pas seulement inéquitable – elle est moralement irrecevable.
Nous affirmons notre droit légitime au développement, en concordance avec les impératifs climatiques mondiaux.
Nous aspirons à une énergie fiable, pérenne et sécurisée – tant pour nos populations que pour notre planète. Il ne s’agit pas uniquement d’une question énergétique – il s’agit d’une question d’équité fondamentale.
Madame la Présidente,
La République de Djibouti est dotée d’un potentiel considérable en matière d’énergies renouvelables – éolienne, solaire et géothermique. Nous n’avons pas uniquement nourri des ambitions – nous les avons concrétisées. Nous avons institué des réformes structurelles majeures, établi des partenariats public-privé substantiels, libéralisé notre marché de l’électricité aux producteurs indépendants et instauré un cadre réglementaire rigoureux.
À l’heure actuelle, notre complexe éolien du Goubet produit soixante mégawatts, avec des perspectives d’expansion significatives.
Prochainement, nous inaugurerons l’édification de notre première centrale solaire au Grand Bara, débutant avec une capacité de vingt-cinq mégawatts, mais conçue pour une extension ultérieure substantielle.
Grâce à nos importations hydroélectriques d’Éthiopie conjuguées à notre parc éolien, 85% de l’approvisionnement énergétique de Djibouti provient désormais de sources renouvelables.
Notre ambition ne s’arrête pas là – des projets géothermiques, marémoteurs et de biomasse sont en cours d’élaboration.
Nous sommes néanmoins confrontés à une autre réalité incontestable: chacune de nos nations dispose des ressources naturelles et du capital humain nécessaires pour atteindre l’indépendance énergétique.
Ce qui entrave notre progression n’est pas notre capacité – c’est la gouvernance mondiale.
Nos États s’endettent considérablement pour mettre en œuvre des stratégies énergétiques résilientes au changement climatique, tandis que le soutien financier promis par la communauté internationale demeure largement théorique.
C’est la raison pour laquelle j’apporte mon soutien indéfectible à la Mission 300 et salue l’institution récente du Fonds d’Assistance au Secteur Privé Africain. À l’Union africaine, à la Banque Mondiale, à la Banque Africaine de Développement ainsi qu’à l’ensemble de nos partenaires techniques et financiers – votre leadership novateur dans la Mission 300 mérite notre plus haute considération.
Mon exhortation, à ce jour, est claire: nous devons nous affranchir des entraves de l’échange inéquitable. Nous aspirons à un ordre économique international qui serve l’ensemble des nations, qui reconnaisse la diversité des approches politiques et s’adapte à nos enjeux singuliers.
Honorables dirigeants, notre transformation requiert davantage que de légitimes revendications d’équité et de justice. Elle nécessite des décisions politiques éclairées, un dialogue constructif et une solidarité inébranlable.
Le pouvoir de transformation est entre nos mains. La responsabilité nous incombe pleinement. Le temps est venu pour nous d’agir !
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