Africa-Press – Gabon. Réunis à la Chambre de commerce de Libreville, les acteurs de la filière avicole ont lancé ce vendredi 5 septembre 2025 deux journées de réflexion sur l’avenir du secteur. Objectif: identifier les défis, définir une stratégie nationale et préparer un mémorandum pour soutenir le développement de cette filière jugée stratégique pour la souveraineté alimentaire du pays.
À l’heure où le Gabon ambitionne de diversifier son économie et de porter sa croissance au-delà de 10 % entre 2025 et 2032, l’aviculture apparaît comme l’un des leviers majeurs. Importateur de près de 55 000 tonnes de volaille par an, le pays demeure fortement dépendant de l’extérieur, une situation jugée préoccupante pour sa sécurité alimentaire. La décision du président de la République d’interdire dès janvier 2027 les importations de poulets de chair impose désormais de repenser le modèle de production nationale.
C’est dans ce contexte que les professionnels du secteur se sont retrouvés autour du thème: «Faire du Gabon le hub de la filière avicole en Afrique centrale». Selon Wenceslas Mamboundou, président de la Coopérative des éleveurs de l’Estuaire, plusieurs défis freinent encore le développement de la filière. Le premier étant l’insuffisance de poussins: «Aujourd’hui, la SMAG produit à peine 18 000 poussins tous les deux mois. On ne peut bâtir une filière viable avec de tels volumes», a-t-il déploré.
Au-delà de l’approvisionnement, d’autres maillons stratégiques sont en cause: la production d’intrants, l’alimentation animale, les infrastructures d’abattage, de stockage, mais aussi la distribution. Autant d’enjeux qui nécessitent, selon les participants, la mise en place d’un modèle adapté aux réalités gabonaises et capable de générer de la valeur tout au long de la chaîne.
Cinq thèmes coordonnent les discussions
Les échanges sont organisés autour de cinq axes: gestion des fermes et innovations techniques ; cadre légal et incitations ; logistique et réseaux de distribution ; structuration économique et développement rural ; et enfin, mécanismes de financement et d’assurances. Ces thématiques doivent nourrir un mémorandum stratégique, destiné à éclairer le ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement rural dans l’élaboration de sa feuille de route.
Pour les participants, il y a urgence: l’arrêt annoncé des importations de poulets de chair représente à la fois un risque et une opportunité. Saisir ce tournant permettrait de bâtir une filière robuste, créatrice d’emplois et vecteur d’industrialisation, à même de satisfaire la demande croissante nationale et régionale.
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