Africa-Press – Djibouti. Le stade El Hadj Hassan Gouled, emblème du sport national, accueille depuis des décennies les grandes compétitions de football et diverses activités physiques, collectives et individuelles. Pour préserver cet héritage et répondre aux exigences modernes, des travaux d’envergure ont été entrepris, notamment la pose récente d’un gazon synthétique de dernière génération. À cette occasion, La Nation s’est entretenue avec Mohamed Omar Ali, Directeur général de l’Agence nationale pour la promotion du sport (ANPS) et gestionnaire du stade. Il revient sur les enjeux de cette rénovation et les perspectives qu’elle ouvre pour le sport djiboutien.
La Nation: Monsieur le Directeur, pour commencer, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs?
Mohamed Omar Ali: Merci de me donner l’opportunité de m’exprimer à travers votre tribune. Mon parcours professionnel a débuté dans l’enseignement avant de m’orienter vers l’éducation physique. Passionné de sport depuis toujours, j’ai été footballeur de haut niveau. J’ai porté les couleurs de l’équipe nationale durant de nombreuses années, et évolué dans le championnat national avec l’équipe Marill de 1990 à 1998. Par la suite, j’ai pris les rênes de la sélection nationale en tant qu’entraîneur pendant 17 ans. Ma carrière m’a permis de participer activement au développement du football national, en m’attaquant aux défis structurels de la base. J’ai été formé dans plusieurs pays ( notamment en France, au Maroc, et à l’Université de Leipzig en Allemagne ) ce qui m’a permis de devenir formateur d’éducateurs sportifs de niveau 1 et 2. J’ai également contribué à la formation des entraîneurs aux licences CAF C, et au programme “Grassroots”, avec l’appui de la Confédération africaine de football et de la Fédération djiboutienne de football (FDF).
Vous venez d’achever la pose d’un nouveau gazon synthétique sur le terrain principal du stade Gouled. Que pouvez-vous nous en dire?
Effectivement, un gazon synthétique de haute qualité, répondant aux normes de la FIFA, a été installé sur le terrain de football du stade Gouled. Nous avons fait appel à une entreprise turque agréée par la FIFA, qui a dépêché deux experts spécialisés pour superviser les travaux.
L’opération a duré 30 jours. Nous avons d’abord procédé au nivellement du terrain, en le remplissant avec un matériau granulaire spécifique composé de sable spécial et de gravillons. Grâce à des lignes de niveau tracées sur les quatre côtés, nous avons ratissé et compacté la surface pour obtenir un terrain parfaitement plat. Les experts ont ensuite installé un tissu géotextile anti-repousse, puis une fine couche de sable afin de corriger les moindres irrégularités. Le calepinage – l’alignement précis des bandes de gazon – a été une étape cruciale pour garantir un rendu optimal.
Un tel projet a-t-il nécessité des sacrifices importants?
Absolument. Le coût total de la pose du gazon s’élève à 35 millions de francs djibouti, hors charges liées au nivellement, au remplissage et à la main-d’œuvre. Malgré nos ressources limitées, nous avons réussi à mener ce projet à terme. Ce nouveau revêtement constitue une véritable aubaine pour le football national. Il permettra à notre équipe nationale de disputer ses rencontres internationales à domicile, dans des conditions conformes aux standards requis.
Quelles mesures ont été prévues pour préserver ce nouvel investissement?
La direction de la promotion des sports, que je dirige, collabore étroitement avec l’administration du stade pour mettre en place un système de gestion rigoureux conforme au cahier des charges (nombre d’heures d’utilisation, type de sport, niveau de pratique, etc.). Ce complexe sportif est une vitrine de la nation. Sa préservation est une responsabilité partagée: la direction, les utilisateurs – qu’ils soient sportifs ou spectateurs – doivent tous contribuer à son maintien. Je tiens à remercier Son Excellence le Président de la République, Ismaïl Omar Guelleh, pour son soutien constant. Ma gratitude va également au Secrétaire d’État aux Sports, M. Hassan Mohamed Kamil, et à tous ceux qui, de près ou de loin, œuvrent pour le développement du sport à Djibouti.
Quels types d’activités le stade accueillera-t-il désormais, et comment organiserez-vous la cohabitation entre ces disciplines sans compromettre la qualité du gazon?
Une fois les travaux terminés, le stade Gouled accueillera diverses disciplines: football, athlétisme, arts martiaux, tennis de table, fitness, marche, etc. Pour protéger la pelouse synthétique – dont le coût dépasse 40 millions de francs –, des aménagements spécifiques ont été réalisés. Ainsi, des entrées extérieures ont été créées pour accéder directement aux locaux destinés aux activités en salle, évitant ainsi tout passage sur l’aire de jeu. Pour l’athlétisme, une délimitation sécurisée isole la piste du terrain de football. Le stade est désormais prêt à accueillir non seulement les rencontres nationales, mais aussi des événements internationaux et continentaux de grande envergure.
Le stade Gouled a une forte valeur symbolique. Envisagez-vous des actions de sensibilisation pour favoriser son respect par le public?
Le stade Gouled est un symbole fort de notre nation, au même titre que le Palais du Peuple. Il doit être protégé et valorisé dans l’intérêt supérieur de l’État. Sa rénovation vise précisément à le mettre aux normes internationales et à lui permettre d’accueillir des événements majeurs.
Nous envisageons effectivement des campagnes de sensibilisation à l’attention des usagers et des supporters, afin qu’ils prennent conscience de l’importance de préserver cet équipement unique.
Quelle est votre vision à long terme pour les infrastructures sportives à Djibouti? Le modèle du stade Gouled est-il reproductible?
Notre ambition est de centraliser les infrastructures sportives sous une entité unique, conformément à la vision politique du Président de la République, dans le cadre de son programme quinquennal dédié à la jeunesse. C’est dans cette optique qu’a été créée l’ANPS. Le stade Gouled en est le modèle emblématique, et nous avons l’intention de dupliquer cette approche dans d’autres régions du pays.
Un mot de conclusion?
Je tiens à renouveler mes remerciements au Président de la République, Son Excellence Ismaïl Omar Guelleh, dont la politique éclairée en faveur du sport a permis la création de l’ANPS. Grâce à son soutien, nous assistons aujourd’hui à la renaissance du stade Gouled. Ce joyau sportif brillera bientôt de tout son éclat et deviendra un levier fort pour la promotion du sport au service de notre nation.
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