Réforme Des Statuts Particuliers Des Fonctionnaires

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Réforme Des Statuts Particuliers Des Fonctionnaires
Réforme Des Statuts Particuliers Des Fonctionnaires

Africa-Press – Djibouti. En présence de plusieurs de ses collègues du gouvernement, des parlementaires, des représentants des organisations onusiennes et de diplomate de l’Union Européenne, le ministre du travail, chargé de la formalisation et de la protection sociale, M. Omar Abdi Saïd, a lancé officiellement le jeudi dernier, les travaux de révision des statuts particuliers des fonctionnaires de notre pays.

C’est dans une salle de conférence comble du Palais du Peuple que le gouvernement djiboutien, sous la houlette du ministère du Travail, chargé de la formalisation et de la protection sociale, a lancé officiellement, le jeudi 10 juillet, la réforme des statuts particuliers des fonctionnaires. Depuis quelques années, le moment était attendu. Ce chantier d’ampleur, engagé dans la continuité du Nouveau Statut Général des Fonctionnaires (NSGF) promulgué en janvier dernier, par le Président de la République, Son Excellence M. Ismail Omar Guelleh ambitionne de moderniser en profondeur le socle juridique et organisationnel de la fonction publique nationale.

Dans l’assistance, la diversité des profils témoignait de l’ampleur de l’enjeu. En effet, l’on pouvait remarquer la présence dans la salle, des nombreux membres du gouvernement et du parlement, du Préfet de Djibouti, M. Abdi Sikieh Kayad, un panel d’administrateurs issus des différents départements ministériels, des représentants de la société civile, des élus locaux, dont la maire adjointe, Fatouma Mohamed Kamil et le président de la commune de Boulaos, Abdoulkader Iman Aden, des partenaires techniques et financiers, dont l’ambassadrice de l’Union européenne, Dr. Denisa-Elena Ionete ainsi que des experts nationaux et une pléthore de cadres et hauts responsables du Ministère du travail, principal département organisateur de cet événement.

Tout ce beau monde était réuni pour poser les fondations d’une réforme considérée comme essentielle à la modernisation de l’administration publique.

Le Secrétaire exécutif, chargé de la réforme de l’administration, Mohamed Awaleh Dirir, a donné le ton dès l’ouverture de la cérémonie de lancement de ce programme d’envergure. D’une voix ferme et résolue, il a indiqué que dans cette étape concerne la révision des statuts particuliers des fonctionnaires hérités du décret n°89-062/PRE du 29 mai 1989, devenus, selon ses mots, « obsolètes et inadaptés aux réalités contemporaines du monde du travail ».

Une réforme qui répond a-t-il souligné à trois impératifs fondamentaux: assurer la compatibilité des anciens statuts avec le NSGF, actualiser les référentiels métiers pour mieux refléter la réalité de l’emploi public, et corriger les inégalités de rémunération entre les différentes catégories d’agents.

Évoquant par la suite les raisons ayant déclenché la révision de cette réforme, M. Mohamed Awaleh Dirir a expliqué que la structure salariale de la fonction publique souffre depuis plusieurs décennies, de profondes disparités, aggravées par des pratiques d’exception. « Pour contourner le gel des avancements budgétaires inscrit dans les lois de finances successives, plusieurs secteurs ont adopté des statuts particuliers assortis de compléments de rémunération » a-t-il justifié et d’indiquer que l’heure était venue pour « corriger ces déséquilibres » en vue selon lui « de rétablir un cadre équitable et cohérent pour l’ensemble des agents publics, dans une logique de performance, d’équité et de justice. »

Dans son discours, l’ambassadrice Denisa-Elena Ionete, cheffe de la délégation de l’Union Européenne à Djibouti, a d’emblée mis l’accent sur l’importance d’une fonction publique efficace comme pilier essentiel d’une gouvernance résiliente, particulièrement dans un contexte mondial et régional complexe. Elle a salué la solidité et la vision avec laquelle ce projet de la réforme administrative a été développé, avec un nombre d’outils très importants. Selon la diplomate Européenne, cette dynamique est en parfaite résonance avec les appels du chef de l’État djiboutien en faveur d’une gouvernance renforcée.

Dr. Denisa-Elena Ionete a également exprimé la satisfaction de l’Union européenne quant à sa contribution à ce processus, qu’elle décrit non pas comme un substitut mais comme un catalyseur, apportant « expertise, assistance technique et un appui aligné sur les priorités nationales ». L’ambassadrice Ionete, a réaffirmé pour conclure ses propos, l’engagement de son institution, à rester un partenaire fiable, constant et crédible dans la consolidation d’une administration plus performante à Djibouti.

Prenant la parole à son tour, le ministre du Travail, chargé de la formalisation et de la protection sociale, M. Omar Abdi Saïd, parrain de cette cérémonie, a livré un discours, à la hauteur de l’enjeu. « Cette phase marque le couronnement d’un travail rigoureux engagé depuis plus de quatre ans », a-t-il déclaré, avant d’ajouter que cette réforme constitue «l’ultime étape d’un processus structurant, attendu de longue date par les agents publics comme par les institutions».

Le ministre Omar Abdi Saïd a bien expliqué à ses interlocuteurs que les textes régissant aujourd’hui la carrière des fonctionnaires – du recrutement jusqu’à la retraite – ont été conçus dans un contexte économique, social et institutionnel totalement différent de celui que connaît actuellement le pays. D’où l’impérieuse nécessité de doter l’administration d’un cadre statutaire plus juste, plus transparent et plus performant, capable de répondre aux exigences d’un État moderne. Le défi est immense, mais l’enthousiasme et la mobilisation affichés jeudi dernier au Palais du Peuple, laissent entrevoir qu’au ministère du travail, le cap est désormais clair: l’administration de demain sera plus inclusive, responsable et surtout au service de tous.

RACHID BAYLEH
LE POINT AVEC…OMAR ABDI SAÏD
Ministre du travail, chargé de la formalisation et de la sécurité sociale
« Il est temps de construire un environnement professionnel inclusif et motivant »

« Nous sommes ici réunis pour poser les jalons d’une fonction publique moderne, équitable et performante, à l’image des ambitions portées par Son Excellence Monsieur Ismaïl Omar Guelleh, Président de la République, en matière de gouvernance, d’efficience administrative et de justice sociale. Les textes régissant la carrière des fonctionnaires, depuis leur recrutement jusqu’à leur retraite, datent pour l’essentiel des années 1980. Ils ne répondent plus aux exigences actuelles, ni aux défis d’un service public en mutation. Le Président de la République a exprimé, avec clarté et conviction, la nécessité d’une mise à jour profonde de ces textes, afin de doter notre Administration d’un cadre statutaire adapté aux enjeux contemporains, plus juste, plus transparent et plus efficace.

Au cœur de cette réforme, nous plaçons l’équité et la valorisation du capital humain. Il s’agit de garantir à chaque fonctionnaire, sans distinction de sexe, d’origine ou de situation, une égalité de traitement en matière de rémunération, de progression de carrière, de formation et de conditions de travail. Il est temps de construire un environnement professionnel inclusif et motivant, qui permette à chacun de s’épanouir tout en contribuant pleinement à la mission de service public. La troisième phase que nous lançons aujourd’hui s’inscrit dans une dynamique de modernisation profonde de notre fonction publique. Elle vise à refondre le cadre statutaire des agents publics en assurant une meilleure cohérence juridique, une équité renforcée entre les différents statuts, ainsi qu’un meilleur ancrage des droits sociaux dans le système de rémunération. Concrètement, il s’agira de réduire les disparités entre les anciens statuts issus du décret de 1989 et les statuts spécifiques plus récents, d’accroître la part des éléments cotisables afin d’améliorer la couverture sociale, et de regrouper l’ensemble des statuts particuliers révisés dans un seul décret conforme au nouveau Statut général. Pour atteindre ces objectifs, nous avons adopté une démarche fondée sur la concertation, la transparence et la rigueur. Des analyses techniques, des entretiens approfondis, ainsi que des consultations de terrain seront menés avec le soutien des ministères sectoriels. La Commission ad hoc et les experts nationaux travailleront main dans la main avec les différentes parties prenantes pour garantir la pertinence et la faisabilité des mesures proposées. Cette réforme ne peut réussir que grâce à l’implication de toutes et de tous. J’en appelle donc à l’engagement actif des partenaires institutionnels, des représentants syndicaux, des cadres administratifs, et bien entendu, des fonctionnaires eux-mêmes. C’est ensemble que nous bâtirons une fonction publique digne, performante et résolument tournée vers l’avenir. »

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