Vieillissement : le froid pourrait augmenter notre durée de vie

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Vieillissement : le froid pourrait augmenter notre durée de vie
Vieillissement : le froid pourrait augmenter notre durée de vie

Africa-Press – Djibouti. Le froid pourrait-il nous conserver en vie pendant plus longtemps ? On ne parle pas ici de la cryogénisation, où notre corps est congelé à des températures extrêmement basses pour (hypothétiquement) être réveillé des décennies plus tard. Ni des froids hivernaux, qui au contraire ont des conséquences négatives sur notre physiologie et notre espérance de vie. Mais des légères chutes de température qui permettraient au corps de se refroidir très légèrement (autour de 0,5 degré Celsius en moins), et qui ont déjà montré avoir un impact positif pour la longévité chez d’autres espèces (nématode, mouche, poisson… et même certains mammifères tels que les souris).

Certains ont proposé par le passé que cet effet sur la longévité pourrait être dû à un ralentissement du processus de dégradation moléculaire (selon la thermodynamique, la chaleur induit davantage d’entropie, accélérant cette dégradation des molécules au sein de nos cellules). Mais deux études récentes montrent que ce rallongement de la durée de vie ne serait pas une simple conséquence passive de la basse température sur nos molécules. Mais plutôt une réponse active de l’organisme, qui s’adapte à la température en mettant en place des processus qui finissent par protéger le corps et entrainent ainsi une augmentation de la longévité à basse température. Des processus que l’on pourrait peut-être imiter artificiellement pour avoir ces bénéfices sans pour autant avoir froid.

Le froid améliore le système de nettoyage cellulaire

La première de ces études a été publiée le 3 avril 2023 dans la revue Nature Aging. Dans celle-ci, des chercheurs de l’Université de Cologne, en Allemagne, ont étudié les effets du froid chez le nématode Caenorhabditis elegans, un ver transparent très utilisé en recherche. Ils ont observé que ces nématodes vivaient plus longtemps lorsque la température baissait de 20 à 15oC (sachant que la température idéale pour ces animaux est entre 20 et 25°C). Ceci, au moins en partie, grâce à l’activation du protéosome, qui dégrade les protéines mal repliées qui s’accumulent dans les cellules. Cette agrégation de protéines dysfonctionnelles est nuisible pour l’organisme, étant par exemple impliquée dans plusieurs pathologies neurodégénératives, telles que les maladies de Parkinson ou d’Alzheimer.

Les chercheurs ont aussi mis en évidence que la voie qui s’enclenche avec le froid pour activer le protéosome s’active aussi chez des cellules humaines. Il pourrait être donc possible de stimuler cette voie artificiellement (en ciblant une des protéines qui en fait partie). S’en débarrasser plus efficacement de ces agrégats de protéines pourrait ainsi ralentir la dégradation biologique caractéristique du vieillissement et protéger contre ces maladies de l’âge causées par l’agrégation de protéines.

La chaleur diminue la production de collagène

La deuxième étude provient de l’Université de l’État de Washington (États-Unis), publiée le 9 mars 2023 dans la revue Aging Cell. Ils ont remarqué que le nématode avait moins de rides en vieillissant lorsqu’il lui manquait un gène, nommé NPR-8, qui code pour un récepteur présent dans des neurones sensibles à la température. Car l’absence de ce récepteur entrainait une production plus importante de collagène, qui normalement baissait lorsque la température augmentait. Ces nématodes mutants vivaient aussi plus longtemps que les nématodes sans cette mutation, mais seulement lorsque la température était au moins de 25oC.

Les chercheurs ont mis en évidence que cette protection était due à l’activation de plusieurs gènes nécessaires à la production de collagène. A des basses températures, NPR-8 active l’expression de ces gènes, entrainant une majeure production de collagène. Mais au-dessus de 25oC, NPR-8 fait l’inverse et inactive leur expression, causant une baisse de production de collagène. Baisse qui n’est pas observée chez les mutants qui n’ont pas cette protéine et qui sont protégés par ce surplus de collagène. Les auteurs proposent que ce collagène augmenterait la longévité en renforçant la résistance aux infections, au stress oxydatif et aux fortes chaleurs. Si ces résultats sont confirmés chez l’humain, on pourrait donc envisager des interventions pour forcer cette production de collagène indépendamment de la température.

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