Fin de la Transition: 10 Décisions Clés du Conseil

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Fin de la Transition: 10 Décisions Clés du Conseil
Fin de la Transition: 10 Décisions Clés du Conseil

Africa-Press – Gabon. Dernier Conseil des ministres de l’année 2025, la réunion gouvernementale du 29 décembre ne s’est pas contentée d’un exercice de clôture. À travers un communiqué dense, sans mesures individuelles, et solennel, l’exécutif acte la fin définitive de la Transition, annonce une recomposition imminente de l’équipe gouvernementale et affiche une volonté assumée de durcissement de l’action de l’État sur les fronts sécuritaire, économique et institutionnel. Un moment politique charnière, où le pouvoir se sait désormais attendu sur les résultats.

Au-delà de l’hommage rendu au Chef de l’État et du ton solennel qui traverse le communiqué final, ce Conseil des ministres apparaît comme un moment de bascule politique. L’exécutif y assume clairement le passage d’un temps d’exception à celui de la normalité institutionnelle, où l’autorité ne se justifie plus par la Transition mais par la capacité à gouverner, décider et produire des effets concrets. Dans ce contexte, chaque annonce, chaque réforme esquissée, porte la marque d’un pouvoir qui sait que l’heure des comptes a commencé.

Fin de la Transition: l’heure du pouvoir pleinement assumé

Sous la supervision de Brice Clotaire Oligui Nguema, le Conseil des ministres consacre formellement l’achèvement du processus de Transition. L’élection présidentielle du 12 avril 2025, suivie des législatives et locales de septembre et octobre, puis l’installation complète des institutions républicaines – Assemblée nationale, Sénat et Cour constitutionnelle – sont présentées comme les fondations d’un retour durable à la légalité constitutionnelle.

Le message est clair: la séquence transitoire appartient désormais au passé. Le pouvoir exécutif inscrit l’action publique dans une phase dite de «recomposition démocratique et institutionnelle», qui ne saurait plus se réfugier derrière l’exceptionnalité du contexte. Cette clarification politique s’accompagne d’une annonce majeure: la formation d’un nouveau gouvernement dans les tout prochains jours. Les ministres sortants étant appelés à assurer un passage de relais rigoureux, dans un souci affirmé de continuité de l’État et de professionnalisme administratif.

Sécurité, ressources et autorité: un État qui se durcit

Au-delà du signal institutionnel, le Conseil marque un net infléchissement dans le ton et les priorités de l’exécutif. Face aux crimes de sang, qualifiés d’actes intolérables, le Chef de l’État ordonne une réflexion urgente visant à renforcer l’arsenal pénal, affirmant la nécessité de protéger les populations et de restaurer l’autorité de l’État face aux atteintes graves à la vie humaine.

Dans un registre plus social, le conflit homme-faune fait l’objet d’une approche inédite: un recensement exhaustif des personnes condamnées est engagé, ouvrant la voie à des décisions exceptionnelles, empreintes d’humanité et d’équité, pour des communautés confrontées à des situations de vulnérabilité extrême.

Cette volonté de reprise en main se traduit également par des réformes structurelles majeures. Les Douanes et les Eaux et Forêts sont érigées en corps paramilitaires autonomes, dotés de statuts renforcés, d’organisations modernisées et de missions élargies. L’objectif est double: renforcer la lutte contre la fraude, les trafics et l’exploitation illégale des ressources, tout en consolidant la souveraineté économique et environnementale de l’État.

À cela s’ajoute la refonte du secteur des jeux de hasard, avec la création de la Gabonaise des Jeux, consacrant le monopole de l’État et visant une meilleure protection des populations ainsi qu’une mobilisation accrue des recettes publiques. Enfin, la traçabilité des métaux précieux et la reconnaissance de la pierre de Mbigou comme indication géographique illustrent une attention portée à la fois à la régulation économique et à la valorisation du patrimoine national.

En filigrane, ce Conseil des ministres dessine une ligne politique sans ambiguïté: l’État gabonais entend désormais gouverner sans le parapluie de la Transition. Reste désormais l’épreuve décisive de l’exécution, là où les annonces solennelles se confrontent à la réalité quotidienne des Gabonais.

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